Rebondissement dans l’affaire FTX : Sam Bankman-Fried serait effectivement impliqué dans le hack de la plateforme… avec le soutien d’un gouvernement.
FTX piraté par son propre créateur ?
La faillite de la plateforme d’échange crypto FTX était déjà une mauvaise nouvelle pour l’industrie mais le piratage des fonds de cette dernière a mis le feu aux poudres. En effet, après que la société de Sam Bankman-Fried se soit déclarée en faillite vendredi dernier, une partie des actifs servant de trésorerie à FTX ont été dérobés dans une attaque éclair. L’équipe dirigeante s’est excusée auprès des utilisateurs tout en démentant sa responsabilité. Les soupçons se sont tournés vers SBF avant que d’autres hypothèses viennent les contredire. Il semblerait, à l’heure actuelle, que l’entrepreneur soit bel et bien à l’origine de l’exaction.
Selon CNBC, un dossier judiciaire déposé par FTX auprès de la justice américaine affirme que Sam Bankman-Fried a piraté sa propre plateforme à la demande du gouvernement des Bahamas. En effet, alors que ce dernier se penchait sur l’affaire et que les retraits étaient gelés, il aurait demandé avoir accès aux fonds de FTX. Sous la pression des autorités, en particulier la SEC locale, SBF aurait donc procédé au hack des cryptomonnaies afin que ces dernières entrent dans les coffres du gouvernement en question.
Dans le cadre de l’enquête sur un piratage informatique le dimanche 13 novembre, M. Bankman-Fried et [Gary] Wang, cofondateur de FTX, ont déclaré dans des textes enregistrés et vérifiés que les “régulateurs des Bahamas” avaient donné l’ordre que certains transferts post-réquisition des actifs du débiteur soient effectués par M. Wang et M. Bankman-Fried (qui, selon les débiteurs, étaient tous deux effectivement sous la garde des autorités des Bahamas) et que ces actifs étaient “conservés sur FireBlocks sous le contrôle du gouvernement des Bahamas”. Les débiteurs ont donc des preuves crédibles que le gouvernement des Bahamas est responsable de l’accès non autorisé aux systèmes des débiteurs dans le but d’obtenir des actifs numériques des débiteurs – qui a eu lieu après le début de ces affaires.
Extrait du dossier judiciaire déposé par FTX concernant le hack de la plateforme d’échange
Une possible fausse alerte ?
Ces révélations interviennent à l’heure où l’identité du voleur était de plus en plus controversée. L’idée d’un criminel amateur et opportuniste ayant profité de la détresse de FTX pour frapper un grand coup commençait à être remise en question. Néanmoins, les nombreuses maladresses détectées dans sa méthodologie pourraient effectivement être attribuées à un Sam Bankman-Fried peu expérimenté et sous pression. De même, cela expliquerait pourquoi les hacks ont continué après les sanctions mises en place par Kraken.
Attention néanmoins, de nombreuses zones d’ombre subsistent encore. En effet, le dossier affirme que le hack demandé par le gouvernement a eu lieu après la mise en faillite. Cependant, on ignore si celui-ci ne concerne qu’un seul des nombreux drains d’argent qui ont encore eu lieu cette semaine ou si tous les transferts sont l’œuvre de SBF. Il se pourrait donc qu’un autre coupable, lui aussi interne à FTX ou non, soit effectivement à déplorer.
Enfin, quelques doutes sont encore soulevés concernant les véritables intentions du gouvernement des Bahamas. Si l’on sait que celui-ci enquête sur la chute de l’empire de l’ancien milliardaire, on ignore si les actifs ont été transférers pour être mis sous surveillance dans le cadre des procédures judiciaires ou si le hack résulte d’un nouveau copinage entre SBF et les politiques locaux. L’affaire reste donc à suivre tandis que de nouveaux éléments devraient être révélés dans les jours à venir.
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