Lancé il y a à peine quelques semaines, Friend.tech fait déjà couler beaucoup d’encre, mais pas pour les bonnes raisons…
Née d’une collaboration entre les développeurs oxRacerAlt et Shrimppepe, Friend.tech est une plateforme SocialFi. En d’autres termes, il s’agit d’un réseau social qui permet aux utilisateurs de monétiser leur capital social avec des tokens.
Jusqu’ici, tout va bien. Seule ombre au tableau : le modèle économique de la plateforme a toutes les caractéristiques d’un bon vieux schéma de Ponzi.
Comment fonctionne Friend.tech ?
Comme toute plateforme SocialFi qui se respecte, Friend.tech utilise des tokens. Ces tokens, appelés “clés”, sont associés à des comptes Twitter (X). Ils peuvent être achetés et vendus moyennant des frais de transaction de 10 %.
Ces frais sont répartis entre la plateforme et l’utilisateur dont les tokens sont négociés. Bien entendu, la valeur des tokens varie en fonction de la popularité et de l’engagement de l’utilisateur qui les a émis.
À première vue, tout porte à croire que Friend.tech est une plateforme légitime qui n’a rien à se reprocher. Cependant, en regardant de plus près les mécanismes utilisés par la plateforme, on commence à se poser des questions.
“Tout le monde dit que Friend.tech prélève 5 % sur chaque transaction. Expliquez-moi pourquoi personne ne dit qu’ils empochent 95 % ? Peut-être que je me trompe, mais lorsque quelqu’un vend une “clé”, il ne l’achète pas à une autre personne, il l’émet lui-même. Donc, si l’influenceur ou le créateur touche 5 %, FT prend les 90 % restants. N’est-ce pas ?”.
Source : tweet de Scott Melker
Pour rappel, un système pyramidal, ou schéma de Ponzi, est une arnaque qui consiste à rémunérer les premiers investisseurs en utilisant l’argent des nouveaux arrivants. En effet, l’objet premier d’un système pyramidal n’est pas de promouvoir un produit ou un service, mais plutôt d’attirer autant de participants que possible.
Friend.tech, un schéma de Ponzi ?
Alors que les intentions de ses créateurs restent inconnues, certains des mécanismes utilisés par Friend.tech soulèvent des doutes.
Premièrement, la valeur des tokens ou des “clés” augmente en fonction du nombre de personnes qui investissent dans le capital social d’un utilisateur. Ainsi, plutôt que de mettre l’accent sur les interactions sociales, Friend.tech incite indirectement ses membres à recruter de nouveaux utilisateurs.
À leur tour, ces nouveaux utilisateurs doivent investir dans des tokens. Bien entendu, leur investissement augmente directement la valeur des tokens détenus par les utilisateurs précédents. Et c’est exactement de cette manière que fonctionnent la plupart des schémas de Ponzi.
Deuxièmement, les utilisateurs qui souhaitent accéder à certaines fonctionnalités doivent obligatoirement investir dans des social tokens. Et même si la plateforme ne cesse de vanter les mérites de son système d’engagement social, son modèle économique se concentre principalement sur le recrutement.
En effet, les interactions sociales et les informations partagées par les utilisateurs n’impactent en rien la valeur des tokens de Friend.tech. Néanmoins, le recrutement de nouveaux utilisateurs peut faire grimper les cours des tokens à des niveaux très élevés.
Récemment, l’analyste technique John Gregory, alias Mayne, a appelé tous ses “actionnaires” sur Friend.tech à vendre leurs parts. Et pour cause; il ne voit pas comment ces tokens peuvent leur apporter une valeur ajoutée.
Malheureusement, le mal était déjà fait. Désormais, les parts du capital social de Mayne se vendent à 70 $ chacune.
IncomeShares, un autre analyste crypto, pense que Friend.tech ne tardera pas à s’effondrer. Selon lui, “de plus en plus de gens se rendent compte qu’ils ne peuvent rien offrir aux détenteurs de leurs tokens”.
En effet, les schémas de Ponzi ne sont viables que lorsque les nouveaux participants affluent de manière exponentielle. Faute de quoi, la pyramide continue de s’allonger jusqu’à ce qu’elle finisse par s’effondrer.
Pour en savoir plus : Scam Detective : plongée dans les sombres coulisses de Friend.tech
Arnaque bien rodée ou opportunité à ne pas rater ?
Pour récapituler, Friend.tech réunit les interactions sociales, l’investissement et la spéculation. Cependant, la plateforme coche toutes les cases d’un schéma de Ponzi bien rodé. Comme indiqué par la Federal Trade Commission (FTC) des États-Unis, les schémas de Ponzi reposent principalement sur le recrutement de nouveaux membres.
Il faut savoir que toutes les entreprises de marketing multi-niveaux (MLM) et les systèmes pyramidaux utilisent des structures en forme de pyramide. La principale différence réside dans la source de génération de valeur. En effet, les vrais projets MLM tirent leurs revenus de la vente de biens ou de services réels, et non pas du recrutement.
“Pour ces promoteurs, le recrutement de nouveaux distributeurs est le seul moyen de générer des gains. Éloignez-vous de ce type de projets. Un vrai programme de marketing multi-niveaux vous permet de gagner de l’argent en vendant des produits réels”. prévient la FTC.
Il convient toutefois de noter que Friend.tech n’est pas la seule plateforme à combiner les interactions sociales avec l’investissement financier. Ce concept, communément appelé “SocialFi”, a déjà fait beaucoup de bruit au sein de la crypto sphère.
Cependant, en se focalisant uniquement sur le recrutement de nouveaux membres, Friend.tech est en train de briser la frontière qui sépare les projets légitimes des 🚨 scams crypto.
Compte tenu de tous ces facteurs, tout porte à croire que Friend.tech est un projet extrêmement douteux. Néanmoins, en l’absence d’un cadre réglementaire clair, il est difficile de se prononcer avec certitude sur la légitimité du projet.
Morale de l’histoire : Prudence est mère de sûreté…À bon entendeur !
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