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ChatGPT m’a dit quand l’ordinateur quantique va détruire la blockchain du Bitcoin

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Mis à jour par Célia Simon
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Depuis sa création en 2009 par l’insaisissable Satoshi Nakamoto, le Bitcoin repose sur des fondations cryptographiques réputées inébranlables. Les partisans du roi des cryptomonnaies insistent : la blockchain est inviolable, les clés privées sont sûres, et les milliards de dollars de valeur y sont abrités comme dans un coffre-fort virtuel. Mais une ombre plane sur cet édifice numérique : l’ordinateur quantique.

Certains prophétisent qu’il viendra un jour où une machine quantique suffisamment puissante percera les protections cryptographiques du Bitcoin, réduisant à néant son réseau. D’autres, tout aussi experts, estiment que cette menace est exagérée, lointaine, voire illusoire. Nous avons interrogé ChatGPT sur le sujet, et ce qu’il nous a répondu alimente un débat brûlant : quand – et surtout, comment – l’informatique quantique pourrait-elle détruire la blockchain du Bitcoin ?

Les bases du problème

Le Bitcoin s’appuie sur un système cryptographique appelé ECDSA (Elliptic Curve Digital Signature Algorithm). Chaque transaction est validée par une clé privée, et seule la possession de cette clé permet de transférer des fonds. Tant que ces clés sont à l’abri, le système est sûr.

Mais si un ordinateur pouvait, grâce à une puissance de calcul phénoménale, recalculer la clé privée à partir de la clé publique, alors n’importe quel portefeuille pourrait être vidé. Les ordinateurs classiques en sont incapables. Les ordinateurs quantiques, eux, pourraient changer la donne.

Sidebar – Qu’est-ce qu’un ordinateur quantique ?

Un ordinateur quantique n’est pas juste une version plus rapide de votre laptop. Il utilise les principes de la mécanique quantique, comme la superposition et l’intrication, pour effectuer certains calculs de manière exponentiellement plus rapide qu’un ordinateur traditionnel.

L’algorithme de Shor, développé en 1994, a démontré qu’un ordinateur quantique suffisamment puissant pourrait factoriser de grands nombres – et casser des systèmes de cryptographie comme RSA et ECDSA. Mais attention : le mot clé est « suffisamment puissant ».

Le scénario du pire

De nombreux experts évoquent l’idée d’un « Q‑Day » : le jour où un ordinateur quantique pourra casser les clés cryptographiques en usage aujourd’hui. Ce jour-là, selon les alarmistes, Bitcoin pourrait s’effondrer en quelques heures. Toutes les adresses dont les clés publiques sont déjà exposées deviendraient vulnérables : exchanges, portefeuilles dormants, voire les avoirs de Satoshi lui-même.

Les estimations varient, mais pour casser l’ECDSA utilisé par Bitcoin, il faudrait un ordinateur quantique de plusieurs millions de qubits logiques. À titre de comparaison, les plus grandes machines quantiques actuelles (IBM, Google, etc.) en affichent quelques centaines… et pas encore « logiques », c’est-à-dire corrigés des erreurs inévitables dans ce domaine.

Les arguments « pour » : la menace est réelle

  1. Shor existe, et il est implacable. L’algorithme de Shor ne dépend pas d’un miracle scientifique supplémentaire. Nous savons déjà qu’il pourrait briser ECDSA… si une machine assez puissante existait.
  2. Les géants investissent massivement. IBM, Google, Microsoft, mais aussi la Chine, l’Union européenne et l’armée américaine investissent des milliards dans la course au quantique. L’objectif implicite n’est pas seulement la recherche fondamentale : il y a un enjeu stratégique. Les systèmes cryptographiques actuels, qui protègent tout – des transactions bancaires aux communications militaires – seraient vulnérables.
  3. Bitcoin n’est pas prêt. Bien qu’il existe des discussions sur une migration vers une cryptographie « post-quantique », rien n’a été mis en œuvre. Une attaque quantique « surprise » pourrait prendre le réseau de court.
  4. Les clés exposées sont une faille. Chaque fois qu’un utilisateur envoie du Bitcoin, sa clé publique est révélée. Si un ordinateur quantique pouvait rapidement dériver la clé privée, ces adresses deviendraient des proies faciles.

