En tant que concepteur et développeur de logiciels, le travail de Nick Donnelly exige qu’il soit toujours au maximum de sa créativité. Se réveiller tous les jours devant le même paysage ne lui rendait pas service.
Il lui a fallu un voyage en Chine en 2001 pour qu’il prenne conscience de la soif qui l’habitait, et qui ne pouvait être étanchée que par la poursuite de différents couchers de soleil à travers le monde.
“J’ai commencé en tant que nomade digital il y a environ 20 ans après un voyage sur un coup de tête en Chine, puis en mode ‘backpack’ à Berlin et à Prague”, a déclaré à Be[in]Crypto M. Donnelly, qui a acheté son premier Bitcoin (BTC) en 2013.
Qu’est-ce qu’un nomade digital ?
Donnelly est un nomade des temps modernes. Ce que beaucoup de gens appellent un nomade digital, ou nomade numérique : un travailleur à distance qui n’est pas confiné à une seule région et cherche l’inspiration dans différentes villes cosmopolites du monde entier.
Les nomades numériques disposent généralement d’un pied-à-terre dans une ville où ils stockent leurs biens à long terme. Donnelly, pour sa part, possède un appartement dans la ville de Prague, la capitale de la République tchèque, tout en voyageant dans le monde.
“Je suis actuellement à Bansko, en Bulgarie, la plaque tournante des nomades numériques en Europe. Avant, je vivais à Saigon et à Londres et je voyageais (tout en travaillant) plusieurs mois par an (si les conditions le permettaient). J’ai également passé de nombreuses années à voyager tranquillement, ayant à ce jour visité 73 pays”, a-t-il déclaré.
Les nomades digitaux et la crypto
Au début, la planification d’une visite professionnelle dans une ville était laborieuse. Il fallait trouver un logement et s’assurer de disposer des commodités nécessaires, comme une bonne connexion à Internet.
Grâce à la technologie, il existe aujourd’hui des plateformes qui permettent de réserver un séjour et d’établir une nouvelle base à distance. L’une de ces plateformes est Nomad List, qui a été utilisée par plus de cinq millions de personnes pour rechercher près de 1 400 villes dans 190 pays l’année dernière.
Nomad List déniche “les meilleurs endroits au monde pour vivre, travailler et voyager en tant que travailleur à distance”. Selon son site web, l’outil “recueille des millions de points de données sur des milliers de villes dans le monde, allant du coût de la vie à la sûreté en passant par les températures.”
Ainsi, les nomades numériques peuvent utiliser ces données pour décider ce qui leur convient le mieux. M. Donnelly a lui aussi utilisé la plateforme à quelques reprises.
“J’ai utilisé Nomad List pour rechercher quelles villes sont les moins chères pour les nomades, ou pour communiquer avec des personnes habitant des endroits que je visite ou que je prévois de visiter. Je l’ai également utilisé pour trouver des événements pour nomades, et pour promouvoir ma propre rencontre de nomades digitaux à Prague“, a expliqué le développeur.
Pour se frayer un chemin parmi les réglementations relatives au contrôle des changes et aux paiements dans différentes juridictions, Donelly fonde ses espoirs sur les cryptomonnaies. Il a expliqué à ce sujet :
“La plupart des établissements n’acceptent toujours pas la crypto, et les frais sur la plupart des blockchains sont trop élevés pour l’utiliser à des fins de paiement. Bien qu’à Bansko, j’ai persuadé quelques endroits et personnes que je devais payer d’accepter Solana (SOL). Solana a des frais très bas et des transactions rapides, il s’agit donc d’un bon moyen de paiement.”
Les cryptomonnaies offrent une plus grande liberté
La technologie financière, notamment la crypto, a donné aux nomades numériques plus de liberté pour s’installer dans des pays dont les systèmes bancaires sont en proie à des difficultés.
Une autre nomade digital, Courage Kimber, originaire des États-Unis, a déclaré que ce mode de vie lui avait procuré une plus grande paix d’esprit.
Lors d’un entretien avec Be[in]Crypto, Kimber a déclaré : “J’ai toujours voulu vivre une vie indépendante en termes de temps, d’argent, de lieu et de l’opinion des autres. Une journée typique commence par un petit travail de réflexion, c’est-à-dire que je crée, édite et révise du contenu. Je travaille avec des personnes situées dans différents fuseaux horaires et dans différents pays.”
Kimber travaille en tant que consultante et, en raison de ses déplacements réguliers, a accepté des paiements en cryptomonnaies. Elle a déclaré :
“J’utilise la crypto principalement à des fins d’investissement. Je viens de commencer à l’intégrer comme paiement pour des services de conseil. Le fournisseur de paiement que j’utilise dispose d’une option crypto pour le paiement. Le règlement du temps de paiement est plus rapide avec la cryptomonnaie.”
“Lorsque j’étais à Paris pour la première fois, envoyer de l’argent était difficile par virement bancaire, et la seule option de paiement décente était PayPal pour les services de conseil. Il n’y a pas de Venmo ou de Cash App en Europe. De même, les options bancaires pour les citoyens américains en France peuvent s’avérer délicates”, a-t-elle ajouté.
Elle espère également que les entreprises continueront à se laisser séduire par les crypto actifs tels que Bitcoin.
“Je pense qu’à l’avenir, la plupart des entreprises proposeront des paiements en cryptomonnaies et, à mesure que les propriétaires de petites entreprises commenceront à les accepter, il sera facile pour les nomades numériques de faire des affaires au niveau national et international. Ce sera génial pour les nomades numériques à l’étranger ; ils n’auront plus à s’inquiéter des taux de change pour l’argent”, a déclaré Kimber.
Une assurance pour ces nomades du monde moderne
En raison du caractère éphémère de certains de leurs emplois, les travailleurs à distance se sont retrouvés exclus de la structure d’assurance classique.
Cependant, une nouvelle plateforme nommée Safetywing, qui propose une assurance pour les travailleurs à distance, semble très prometteuse pour les nomades numériques.
Safetywing se décrit comme une plateforme pour les nomades, et vise à “supprimer le rôle des frontières géographiques comme barrière à l’égalité des chances…”
Donnelly et Kimber affirment tous deux qu’ils envisagent de s’y enrôler, car être bénéficière d’une assurance s’avère utile en période d’incertitude, comme la pandémie que traverse aujourd’hui encore certaines parties du monde.
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