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Les gamers dépensent 58 000 $ dans les jeux au cours de leur vie, mais ils ne veulent pas des jeux Web3

4 mins
Par Shubham Pandey
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EN BREF

  • Un gamer moyen dépense environ 58 000 $ au cours de sa vie.
  • Il y a encore quelques mois, les jeux Web3 avaient le vent en poupe, mais ce n’est plus le cas.
  • Pourquoi les gamers sont-ils revenus aux jeux Web2 ?
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Malgré des débuts prometteurs, l’industrie des jeux Web3 semble avoir beaucoup de mal à séduire les gamers, et encore moins les fidéliser.

Nous avons tous vécu des périodes où nous avons passé trop de temps à jouer et à dépenser de l’argent dans des jeux sans utilité. 

Selon une enquête de TheGamer, le joueur moyen dépense environ 76 dollars par mois dans les jeux, soit environ 58 000 dollars au cours de sa vie.

Comme le montre le graphique ci-dessus, la génération Y arrive en tête de liste en termes de dépenses de gaming.

Source : thegamer.com

Cet engouement pour les jeux peut être lié au temps supplémentaire que les utilisateurs consacrent à leurs passions digitales. De même, le confinement sanitaire instauré lors de la pandémie du Covid-19 n’a fait qu’augmenter les dépenses des gamers.

L’année dernière, Microsoft et Sony, deux poids lourds de la tech, ont enregistré une croissance fulgurante de leurs revenus de gaming. Selon une étude menée par Streamlabs et Stream Hatchet, Twitch a vu son nombre de téléspectateurs grimper de 83 % dans l’année qui a suivi la pandémie du Covid. Rien qu’au deuxième trimestre 2020, la plateforme a enregistré plus de 5 milliards d’heures de visionnage de contenu.

Alors, qu’est-ce que tout cela signifie pour l’industrie des jeux Web3 ?

Jeux Web3 : des jeux classiques avec un “peu de peps”

À en croire les données de l’enquête TheGamer, il semble que les joueurs n’hésitent pas à dépenser de l’argent pour acheter des articles de jeu. Ceci dit, la nature décentralisée des jeux Web3 les rend plus intéressants. En effet, la nouvelle génération de jeux blockchain promet de mettre le pouvoir entre les mains des gamers, plutôt que de le donner à une seule autorité centrale. 

Selon un rapport de DappRadar, les jeux Web3 et les projets metaverse ont généré 748 millions de dollars depuis le 1er août 2022, soit une augmentation de 135 % par rapport à juillet. Il va donc sans dire que le secteur suscite de l’intérêt.

De même, les investisseurs continuent de soutenir ces plateformes émergentes. En effet, les prévisions annuelles de croissance des investissements dans le secteur des jeux Web3 ont grimpé de 20 % pour atteindre 10,2 milliards de dollars.

Source : Dappradar

Ces investissements massifs démontrent que malgré les conditions difficiles et incertaines du marché crypto, les grandes sociétés d’investissement restent optimistes quant à l’avenir de l’industrie GameFi.

Immutable, une plateforme NFT basée en Australie, est actuellement l’un des plus grands calibres du secteur. L’entreprise a déjà levé 500 millions de dollars pour développer davantage son écosystème. Robbie Ferguson, le cofondateur et PDG d’Immutable, affirme que l’objectif principal de l’entreprise est d’intégrer les innovations dans le secteur des jeux Web3.

“Nous estimons que le jeu est l’une des plus grandes opportunités du Web3 jusqu’à présent. Le marché adressable total va être énorme et beaucoup plus grand que ce qu’il est aujourd’hui. L’industrie des articles de jeu, à elle seule, pourrait atteindre 100 milliards de dollars”.

La blockchain, soutenue par des crypto-geeks dévoués et passionnés, pourrait donner lieu à un écosystème de gaming très prometteur.

Mais il y a un problème…

Jusque là, tout semble aller pour le mieux. Cependant, l’industrie des jeux Web3 peine à retenir les gamers. Les jeux blockchain sont-ils trop compliqués ? Sont-ils trop chers ?

Coda Labs, une plateforme de divertissement blockchain, a récemment publié une enquête peu rassurante pour les adeptes de jeux Web3. La plateforme a interrogé 6921 personnes de cinq pays sur leur perception de l’univers du gaming Web3.

Les investissements dans les jeux blockchain ont atteint environ 5 milliards de dollars au premier semestre 2022. Pourtant, le secteur a encore un long chemin à parcourir avant d’atteindre une adoption massive. En effet, seuls 12% des joueurs non-crypto ont déjà essayé les jeux Web3. De même, seuls 15 % de ceux qui n’ont pas encore essayé ces jeux se disent prêts à les essayer plus tard.

D’où vient le problème ? Voici un tableau qui résume parfaitement la situation :

Jeux Web3
Source : codaplatform.com

Fait intéressant, les adeptes de la crypto (y compris ceux qui ne sont pas des gamers) craignent de tomber dans les pièges des arnaqueurs, ce qui n’est absolument pas surprenant vu la récente flambée des scams crypto.

Jeux Web3 vs Jeux Web2 

Le marché crypto évolue à grande vitesse. Un mois dans la crypto sphère peut être comparé à un an dans le “monde réel”.

Alors que l’industrie du gaming continue de susciter de l’intérêt, les jeux Web3 peinent à se frayer un chemin dans la communauté des gamers traditionnels.

D’autre part, de nombreux projets Web3 présentent des feuilles de route très ambitieuses qu’ils ne peuvent pas respecter même dans les meilleures conditions possibles, encore moins lorsque le bear market bat son plein.

Jeux Web3

Mis à part la conception et l’expérience de jeu, les studios de jeux Web3 doivent également surveiller la valeur de leurs tokens natifs. Si le cours du token natif d’un jeu commence à dégringoler, les investisseurs peuvent perdre tout intérêt. 

Il suffit parfois d’un seul mouvement baissier de la crypto native du jeu pour que les investisseurs aillent voir ailleurs. Notons aussi que la plupart des jeux Web3 ont été développés à partir du modèle à deux tokens d’Axie Infinity.

Au vu de la situation actuelle, il ne serait pas surprenant de voir des sociétés de jeux Web3 revenir aux bons vieux jeux Web2.

Est-il encore trop tôt pour que l’industrie des jeux Web3 détrône celle des jeux Web2 ? Fort probablement.

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Fatima-Zahra C
Diplômée de Toulouse Business School, Fatima-Zahra a entamé sa carrière en tant que consultante chez Deloitte, avant de se reconvertir dans la presse économique et fintech. En plus de son travail de journaliste, Fatima-Zahra a géré les relations presse de plusieurs cabinets d’avocats à Paris, Londres et Casablanca. Tombée sous le charme des cryptomonnaies en 2021, elle travaille actuellement en tant que traductrice chez BeInCrypto.
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