Cela fait plus de dix ans que la NSA est considérée par certains membres de l’industrie comme le véritable Satoshi Nakamoto. L’organisation américaine nous tend-elle un piège ?
Qu’est-ce que la NSA ?
La National Security Agency (NSA) est l’une des grandes agences de renseignement du gouvernement des États-Unis. Fondée en 1952 et restée secrète pendant plusieurs années, celle-ci collecte des informations et les analyse mais protège également les communications et les renseignements électroniques pour assurer la sécurité du pays.
Elle opère sous la supervision du département de la Défense des États-Unis et a accès aux données de la plupart des entreprises de communication, y compris lorsqu’elles impliquent la finance et les transferts d’argent. L’organisation est également installée à l’étranger.
Les activités de la NSA peuvent principalement être divisées en 4 catégories :
- Surveillance des communications électroniques ou téléphoniques à travers le monde pour ensuite collecter des informations ;
- Décodage de systèmes de cryptage ;
- Protection des réseaux sensibles contre les cybermenaces et développement de protections informatiques ;
- Recueil des informations issues de l’étranger et communications extérieures.
En dépit de son importance et de l’importante part de budget qu’elle prend au gouvernement, l’organisation n’en est pas moins controversée. Elle a plusieurs fois fait l’objet d’enquêtes et de scandales, notamment sur des affaires d’écoute des citoyens ou d’infiltration de téléphones de citoyens français.
Bien que l’on ne connaisse pas vraiment son organisation exacte, la publication de données top secrètes en 2016 a dévoilé l’existence d’une équipe de hackers d’élite en son sein.
Outre ses activités de surveillance, l’organisation ne rechigne pas de s’investir massivement dans la recherche et le développement de nouvelles technologies. L’intelligence artificielle, la cryptographie quantique, la réalité virtuelle ou encore la blockchain feraient partie de ses projets !
Ce qu’elle dit sur Satoshi Nakamoto
Il n’existe aucun témoignage écrit de la NSA parlant de Satoshi Nakamoto. Celle-ci semble vouloir se faire discrète même s’il est de notoriété publique que celle-ci traque l’industrie depuis plusieurs années. C’est le lanceur d’alerte Edward Snowden qui avait révélé les fais en 2013, affirmant que celle-ci s’intéressait uniquement à Bitcoin et aux transactions qui l’impliquaient.
Néanmoins, on ignore si l’organisation le fait pour piéger des criminels, pour évaluer l’utilisation qui est faite du BTC… ou pour retracer son créateur lui-même !
Certaines rumeurs disent d’ailleurs que la NSA serait au courant de son identité. La nouvelle avait fait grand bruit en 2017 lorsqu’une source du Département de la Sécurité intérieure des États-Unis a évoqué une enquête lancée par l’agence de renseignements. Cette dernière aurait utilisé la stylométrie pour comparer l’écriture de Satoshi Nakamoto avec des centaines d’autres échantillons issus du monde entier et récupérés dans des opérations de surveillance de masse.
Plus étonnant encore : les écrits du créateur de Bitcoin auraient matché avec l’un deux mais le résultat resterait secret défense. Attention toutefois, les faits n’ont jamais été confirmés.
Ce que disent les experts
Si la NSA connaît l’identité de Satoshi Nakamoto, alors elle pourrait très bien être de mèche. Loin de croire aux théories disant que l’organisation le traquerait, de nombreux membres de la crypto sphère estiment que cette dernière se cacherait en fait derrière le créateur de Bitcoin !
En septembre dernier, le PDG de la société Iris Energy et investisseur Daniel Roberts a remis le couvert en partageant un document créé par la NSA intitulé How to Make a Mint: The Cryptography of Anonymous Electronic Cash. Datant de 1996, le papier explique comment fabriquer une monnaie électronique dont les échanges seraient totalement anonymes. Un projet de recherche qui présente de nombreuses similarités avec le BTC.
S’en sont suivies de nombreuses théories toutes plus farfelues les unes que les autres. Nic Carter pense que le projet de monnaie numérique commencé par la NSA a été avorté et qu’un de ses chercheurs l’a reproduit pour donner naissance à Bitcoin. Le tout sans l’autorisation de l’agence, ce qui l’aurait forcé à se cacher sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto.
D’autres théories notables évoquent une collaboration entre la NSA et des experts en cryptographie. On note ainsi une éventuelle participation de Hal Finney, candidat dont nous avions parlé dans un article précédent. Alors, simple théorie ou piste possible ?
Test de probabilité : la NSA peut-elle être Satoshi Nakamoto ?
Preuve cryptographique : aux dernières nouvelles, la NSA s’a utilisé aucun outil, clé privée ou compte appartenant à Satoshi Nakamoto.
Connaissance technique de la cryptographie et contributions : en tant qu’organisation responsable des renseignements, la NSA est dotée d’une multitude d’experts. Nous avions déjà évoqué la possibilité que Satoshi Nakamoto soit un hacker, profession qui est également présente au sein de l’organisation.
Puisqu’elle a pour mission de surveiller les échanges et de décoder de nombreux systèmes, cette dernière possède ses propres experts en cryptographie. Il s’agit, d’ailleurs, de la première mission qui lui a été donnée à sa création et celle-ci s’en acquitte bel et bien comme en témoigne l’article sur les monnaies numériques publié en 1996. Ainsi, la NSA disposerait largement des connaissances et des employés nécessaires pour créer Bitcoin.
Il est toutefois important de noter que l’algorithme SHA-256, inventé par la NSA puis utilisé par le BTC, n’est en rien une preuve. Celui-ci est devenu un standard en 2002, ce qui explique pourquoi Satoshi Nakamoto l’a utilisé.
Correspondances des communications et du langage : il est de notoriété publique que Satoshi Nakamoto utilise un phrasé britannique. Or la NSA est américaine. Etant donné l’importance de la mission de l’organisation, notamment en ce qui concerne la sécurité du pays, il est interdit que les employés soient issus de l’étranger !
Autre élément qui vient infirmer les rumeurs : Bitcoin est aux antipodes des valeurs de l’agence. En prônant décentralisation et transparence en plus d’une désobéissance des gouvernements, le jeton est contraire à la mission de surveillance donnée à la NSA.
Reconnaissance de la communauté : les individus qui estiment que la NSA pourrait se cacher derrière Satoshi Nakamoto sont, malgré les controverses, extrêmement nombreux.
Taux de probabilité : 25 %.
Avis de non-responsabilité
Avis de non-responsabilité : conformément aux directives de The Trust Project, cet article d’opinion présente le point de vue de l’auteur et ne reflète pas nécessairement les opinions de BeInCrypto. BeInCrypto s’engage à fournir des informations transparentes et à respecter les normes journalistiques les plus strictes. Les lecteurs sont invités à vérifier les informations de leur propre chef et à consulter un professionnel avant de prendre des décisions sur la base de ce contenu.