Confidentialité et cryptomonnaies : une équation impossible ?

4 mins
Par Josh Adams
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EN BREF

  • Le mouvement Cypherpunk a été une source d'inspiration pour les premières cryptomonnaies.
  • Au fil du temps, la crypto s’est transformée en un outil de spéculation et de trading.
  • Le débat sur la confidentialité des cryptomonnaies fait toujours couler de l’encre.
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Pour certains, la confidentialité et la crypto vont de pair. Pour d’autres, l’interférence des gouvernements est un mal nécessaire.

Les cypherpunks sont une communauté de personnes dont l’objectif premier est de protéger la vie privée des internautes. Ce groupe, formé entre la fin des années 1980 et le début des années 1990, a été l’un des premiers défenseurs de la blockchain et les cryptomonnaies crypto. En effet, la nature décentralisée de la crypto représente tout ce qu’il y a de plus précieux aux yeux des cypherpunks. A savoir : la protection de la vie privée et de la liberté individuelle à l’ère du numérique.

Outre les cryptomonnaies, les cypherpunks soutiennent toutes les technologies visant à protéger la confidentialité. Ainsi, ils acquiessent positivement aux applications de messagerie cryptées, navigateurs axés sur la confidentialité et les réseaux privés virtuels (VPN).

La confidentialité, un sujet qui inquiète

Les récentes études montrent que les gens sont de plus en plus inquiets par leur confidentialité. En 2021, l’enquête Edelman Trust Barometer a révélé que 74 % des personnes pensent que leurs données personnelles sont moins sécurisées qu’il y a cinq ans. De même, 66 % d’entre eux prêtent plus attention à leur vie privée que 12 mois plus tôt. 

Toujours en 2021, une autre étude mondiale de PwC sur la protection des données a révélé que 72 % des consommateurs sont plus inquiets par la façon dont les entreprises utilisent leurs données qu’ils ne l’étaient un an plus tôt. Autre point intéressant, 81% d’entre eux se disent prêts à abandonner les sites qui utilisent leurs données personnelles à mauvais escient.

Pourtant, les investisseurs crypto actuels semblent beaucoup moins sceptiques que les premiers cypherpunks. En effet, l’expansion du marché crypto a également attiré les opportunistes cherchant à se remplir les poches. Ainsi, il n’est pas surprenant que la confidentialité ne constitue plus une priorité pour les investisseurs crypto.

La communauté crypto doit se focaliser sur ses valeurs fondamentales

Pour Grace Rachmany, cofondatrice de PricelessDAO, la confidentialité a toujours été au cœur de l’écosystème des cryptomonnaies. Il s’agit, selon elle, d’un pilier qui forme un ensemble avec la liberté et la décentralisation. “Alors que la majeure partie de la communauté crypto est attirée par les gains, il y aura toujours des personnes inquiêtent par la confidentialité”.

“De nombreux projets, y compris disco.xyz, Starkware et tomi.com, travaillent sur des solutions pour renforcer la confidentialité et la liberté. Ces projets ne génèrent pas beaucoup d’argent et n’intéressent pas non plus les médias. Cependant, les personnes soucieuses de la vie privée ne recherchent pas toujours le battage médiatique”, explique Grace Rachmany.

Que ce soit pour le transfert de fonds ou le traitement des données, une partie de la communauté ne s’intéresse plus à la confidentialité. On entend toujours des défenseurs de la crypto parler de la façon dont les gens pourront être payés pour leurs données et des soulbound tokens [des NFT non transférables qui représentent la réputation des utilisateurs de la blockchain]”.

L’identité auto-souveraine, késako ?

L’identité auto-souveraine est un concept plus récent qui s’appuie sur la vision cypherpunk. La vie privée et l’anti-censure sont au centre du concept. Il s’agit d’un mécanisme décentralisé permettant aux individus de contrôler et gérer leurs données personnelles selon leurs conditions. Avec la SSI, tout un chacun peut utiliser les technologies cryptographiques pour sécuriser, stocker et partager ses informations personnelles. Résultat : moins d’intermédiaires et plus de confidentialité.

Selon Phil Windley, PDG de la Fondation Sovrin, l’identité auto-souveraine est la “clé qui libérera le potentiel de la technologie blockchain”.

“La communauté crypto a laissé de côté deux décennies de travail sur le sujet de l’identité auto-souveraine et essaie surtout de justifier la transparence de tout et de rien”, poursuit Mme. Rachmany. “Les correctifs comme les ZkSnarks et les autres couches de confidentialité sont un bon début. Cependant, la communauté ne s’est pas penchée sur le besoin d’une identité souveraine. Comme nous l’avons vu lors de l’affaire Tornado cash, la communauté Ethereum n’a pas montré de réel intérêt. En effet, elle est tellement aveuglée par l’argent qu’elle ne sait préoccupe par de la censure du réseau”.

“L’industrie crypto devrait travailler en étroite collaboration avec la communauté SSI. Ce, afin de créer des solutions et des 👛 wallets crypto qui préservent la confidentialité. En ce moment, une trop grande partie des informations d’identification vérifiables est basée sur des entités centralisées plutôt que sur des entités décentralisées. Il y a une tonne de travail à faire pour créer des institutions auxquelles les gens peuvent faire confiance”.

Pour certains, la confidentialité n’est pas un pilier de la crypto

La communauté crypto a toujours été très solidaire, mais elle n’a jamais été homogène. Alors que les cypherpunks inconditionnels ont toujours plaidé pour une communauté privée et loin des yeux des gouvernements, certains estiment que la confidentialité n’est pas aussi importante qu’on ne le pense.

“L’idée de la crypto est de créer un système financier ouvert, accessible à tous et décentralisé”, note Dhruv Patel, cofondateur et PDG d’Arch Lending. “La confidentialité est une question à part entière qui se superpose à cette philosophie. Le niveau de confidentialité doit changer en fonction des cas d’utilisation. Je ne pense pas qu’il existe une solution unique”.

“Nous le voyons dans certains protocoles DeFi où les utilisateurs doivent passer par un processus KYC (vérification d’identité). Il faut donc continuer à défendre la crypto tout en collaborant avec les gouvernements. Ce, dans le but d’éduquer et améliorer les pratiques de confidentialité. Sans l’adhésion du gouvernement, les situations comme ce qui s’est passé à Dubaï se reproduiront encore”.

Morale de l’histoire : malheureusement, on ne peut pas avoir une confidentialité à 100 % en cryptomonnaies sans faire de sacrifices.

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Fatima-Zahra C
Diplômée de Toulouse Business School, Fatima-Zahra a entamé sa carrière en tant que consultante chez Deloitte, avant de se reconvertir dans la presse économique et fintech. En plus de son travail de journaliste, Fatima-Zahra a géré les relations presse de plusieurs cabinets d’avocats à Paris, Londres et Casablanca. Tombée sous le charme des cryptomonnaies en 2021, elle a travaillé en tant que traductrice chez BeInCrypto de 2021 à 2023. Ses sujets d’expertise : Cryptomonnaies, Finance...
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