Les arguments « contre » : pourquoi la peur est exagérée

  1. La technologie est encore embryonnaire. Les ordinateurs quantiques souffrent d’une erreur fondamentale : le « bruit quantique ». Pour casser Bitcoin, il faudrait des millions de qubits corrigés d’erreurs – un objectif qui pourrait être à des décennies.
  2. La cryptographie évoluera. Bitcoin n’est pas figé. En cas de menace sérieuse, la communauté pourrait effectuer un « hard fork » pour adopter des schémas post-quantiques (comme le lattice-based cryptography) avant que Q-Day n’arrive.
  3. Les adresses peuvent être protégées. Si les utilisateurs adoptent des bonnes pratiques – comme générer une nouvelle adresse pour chaque transaction – la fenêtre d’exposition de leur clé publique reste réduite.
  4. L’effet dissuasif. Un acteur disposant d’un ordinateur quantique assez puissant pour casser Bitcoin pourrait aussi casser les réseaux bancaires, militaires et gouvernementaux. Il est peu probable qu’une telle machine soit utilisée « discrètement » juste pour voler du Bitcoin.

Voici un tableau synthétique retraçant l’évolution des investissements (publics et privés) dans la R&D quantique entre 2019 et 2024, basé sur les rapports d’IBM, McKinsey, Boston Consulting Group et les annonces gouvernementales (montants globaux, toutes régions confondues) :

Année
Montant estimé d’investissement global
Événements et tendances clés
2019~ 1,5 milliard $Google annonce sa “suprématie quantique” avec Sycamore (53 qubits). Début de la course médiatique : IBM, Microsoft et D‑Wave intensifient leurs programmes.
2020~ 2,1 milliards $La pandémie de COVID‑19 ralentit certains labos mais stimule les financements publics (USA, Chine, UE). IBM dévoile sa feuille de route “1 000 qubits d’ici 2023”.
2021~ 2,8 milliards $Union Européenne et Chine annoncent de nouveaux fonds massifs. Premières levées de fonds record pour des start‑ups comme PsiQuantum et Rigetti.
2022~ 3,4 milliards $Les États‑Unis adoptent le CHIPS and Science Act : plusieurs centaines de millions $ dédiés au quantique. IBM dévoile Osprey (433 qubits).
2023~ 4,1 milliards $Microsoft, Google et Amazon intensifient les services Quantum‑as‑a‑Service (cloud quantique). Start‑ups comme Atom Computing lèvent >100 M $.
2024~ 5 milliards $
La course se mondialise : Japon, Canada, Australie annoncent des programmes nationaux. IBM présente Condor (1 121 qubits). Les financements privés atteignent un niveau record.

Voici également un tableau clair compilant les estimations les plus citées sur la date probable du “Q‑Day” – le jour où un ordinateur quantique assez puissant pour casser la cryptographie classique (dont l’ECDSA de Bitcoin) existerait :

Source / InstitutionEstimation de la dateCommentaires clés
IBM Research2033‑2040Parle d’un horizon de « plusieurs millions de qubits logiques » d’ici 10‑15 ans, avec de gros investissements en correction d’erreurs.
Google Quantum AI2030‑2040Google (qui a atteint la “suprématie quantique” en 2019) voit un chemin vers un ordinateur quantique “utilisable” pour la cryptographie dans une ou deux décennies.
NSA (National Security Agency)Vers 2035L’agence américaine recommande déjà aux administrations de migrer vers des algorithmes post‑quantiques avant 2035.
NIST (National Institute of Standards and Technology)2035‑2045Travaille sur la normalisation de cryptos post‑quantiques pour un déploiement complet vers 2035, en anticipant un Q‑Day d’ici 20 ans.
Michele Mosca (Université de Waterloo)2030‑2050Le pionnier de la crypto post‑quantique évoque une fourchette large mais estime que la probabilité de Q‑Day d’ici 20 ans dépasse 50 %.
Université d’Oxford (Quantum Computing Institute)2035‑2050Prudente, l’institution souligne que la “correction d’erreurs” est le goulot d’étranglement – mais qu’un bond technologique est possible.
Chine (CAS Quantum Lab)2030‑2040Investissements massifs (plus de 10 milliards $) ; aucune estimation publique précise, mais les chercheurs chinois parlent de “dizaines d’années, pas de siècles”.
Experts indépendants (blog cryptographie)2040+Certains estiment que Bitcoin sera déjà migré vers du post‑quantique avant l’arrivée d’une machine assez puissante.

