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Que se passerait-il si Binance se déclarait en faillite ?

4 mins
Par Josh Adams
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EN BREF

  • Depuis plusieurs jours, tous les yeux sont rivés sur Binance et sa santé financière.
  • Immédiatement après la faillite de FTX, Binance a voulu se positionner comme “un prêteur en dernier ressort” pour les entreprises crypto en difficulté.
  • Plusieurs analystes estiment cependant que le token natif de FTX et BNB sont très similaires.
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Binance, la première bourse crypto au monde, est au cœur d’une vague de FUD (peur, incertitude, doute) sans précédent. Entre accusations de blanchiment d’argent et flambée des retraits, les déboires s’accumulent pour l’exchange qui commence à susciter les inquiétudes de la crypto sphère. Et, l’attitude de Changpeng Zhao (CZ) n’arrange pas les choses.

Dans un tweet publié le 7 décembre, CZ a déclaré que le rapport de “Proof of Reserves” de Binance est audité, laissant sous-entendre que ce dernier témoigne de la “transparence” de sa plateforme, ce qui soulève beaucoup de questions

De même, les accusations de blanchiment d’argent et la hausse fulgurante des retraits ne présagent rien de bon pour Binance. Avec un volume d’échange de 7,7 billions de dollars en 2021 et de 15 milliards de dollars au cours des dernières 24 heures, Binance est de loin la plus grande bourse crypto au monde. Par conséquent, sa faillite, bien que peu probable, risque de chambouler l’ensemble du marché crypto.

L’empire Binance est-il trop grand pour s’écrouler ?

En 2008, le système bancaire mondial a failli s’effondrer en raison de la faillite de certaines des plus grandes institutions financières du monde. Les gouvernements ont dû intervenir pour les renflouer afin d’arrêter l’effet domino qui menaçait d’engloutir l’ensemble de l’économie. En effet, les gouvernements estimaient que ces institutions étaient trop grandes pour s’effondrer.

Lorsqu’on dit qu’une entreprise est “trop grande pour s’effondrer”, cela signifie que sa faillite pourrait détruire toute une économie. Si une entreprise de ce type est en difficulté, les gouvernements et les différents acteurs économiques n’hésitent pas à l’aider afin de sauver l’ensemble du secteur. En effet, si cette entreprise fait faillite et que ses actifs sont liquidés, le montant qui resterait ne suffirait pas à couvrir ses dettes.

Par exemple, si cette entreprise est une banque d’investissement, ses clients seraient probablement incapables de récupérer leur argent. Dans ce cas, sa faillite entraînerait un “effet de contagion”, qui pourrait mettre d’autres banques en faillite et provoquer une crise économique.

En raison de la taille et de la position de Binance, sa faillite affectera non seulement les clients, mais l’ensemble du marché crypto De nombreux investisseurs particuliers auront probablement peur de la crypto, tandis que les investisseurs institutionnels déplaceront leur argent vers des secteurs “plus traditionnels et plus sûrs”.

Binance : une bourse crypto aux allures de banque

Tout d’abord, il convient de rappeler que les bourses crypto centralisées comme Binance ne sont pas des banques. Contrairement aux institutions financières traditionnelles, les exchanges crypto ne sont pas vraiment intégrés à l’économie mondiale. Cela signifie qu’ils présentent moins de risques systémiques que les banques.

Cependant, étant donné que ces plateformes détiennent des milliards de fonds d’utilisateurs, leur effondrement risque de provoquer un effet domino qui touchera l’ensemble de l’industrie. Il semblerait toutefois que CZ soit bien conscient de ces risques. Sinon, il n’aurait pas proposé de renflouer FTX le mois dernier.

Peu de temps après la faillite de FTX, Binance a lancé un “fonds de relance de l’industrie”. Baptisé Industry Recovery Initiative (IRI), le fonds est ouvert à toutes les entreprises qui n’ont pas pu faire face au bear market actuel. Quelles que soient les intentions de Binance, cette initiative la positionne comme une banque centrale ou “un prêteur de dernier recours”. 

D’un côté, il semble que ce fonds sera bénéfique pour tout le monde et que Binance essaie simplement de stabiliser le secteur dont il est le leader. D’autre part, il se peut que la bourse crypto de CZ ait des intentions cachées. Pourquoi une entreprise dont la santé financière laisse à désirer ferait-elle un pari aussi audacieux ? Si Binance s’effondre, qui lui tendrait la main ? Vu la position des législateurs vis-à-vis de la crypto, ce ne sera probablement pas un gouvernement.

BNB est-il vraiment similaire à FTT ?

Alors que la vague de FUD se poursuit, de nombreux spécialistes ont fait des comparaisons peu élogieuses entre le token natif de Binance (BNB) et celui de FTX (FTT). Depuis le 27 novembre, le cours de BNB a chuté d’environ 13 % pour descendre à 273 $.

FTT était le token natif de FTX, l’exchange déchu de Sam Bankman-Fried. Le token offrait de nombreux avantages à ses détenteurs et énormément de revenus à FTX. Cependant, la bourse crypto gonflait artificiellement le cours du token et l’utilisait comme garantie pour des prêts. En d’autres termes, elle utilisait des faux tokens pour gagner de l’argent réel. Un stratagème qui ne pouvait pas passer inaperçu.

Suite aux révélations de Ian Allison de CoinDesk en novembre, CZ a annoncé que Binance liquiderait toutes ses réserves FTT. Résultat : une liquidation massive de FTT et 6 milliards de dollars de retraits de FTX en seulement 72 heures.

Cependant, contrairement à FTT, BNB n’est pas seulement le token natif de Binance, mais également un moyen de paiement des frais de gaz sur BNB Chain (BSC), la troisième plus grande blockchain au monde. De même, Binance n’utilise pas BNB comme garantie pour obtenir des prêts (selon ses déclarations officielles). Après la faillite de FTX, CZ a déclaré : “N’utilisez jamais un token que vous avez créé en guise de garantie”.

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Fatima-Zahra C
Diplômée de Toulouse Business School, Fatima-Zahra a entamé sa carrière en tant que consultante chez Deloitte, avant de se reconvertir dans la presse économique et fintech. En plus de son travail de journaliste, Fatima-Zahra a géré les relations presse de plusieurs cabinets d’avocats à Paris, Londres et Casablanca. Tombée sous le charme des cryptomonnaies en 2021, elle travaille actuellement en tant que traductrice chez BeInCrypto.
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