Plusieurs écrivains, y compris l’auteur de Game of Thrones, ont poursuivi OpenAI pour violation des droits d’auteur. Ces derniers seront représentés par Authors Guild, la plus grande association américaine d’écrivains.
Les écrivains accusent le créateur de ChatGPT de “violation flagrante” des droits d’auteur et de “vol à grande échelle”. George R.R Martin, l’auteur de Game of Thrones, reproche au chatbot IA d’avoir copié le préquel de la célèbre série en utilisant des personnages qu’il avait créés.
L’étau se resserre sur ChatGPT
Mary Rasenberger, la présidente de l’association Authors Guild, a déclaré dans un communiqué :
“Il est impératif que ce vol s’arrête. Sinon, nous détruirons notre incroyable culture littéraire, qui alimente de nombreuses autres industries créatives aux États-Unis”.
En août, OpenAI a fait valoir devant un tribunal de Californie que les plaintes relatives à la violation des droits d’auteur ne tenaient pas compte de la doctrine du Fair use (utilisation équitable en français). Aux États-Unis, le Fair use est un ensemble de règles de droit qui autorise une utilisation limitée des œuvres protégées par des droits d’auteur.
Pour se défendre, la maison mère de ChatGPT pourrait à nouveau évoquer cette doctrine juridique devant le tribunal. Cependant, si les auteurs accusent OpenAI d’avoir créé du contenu dérivé à partir d’œuvres protégées, la situation sera moins claire.
En effet, les algorithmes d’intelligence artificielle (IA) ont tendance à produire du contenu inspiré d’autres travaux. Selon un expert en droit de l’université de Harvard, un musicien qui crée une œuvre dans le style d’un autre n’est pas considéré coupable de violation des droits d’auteur.
Néanmoins, la situation devient plus compliquée lorsque les œuvres sont copiées par des algorithmes d’intelligence artificielle.
Le projet de loi IA proposé par l’UE oblige les développeurs à publier toutes les sources des contenus générés par leurs outils IA. De cette façon, les auteurs et les artistes seront rémunérés pour l’utilisation de leurs travaux.
Aux États-Unis, les principaux acteurs du marché de l’intelligence artificielle, dont OpenAI, se sont récemment engagés à s’autoréguler. Par ailleurs, Google et Universal Music Group seraient en train de créer un nouvel outil pour rémunérer les artistes dont le contenu est utilisé dans la musique IA.
Récemment, Microsoft a promis de payer les frais juridiques que les clients de GitHub Copilot et Microsoft 365 Copilot pourraient encourir en cas de violation des droits d’auteur. En d’autres termes, l’éditeur de logiciels s’est engagé à “payer le montant de tout jugement ou verdict défavorable, à condition que le client utilise les filtres de contenu que nous avons intégrés à nos produits”.
Pour en savoir plus : ChatGPT : qu’est-ce que c’est ?
IA, une menace pour les artistes
Alors que l’avenir de l’intelligence artificielle reste incertain, de nombreux artistes et créateurs de contenu craignent d’être remplacés par la technologie.
Depuis que Tom Cruise et Keanu Reeves sont apparus dans des vidéos deepfake, certains acteurs hollywoodiens craignent que leurs réputations soient ternies par l’intelligence artificielle. De même, plusieurs acteurs disent vouloir être rémunérés pour l’utilisation de leurs doubles numériques, ce qui pourrait leur être très rentable.
Pour en savoir plus : Chat GPT : 21 idées de questions à lui poser
Au Royaume-Uni, la commission de la culture, des médias et des sports de la Chambre des communes a récemment appelé le gouvernement à trouver un équilibre entre les besoins des entreprises technologiques et les artistes. La commission a également proposé de permettre aux petits développeurs IA d’accéder aux travaux des créateurs de contenu en contrepartie d’une rémunération.
De son côté, l’association UK Publishers a appelé le gouvernement britannique à introduire un régime de licences pour réglementer l’utilisation de la propriété intellectuelle par les entreprises d’intelligence artificielle.
Morale de l’histoire : Pour ChatGPT, il est plus facile de copier que de penser.
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