 Synthèse :

  • Fourchette “prudente” : 2035‑2045
  • Possibilité de surprise : dès 2030 si une percée survient (ou si un État avance en secret)
  • Point clé : la migration vers une cryptographie post‑quantique devrait commencer bien avant 2035 pour parer à toute attaque.

Tensions dans la communauté crypto

Le sujet divise la communauté. Certains maximalistes balayent le risque :

« D’ici à ce qu’un ordinateur quantique puisse casser ECDSA, Bitcoin aura migré vers des solutions post-quantiques », affirment-ils.

D’autres sonnent l’alarme :

« On disait la même chose des subprimes avant 2008 », soupire un cryptographe. « L’inertie est un danger. »

Sur les forums, certains parlent déjà de solutions hybrides : implémenter des signatures « duales », à la fois classiques et post-quantiques, pour préparer la transition. Mais ces mesures supposent un consensus de la communauté – et Bitcoin n’est pas réputé pour sa gouvernance rapide.

ChatGPT entre dans la discussion

Nous avons demandé à ChatGPT : « Quand l’ordinateur quantique va-t-il détruire le Bitcoin ? » Sa réponse est mesurée :

« Détruire le Bitcoin est un mot fort. La menace quantique est réelle, mais l’échéance dépend des avancées matérielles, des efforts de correction d’erreurs et de la volonté de la communauté Bitcoin d’adopter une cryptographie post-quantique. »

Autrement dit : ce n’est pas demain, mais ce n’est pas à écarter non plus.

Scénarios d’avenir

  • Scénario 1 : Le sursaut. Les avancées quantiques accélèrent, et la communauté Bitcoin bascule vers une cryptographie post-quantique avant que la menace ne soit effective. Le réseau survit.
  • Scénario 2 : L’attaque éclair. Un État (ou un acteur secret) développe un ordinateur quantique en secret et lance une attaque soudaine, vidant certaines adresses et semant la panique. Bitcoin survit peut-être, mais perd sa crédibilité.
  • Scénario 3 : L’effondrement lent. Pas d’attaque spectaculaire, mais une lente érosion de la confiance à mesure que les utilisateurs craignent que leurs fonds ne soient plus sûrs.

Conclusion

L’idée d’un ordinateur quantique « détruisant » le Bitcoin n’est pas une prédiction, mais un test de stress philosophique. Elle oblige la communauté crypto à envisager un futur où la cryptographie d’aujourd’hui ne sera plus fiable.

La vérité est probablement entre les deux extrêmes : ni panique immédiate, ni immunité éternelle. Mais une certitude demeure : l’histoire du Bitcoin et l’histoire de l’ordinateur quantique sont désormais liées – et le jour où leurs destins se croiseront vraiment pourrait bien marquer un tournant pour tout l’écosystème numérique.

La morale de l’histoire: Si tu veux protéger tes Bitcoin, soit prêt pour le quantique avant 2035.

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Jean-Martial Lefranc
Passionné de technologie et d’art contemporain, Jean-Martial Lefranc est patron de presse, journaliste, réalisateur, producteur et fondateur de start-up. Au cours de sa longue carrière, il a inventé « Maître Sega », sauvé « Dune » d’un trou noir, cofondé « Cryo Interactive Entertainment » et « TV6 », produit « Wing Commander-le Film », acheté et revendu « Fleurus Presse ». Lauréat du concours mondial de l’innovation dans le domaine du Big Data, il est le co auteur avec Daniel Ichbiah du...
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