Selon un document de travail de la Banque des règlements internationaux (BRI), une monnaie numérique de banque centrale (CBDC) intermédiée ou hybride est prometteuse. En revanche, les développements fondés sur les systèmes de cryptomonnaie actuels et populaires ne répondent pas aux exigences.
Raphael Auer et Rainer Böhme ont publié le 8 juin “Central bank digital currency : the quest for minimally invasive technology”. Ce document de 20 pages explore une variété d’architectures potentielles de CBDC et la manière dont elles pourraient améliorer les systèmes de paiement préexistants. Il examine également ce que ces architectures pourraient apporter aux banques centrales à l’avenir.
Messieurs Auer et Böhme ont observé que près de 50 banques centrales ont lancé des conceptions ou des prototypes de CBDC. C’est dans cette optique que, dans leur article, ils ont défini les exigences d’une conception de CBDC “peu invasive”. Parmi ces exigences figure la capacité à “adapter la monnaie aux besoins actuels sans perturber l’architecture à deux niveaux du système monétaire”.
En outre, la conception devait impliquer les secteurs du public et du privé.
En fin de compte, ils ont constaté que les “développements technologiques inspirés des systèmes de cryptomonnaie populaires, reposant sur l’anonymat et dépourvus d’autorité centrale” ne répondaient pas aux exigences fixées. Cependant, ils ont poursuivi en révélant que les billets de banque numériques, fonctionnant “sur des architectures CBDC ‘intermédiées’ ou ‘hybrides'” étaient particulièrement prometteurs.
“Un élément clé est le cadre juridique qui sous-tend les créances directes sur la banque centrale”, indique le document. “La CBDC n’est jamais inscrite au bilan des prestataires de services de paiement (PSP) et n’est donc pas affectée par une faillite”.
“De cette façon, en cas d’insolvabilité du PSP, les avoirs en CBDC des consommateurs ne seraient pas exposés aux réclamations des créanciers du PSP.”
Les auteurs affirment que s’il existe de nombreuses façons de procéder en ce qui concerne les CBDC, “toutes exigent que les banques centrales développent une expertise technologique substantielle”.
Les CBDC font toujours l’objet de débats
De nombreux pays dans le monde poursuivent leurs projets de CBDC. La Chine, par exemple, est au milieu d’un programme pilote pour son yuan numérique. Un programme qui, depuis le 12 mai, comprend des services d’épicerie en ligne et des unités de livraison de nourriture. La Zhejiang E-Commerce Bank, une banque privée basée à Hangzhou, a également rejoint le programme.
Pendant ce temps, d’autres pays font preuve de plus de prudence. Le 7 juin, la Banque d’Angleterre (BoE) a publié un nouveau document de travail couvrant des questions telles que celles relatives aux monnaies numériques. Le document indique que le Royaume-Uni a besoin d’un cadre réglementaire clair avant qu’un stablecoin puisse fonctionner dans le pays.
Andrew Bailey, gouverneur de la BoE, a déclaré :
“Il est essentiel que nous posions les questions difficiles et pertinentes lorsqu’il s’agit de l’avenir de ces nouvelles formes de monnaie numérique.”
Il a également affirmé que, si les paiements en stablecoin se généralisaient, ils devraient suivre les mêmes régulations que celles des banques.
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