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NFT : 95 % des tokens non fongibles ne valent absolument rien

4 mins
Par Bary Rahma
Traduit Célia Simon
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EN BREF

  • De récentes données révèlent une chute brutale de la valeur de trading des NFT, la majorité affichant une capitalisation boursière de zéro en Ethereum.
  • Une analyse approfondie portant sur plus de 73 000 collections NFT a révélé que seulement 21 % d'entre elles étaient entièrement revendues.
  • Actuellement, 95 % des détenteurs de NFT possèdent des actifs sans valeur.
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Ces dernières années, les jetons non fongibles (NFT) sont apparus comme les mascotte de la renaissance numérique. Le battage médiatique les entourant a ainsi atteint son apogée lors du bull run de 2021, le marché des NFT ayant enregistré un volume de trading mensuel de près de 2,8 milliards de dollars en août 2021. Cependant, en juillet 2023, la tendance s’est radicalement inversée.

En effet, les valeurs échangées sur la semaine ont chuté à environ 80 millions de dollars, marquant une forte baisse. Dans ce cadre, de récentes recherches ont fait ressortir une surprenante situation. En effet, la plupart des NFT s’échangent à une capitalisation boursière de zéro Ethereum (ETH), ces actifs n’ayant donc plus aucune valeur.

Des NFT qui ne valent absolument rien

L’ascension fulgurante des NFT a d’abord été saluée comme une nouvelle ère pour le secteur des crypto-monnaies. Cependant, maintenant que le soufflé est retombé, le marché se trouve aux prises d’une rude phase baissière. Ainsi, de nombreux projets de NFT peine à trouver des acheteurs, ce alors que les perspectives s’avèrent particulièrement sombres quant à leur valeur future.

Les données, issues d’une analyse exhaustive de plus de 73 000 collections de NFT, révèlent un tableau peu réjouissant et qui contraste fortement avec les précédents récits de transactions à un million de dollars et de succès immédiat. En effet, sur les collections analysées de tokens non fongibles, seuls 21 % ont fait l’objet d’un achat complet ou d’une propriété à 100 %, ce qui laisse 79 % de ces collections invendues.

Dans le rapport, on peut lire :

“Près de 4 [NFT] sur 5 demeurent invendus. Cette situation révèle un déséquilibre important entre la création de nouveaux jetons non fongibles (NFT) et la demande réelle pour ces actifs numériques”

Ce déséquilibre entre l’afflux de nouveaux NFT et la demande réelle pour ces actifs pose un problème crucial d’offre excédentaire, créant ainsi un marché d’acheteurs. En effet, danc contexte, les investisseurs avisés sont de plus en plus attentifs quant au caractère unique, à sa valeur potentielle et à l’histoire du projet de chaque NFT avant de sauter le pas.

Le document indique également :

“95 % des détenteurs de collections NFT possèdent actuellement des investissements sans valeur. Après avoir examiné ces chiffres, nous estimons que ces 95 % comprennent plus de 23 millions de personnes dont les investissements sont désormais dénués de toute valeur.”

La mort des NFT ?
Détention de NFT. Source: DappGambl

Si on se penche sur les meilleurs tokens non fongibles existants, un examen plus approfondi des 8 850 premières collections de NFT – selon les données de CoinMarketCap – nous montre que cette inquiétante tendance est toujours d’actualité.

En effet, même parmi ces projets réussis, 18 % affichent un prix plancher de zéro, et seulement 1 % un prix supérieur à 6 000 dollars. On est bien loin des transactions à un million de dollars qui faisaient autrefois la une des journaux, ce qui nous en dit long sur la valeur dans un marché dominé par la spéculation et les tendances éphémères.

Par exemple, sur Ethereum, le projet MacContract, qui affiche un prix plancher de 13 234 204,2 dollars, mais dont l’historique des ventes est dérisoire (18 dollars), illustre bien le décalage flagrant entre les prix affichés et les transactions réelles. Ainsi, ce genre de gouffres exposent la veine spéculative qui alimente certaines sections du marché des NFT. En substance, les prix affichés sont souvent dépourvus d’une demande tangible ou d’un véritable historique de transactions.

De plus, cette tendance, qui dénote des prix spéculatifs et illusoires déconnectés de la dynamique de trading réelle, pourrait potentiellement induire en erreur les investisseurs novices ou mal informés.

Est-ce donc la fin des NFT ?

En parallèle, ce rapport s’est penché sur l’empreinte environnementale des NFT. Ainsi, l’énergie consommée pour créer les actifs de 195 699 collections de NFT sans propriétaire apparent ni part de marché équivaut à une empreinte carbone comparable aux émissions annuelles de 2 048 ménages.

Alors que le discours sur les technologies numériques durables se fait de plus en plus pressant, l’espace des NFT fait donc quelque peu tâche, notamment en ce qui concerne les tokens dénués d’utilité apparente ou de véritable valeur artistique.

L’émergence et le déclin subséquent des NFT constituent ainsi une mise en garde contre les cycles d’engouement sur le marché crypto. En effet, alors que les spéculateurs se lancent à la recherche de la prochaine pépite, la question reste de savoir si ces NFT manquaient d’un véritable cas d’utilisation, ce qui les a rapidement rendus sans intérêts.

La mort des NFT ?
NFT listés. Source: DappGambl

Au-delà du strass et des paillettes, l’histoire des NFT constitue un rappel sévère à l’attention des créateurs et des investisseurs, mettant l’accent sur l’importante d’une véritable valeur ajoutée et sur les dangers d’une frénésie spéculative

Morale de l’histoitre : comme ont dit en anglais, “don’t believe the hype”.

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Célia Simon
Célia a poursuivi des études de langues ainsi que de traduction générale et juridique à l'Université de Bordeaux, l'Université de Tours et la Organización Mexicana de Traductores à Guadalajara au Mexique. Après avoir découvert le potentiel des cryptomonnaies en 2020, elle travaille actuellement en tant que rédactrice en chef pour BeInCrypto France. Membre de la Organización Mexicana de Traductores et traductrice assermentée de l'État de Jalisco.
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