C’est décidé : l’euro numérique entrera très bientôt en vigueur en Europe ! Cependant, le projet est semble-t-il plus que jamais inquiétant pour la population.
Cash+, un projet bien loin de ce que l’on croit ?
Nous vous en parlions la semaine dernière : alors que les CBDC sont en plein développement, les politiques européens 😬 ne sont pas très enthousiastes à l’idée de lancer un euro numérique. Afin de régler le problème, le gouverneur de la Banque de France a fait des annonces. Mais ces dernières n’ont fait qu’empirer le problème.
En effet, au cours d’une conférence qui s’est tenue le 22 juin dernier, François Villeroy de Galhau a remis les montres à l’heure quant à l’utilisation qui serait faite de l’euro numérique et ses divers avantages.
Première nouveauté : le fameux CBDC portera le nom de Cash+. Un titre qui n’est pas innocent puisque, selon le gouverneur, l’actif devra être considéré comme une amélioration de notre euro habituel.
Le e-euro sera un billet de banque numérique, ou « Cash+ ». Il présentera naturellement les mêmes caractéristiques que les espèces actuelles. En particulier, il garantira le respect de la vie privée […] ; il sera l’actif le plus sûr ; il sera accepté partout dans la zone euro et ses fonctionnalités de base seront gratuites pour les particuliers. Mais le « Cash+ » apportera des avantages significatifs par rapport aux billets : il permettra à chacun d’utiliser la monnaie de banque centrale dans le e-commerce, pour les paiements à distance entre pairs (peer-to-peer), ainsi que pour les paiements conditionnels.
Extrait du discours de François Villeroy de Galhau.
En d’autres termes, bien loin du ⚠️ projet de contrôle qui fait peur à la population, l’euro numérique servirait simplement à faire transitionner la Banque Centrale Européenne de ses réserves “papier” à un stock totalement numérique.
Dernière révélation : celui-ci devrait être mis en place aux alentours de 2027. Ce, pour toute la population européenne.
L’euro numérique prend les particuliers en otage
Cependant, la suite du discours a de quoi inquiéter. En effet, il semblerait que l’arrivée du fameux Cash+ s’accompagne de limites bien définies pour ses utilisateurs. Loin de l’argent actuel que l’on peut placer dans des comptes épargne, l’euro numérique sera exclusivement utilisé pour les paiements et flux d’argent grâce à un système de plafonnage.
Il n’y aura aucun risque pour la stabilité financière, dû à d’éventuelles sorties significatives de monnaie de banque commerciale vers de la monnaie de banque centrale : une limite de détention s’appliquera aux comptes en euro numérique, et garantira que l’euro numérique serve de moyen de paiement, plus que de réserve de valeur.
Extrait du discours de François Villeroy de Galhau.
Selon un calcul effectué par Grégory Raymond, chaque habitant de l’Union Européenne pourrait se retrouver avec un compte bloqué à 3 000 ou 4 000 euros, pour des raisons de rentabilité.
De ce fait, si l’on en croit les paroles du gouverneur, l’euro numérique ne devrait pas servir aux investissements. Néanmoins, cela ne reste qu’une supposition et cet élément reste à clarifier.
Pire encore : dans son discours, François Villeroy de Galhau insiste bien sur le côte “programmable” du futur Cash+. En d’autres termes, les conditions d’accès, de transfert ou d’utilisation de celui-ci pourront être modifiées au bon vouloir de la Banque Centrale !
Une monnaie difficile à mettre en place ?
Force est de constater que les débuts de Cash+ risquent d’être compliqués, tant pour les banques et les enseignes que pour les particuliers. En effet, les établissements financiers devront adopter un nouveau système de paiement et ouvrir de nouveaux comptes adaptés avant distribuer l’euro numérique gratuitement à la population. L’arrivée éventuelle de nouvelles cartes de paiement ou d’autres moyens adaptés devra également être clarifiée.
De son côté, l’euro en espèce tel que nous le connaissons devrait continuer d’exister. Deux “économies” parallèles vont donc devoir coexister. Cela pourrait apporter de la confusion voire des incompréhensions à ses utilisateurs forcés de jongler entre les deux.
Pour l’instant, on ignore encore si l’argent détenu numériquement dans les banques sera automatiquement converti.
En résumé, plus de menaces que d’avantages pour les utilisateurs
Pendant que les politiques tentent de se convaincre du bien fondé de l’opération, les particuliers restent toujours aussi réfractaires aux CBDC. Si l’on en croit la liste d’inconvénients dressés par Insolentiae sur la base des dernières déclarations de François Villeroy de Galhau, les désavantages sont nombreux pour la population :
- Rationnement de la monnaie ;
- 😨 Surveillance éventuelle ;
- Menace de la disparition progressive des espèces ;
- Risque de censure et de blocage des comptes ;
- Arrivée de nouveaux services payants (et sans doutes obligatoires) pour les clients des banques.
Le futur Cash+ a donc de quoi faire couler quelques sueurs froides… à condition qu’il voie bien le jour au bout d’un moment.
La morale de l’histoire : l’euro numérique menace les libertés mais la responsabilité de la lutte revient au peuple.
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