Les créateurs et les vendeurs de NFT doivent souvent attendre des semaines pour que le contenu plagié soit supprimé des marketplaces NFT. Mais est-ce que les choses pourraient changer en 2022 ?
Les NFT (tokens non fongibles) ont connu un succès fulgurant en 2021. Ils ont réussi à susciter l’intérêt de plusieurs célébrités comme Jimmy Fallon ou encore Justin Bieber. Cependant, les artistes et les créateurs ne profitent pas tous du volume élevé des ventes. En effet, le plagiat est devenu un énorme problème, en particulier pour les artistes qui ont des bases de fan limitées. Aujourd’hui, les créateurs NFT subissent des centaines voire des milliers de vols par jour.
Des robots explorent et copient les collections NFT de certains artistes. Ensuite, ces collections sont automatiquement générées et répertoriées sur la plus grande marketplace NFT, OpenSea. En effet, la plateforme n’exige pas que les vendeurs de NFT les frappent sur la blockchain pour pouvoir les répertorier, chose qui contribue à la prolifération des escroqueries.
OpenSea favorisent-ils les grands artistes ?
Une artiste nommée Aja Trier a vu 86 000 NFT créés à partir de ses peintures. Le 4 janvier 2022, elle a reçu plusieurs alertes dans sa boîte de réception à ce sujet. Cependant, en vertu du Digital Millenium Copyright Act (loi américaine visant à lutter contre les violations du droit d’auteur), les artistes doivent soumettre eux-mêmes les demandes de retrait. Cela peut prendre plusieurs semaines, car OpenSea exige des demandes séparées pour chaque article.
De même, il semble que les artistes doivent avoir un nombre important de followers sur Twitter pour qu’OpenSea réponde à leurs demandes. Par exemple, Lois Van Baarle, une artiste néerlandaise, a réussi à faire retirer ses œuvres de OpenSea en seulement 48 heures. Mais elle n’aurait pas pu le faire sans une longue tirade de posts Twitter qui a menacé la réputation de la marketplace NFT. Aja Trier n’a pas pu faire de même car elle n’avait pas beaucoup de followers sur son compte Twitter.
De son côté, OpenSea insiste sur le fait que la vente de NFT créés à partir du contenu plagié est contraire à sa politique. Pour lutter contre le plagiat, la plateforme supprime les NFT de sa plateforme et bannit les comptes des coupables.
Fin décembre, un artiste a fait remarquer qu’il est préférable d’adresser les demandes de retrait à Google plutôt qu’à OpenSea, puisque les images d’OpenSea sont hébergées sur la plateforme cloud de Google. En outre, il existe un compte Twitter, appelé NFTtheft, qui aide les artistes dans leurs démarches pour la suppression du contenu plagié, notamment avec l’astuce de Google.
L’espoir n’est pas perdu pour les artistes NFT
Pour remédier à ce problème, un nouvel outil est en cours de développement. Baptisé SnifflesNFT, cet outil de reconnaissance d’images a été co-développé par l’entrepreneur Mert Hilmi Iseri et deux développeurs de logiciels. Il reconnaît les images plagiées et crée des demandes de retrait pour les artistes.
Rarible, une autre marketplace NFT, compte dans son équipe des personnes qui surveillent le contenu pour détecter le plagiat. Ils incitent également les vendeurs à associer leurs comptes de réseaux sociaux à leurs comptes Rarible. De même empêchent le contenu de vendeurs non vérifiés d’apparaître dans les résultats de recherche.
Un professeur spécialisé dans le droit de la propriété intellectuelle, de l’école de Droit de la Pennsylvania State Dickinson University, a déclaré que les artistes devraient informer les marketplaces NFT des violation des droits d’auteur, enregistrer leur travail auprès du U.S. Copyright Office et informer les autres via les médias sociaux.
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