Les cryptomonnaies connaissent un essor au Pakistan et sont prises plus au sérieux par les institutions financières et la société civile.
Cette approbation s’est même étendue au plus haut niveau de l’autorité monétaire du pays. En avril, le gouverneur Reza Baqir a déclaré que la State Bank of Pakistan étudiait les cryptomonnaies. Il a ensuite évoqué leur potentiel pour créer un cadre réglementaire autour des transactions se déroulant de manière informelle. “Nous espérons pouvoir faire une annonce à ce sujet dans les mois à venir”, a-t-il déclaré.
L’enseignement supérieur leur apporte également son soutien. L’une des principales universités du pays, la Lahore University of Management Sciences, a reçu une subvention à ce titre en février. Les 4,1 M$ reçus serviront à étudier la technologie de Stacks, un réseau de blockchain reliant le réseau Bitcoin à des applications et des contrats intelligents.
Une influence croissante des médias sociaux
La sensibilisation croissante aux cryptomonnaies au Pakistan se fait en grande partie sur les médias sociaux. Il existe de nombreux groupes de médias sociaux basés au Pakistan qui expliquent comment trader et miner des cryptomonnaies. Certains d’entre eux comptent même des dizaines de milliers d’adeptes sur Facebook, tandis que des vidéos sur les cryptomonnaies en ourdou ont été visionnées des centaines de milliers de fois sur YouTube.
Ce phénomène s’est maintenant développé au point d’influencer les politiques. Par exemple, Waqar Zaka est un ancien animateur de télévision qui compte désormais plus d’un million d’abonnés sur YouTube. Zaka fait pression sur les responsables depuis des années pour légaliser l’industrie et y investir, ayant lui-même des intérêts dans le minage de cryptomonnaies. Aujourd’hui, l’un des gouvernements provinciaux du pays a demandé à Zaka de faire partie d’un comité chargé d’étudier comment il peut tirer profit de telles entreprises. En mars, le groupe a annoncé qu’il étudierait la possibilité de créer de nouvelles fermes minières en utilisant l’installation de Zaka comme modèle.
Examen réglementaire des cryptomonnaies
Les cryptomonnaies ne sont pas illégales au Pakistan, mais leur approche laxiste de la réglementation a attiré l’attention de l’organisme mondial de surveillance du blanchiment d’argent, le Groupe d’action financière (GAFI). Il a appelé le gouvernement à mieux réglementer le secteur, après avoir échoué à contrôler le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent.
Pour tenir compte de cette situation, le gouvernement fédéral a mis en place un comité chargé d’étudier la réglementation des cryptomonnaies. La moitié des membres n’avaient aucune idée de ce que c’était et ne voulaient même pas la comprendre”, a déclaré Ali Farid Khwaja, membre du comité. “Mais la bonne chose est que quelqu’un a mis en place ce comité”.
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