Le continent africain continue de se démarquer sur la scène mondiale du financement blockchain, malgré les turbulences économiques qui secouent l’écosystème global. Selon le troisième rapport annuel de CV VC en collaboration avec le groupe bancaire panafricain Absa, la part de l’Afrique dans les levées de fonds blockchain mondiales est en constante augmentation.
Une résilience inattendue face à la tempête mondiale
En 2023, le marché mondial des levées de fonds blockchain a plongé de 64 %, marquant l’une des baisses les plus importantes de ces dernières années d’après un rapport de CV VC et la firme Absa. Cependant, l’Afrique semble avoir navigué à contre-courant. Avec une diminution plus modérée de 9 % au cours du premier semestre 2024, le continent affiche une capacité de résistance qui surprend les analystes. Cette résilience s’explique par une adoption locale croissante des technologies blockchain, soutenue par une demande accrue en solutions décentralisées pour pallier les faiblesses structurelles des économies locales.
La blockchain représente désormais une part significative des investissements en capital-risque en Afrique, avec 6,4 % des financements totaux et 12,5 % des transactions de venture. Ces chiffres sont bien supérieurs aux moyennes globales, illustrant le rôle prépondérant que cette technologie est en train de jouer dans la transformation économique du continent.
Financement blockchain : Une adoption catalysée par l’évolution réglementaire
Si l’Afrique a longtemps été perçue comme une région réfractaire aux innovations financières, le vent semble avoir tourné. Le rapport indique une réduction de 77 % du nombre de pays ayant une interdiction implicite des cryptomonnaies, ce qui reflète un considérable changement de perception des décideurs politiques. Les régulations deviennent plus claires et plus favorables, ouvrant la voie à un afflux de capitaux et à une multiplication des initiatives locales.
Cette ouverture réglementaire favorise l’émergence de projets ambitieux dans des domaines variés tels que la finance décentralisée (DeFi), les infrastructures de vérification des données et la traçabilité des chaînes logistiques. Ces secteurs sont perçus comme les piliers d’un écosystème blockchain en pleine maturation, capable de répondre aux défis socio-économiques du continent tout en attirant l’attention des investisseurs étrangers.
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Des investissements en pleine expansion
Le volume des levées de fonds en Afrique a connu une hausse non négligeable. En 2023, les ventures blockchain ont attiré 135,4 millions de dollars, répartis sur 17 transactions. Le premier semestre 2024, bien que marqué par un environnement global morose, a vu 12 nouveaux accords conclure à hauteur de 34,7 millions de dollars. Cette augmentation de 9 % par rapport à la même période l’année précédente démontre un regain d’intérêt des investisseurs, convaincus du potentiel disruptif de la blockchain en Afrique.
Plusieurs startups locales se démarquent par leur capacité à résoudre des problèmes concrets. Par exemple, les plateformes de micro-financement décentralisé permettent aux populations non bancarisées d’accéder à des services financiers, tandis que les projets de traçabilité des produits agricoles renforcent la transparence et la confiance dans les chaînes d’approvisionnement.
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L’optimisme des acteurs locaux pour la blockchain
Les leaders du secteur expriment un optimisme mesuré mais bien réel quant à l’avenir de la blockchain sur le continent. Mathias Ruch, PDG de CV VC, affirme que “l’Afrique possède une richesse unique : son capital humain et sa capacité d’innovation. La blockchain, en tant que technologie inclusive et transparente, a le potentiel de libérer cette énergie créatrice et de transformer des économies entières.”
Du côté du groupe Absa, Rob Downes, responsable des actifs numériques, souligne l’importance des régulations dans cette transformation. “Nous assistons à un changement de paradigme. À mesure que les régulations se précisent, la confiance des investisseurs s’accroît, et les cas d’usage se multiplient. Nous sommes convaincus que la blockchain va jouer un rôle central dans le développement des services financiers en Afrique.”
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