À l’instar du Salvador, la République centrafricaine a aussi adopté le Bitcoin comme monnaie légale. A ce qu’il paraît, ce petit pays d’Afrique semble vouloir se servir des cryptomonnaies comme un vecteur de développement économique. Le gouvernement annonce déjà la mise en place d’un centre d’investissement en Bitcoin.
SANGO : le premier centre d’investissement légal du continent africain
En dépit des mises en garde du FMI et de la CEMAC, le Bitcoin a un cours légal dans la République de Centrafrique. Dans un communiqué, le chef de l’Etat a déclaré :
“L’économie formelle n’est plus une option. Une bureaucratie impénétrable nous maintient coincée dans des systèmes qui ne nous donnent aucune chance d’être compétitifs.”
Le président de l’Etat de Centrafrique, Faustin-Archange Touadera, a sauté le pas en promulguant la loi en espérant que celle-ci soit “une opportunité pour le développement économique et technologique pour le pays. La solution était de repenser notre philosophie économique.”
Le chef de l’Etat ajoute:
“Le projet SANGO va au-delà de la politique et de l’administration. C’est un nouveau mode de gouvernance économique et un vecteur pour les investissements numériques alternatifs, présentant un risque minimal, une grande fluidité et une adaptabilité spécifique à la nouvelle ère numérique dans laquelle le monde se trouve aujourd’hui.”
Dans cette optique, le premier centre d’investissement légal en Bitcoin du pays dénommé SANGO a été annoncé. Pour l’heure, ni la date d’ouverture ni le fonctionnement n’ont été communiqués. On sait toutefois qu’une liste d’attente est disponible et que les intéressés peuvent commencer à s’inscrire sur le site web.
Les contraintes structurelles en Centafrique
Si le vote a fait unanimité à l’assemblée nationale, nombreux sont ceux qui s’inquiètent de l’adoption des actifs numériques par la population. En effet, cette révolution économique et monétaire désirée reste déconcertante.
Environ un septième des 5 millions d’habitants de Centrafrique ont accès à l’électricité selon les données de Web DataReportal. La couverture internet est encore plus faible avec seulement 7,1% de la population. À cela, s’ajoute aussi le contexte politique. Un conflit généralisé gangrène le pays depuis 2013.
Les avis sont donc divergents quant à une réelle portée de l’adoption du Bitcoin sur l’économie du pays. Selon le professeur d’économie à l’université de Grenoble, Grégory Vanel, cette mesure sera symbolique dans la mesure où dans le pays, la couverture internet et l’accès à l’électricité demeure faible.
Ces deux facteurs sont essentiels pour le positionner au-devant de la scène et lui faire tirer partie du minage. Si la Centrafrique compte s’émanciper du dollar, cette décision ne lui sera pas d’une grande aide.
L’économiste Philippe Herlin est plus optimiste. Selon lui :
« Le bitcoin comme monnaie légale peut rendre des services à la population, notamment aux Centrafricains immigrés qui envoient des sommes d’argent au pays. Actuellement, ils passent par des banques ou des opérateurs spécialisés qui prennent des frais importants, avec le Bitcoin les frais sont nettement inférieurs, voire inexistants. »
Avis de non-responsabilité
Avis de non-responsabilité : Conformément aux directives de The Trust Project, BeInCrypto s'engage à fournir des informations impartiales et transparentes. Cet article vise à fournir des informations exactes et pertinentes. Toutefois, nous invitons les lecteurs à vérifier les faits de leur propre chef et à consulter un professionnel avant de prendre une décision sur la base de ce contenu.
