Les DEX sont en tension depuis le début du mois de novembre, où leur activité a trouvé de tous nouveaux enjeux.
Uniswap, le nouveau DEX chéri de la crypto sphère
Depuis l’effondrement de FTX et la double crise qui sévit désormais au sein de l’industrie, la crypto sphère a de toutes nouvelles priorités. Fatiguée par l’hiver crypto et l’instabilité des jetons, elle crie également son ras-le-bol face aux nombreux hacks qui touchent le secteur régulièrement.
Alors que l’année 2022 serait en passe de devenir la pire de l’histoire de ce dernier au vu des pertes qu’elle a engrangées, les utilisateurs semblent avoir définitivement perdu confiance en les plateformes d’échange centralisées.
Un phénomène qui bénéficie en masse aux DEX, alors que The Block Research totalise près de 65 milliards de dollars d’actifs échangés par leur intermédiaire. Ce serait environ 93 % plus qu’au mois d’octobre, démontrant que de nouveaux enjeux engagent désormais ce type de plateformes.
Parmi celles-ci, Uniswap bat de tous nouveaux records en termes de volumes. Selon son fondateur Hayden Adams, la plateforme aurait rapidement dépassé Coinbase par son nombre de transactions ETH, et ce quelques jours seulement après la faillite de FTX.
La nouvelle préférence des utilisateurs pour Uniswap a néanmoins été refroidie par les nouvelles conditions d’utilisation de la plateforme, qui collecte désormais un certain nombre d’informations concernant les transactions, achats et autres actions de ses clients.
Malgré tout, l’entreprise continue de bénéficier d’une large popularité qui pourrait s’étendre au fur et à mesure que la contagion se répand dans le secteur crypto, avec les conséquences associées.
La concurrence est rude pour les plateformes décentralisées
Cependant, Uniswap n’est pas le seul DEX en lice. En effet, d’autres plateformes peuvent se targuer d’intéresser les utilisateurs, tout en offrant elles aussi des services décentralisés. A commencer par Telegram, dont le PDG Pavel Durov a annoncé hier l’ouverture de son propre service d’échange de type DEX assorti de portefeuilles auto-hébergés. Une nouvelle qui a fait grand bruit et qui n’a fait que rajouter de la pression autour des plateformes concernées qui se déchirent un marché fracturé.
De même, Uniswap trouve une concurrence acharnée en GMX, dont le jeton du même nom n’a cessé de gagner en popularité depuis la chute de FTX. Le phénomène s’est particulièrement accéléré au cours de cette semaine, permettant à la valeur de la pièce de grimper d’environ 35 %.
A l’heure de la rédaction de cet article, le GMX se négocie autour des 54 dollars, porté par une offre permettant aux détenteurs du jeton de toucher une partie des frais d’échange touchés par la plateforme en tant que récompense de staking.
De quoi favoriser l’attractivité de la pièce tout en attirant de nouveaux clients, eux aussi lésés par la crise. Quoi qu’il en soit, le DEX semble un rival de plus en plus menaçant pour Uniswap, en totalisant davantage de frais que lui.
Malgré tout, les CEX toujours avantagés ?
Pourtant, tout ne semble pas encore gagné pour les DEX et ces derniers ont encore beaucoup d’efforts à déployer avant de devenir les rois du marché. Selon les analystes de JP Morgan, ils seraient encore loin de pouvoir rivaliser avec des CEX tels que Binance.
Néanmoins, il n’est pas encore question de popularité ou encore d’infrastructure : le problème proviendrait plutôt de la “qualité” des services. Les transactions y seraient, par exemple, plus lentes tandis que la traçabilité ne serait pas totalement optimale. Cette dernière caractéristique pourrait venir leur porter préjudice, à l’heure où les régulations sont en passe de s’imposer et que le suivi des transactions sera bientôt obligatoire.
En outre, les problèmes de sécurité, la nécessité d’une sur-collatéralisation des actifs ou encore leur vulnérabilité à de trop grandes liquidations feraient partie des nombreux obstacles que les DEX auraient à surmonter avant de pouvoir prétendre à une utilisation à grande échelle.
Le compromis risque/rendement est plus difficile à évaluer dans la finance décentralisée (DeFi) étant donné l’utilisation de différents jetons en termes d’actifs empruntés ou de prêts/collatéraux déposés/reçus de paiements d’intérêts et étant donné l’absence générale de fonctionnalité d’ordre limite/arrêt de perte. La gestion, la gouvernance et l’audit des protocoles DeFi sans trop compromettre la sécurité et la centralisation constituent un grand défi.
Extrait de la note de JP Morgan concernant les DEX
Enfin, les experts de JP Morgan attribuent également la hausse de l’activité des plateformes d’échange décentralisées au choc de l’effondrement de FTX et à une réaction de panique de la part de la crypto sphère. Pour eux, le phénomène pourrait prendre fin avec le temps, tandis que les utilisateurs continueraient de se tourner en premier lieu vers les CEX.
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