Dans son dernier rapport, la plateforme de notation DeFiSafety n’a pas été clémente avec le réseau Solana, qui a subi de nombreuses failles et problèmes techniques cette année.
La société, qui effectue des évaluations de la qualité des processus (PQR) des plateformes crypto et de finance décentralisée (DeFi), a publié un rapport très alarmant sur Solana.
“En raison de ses pannes récurrentes, Solana obtient le deuxième pire score de risque technique des 15 blockchains que nous avons évaluées jusqu’à présent”, a noté l’entreprise dans son rapport.
DeFiSafety ne se focalise pas sur l’audit de la sécurité ou du code, mais plutôt sur l’évaluation de la qualité des processus et de la documentation du code. L’entreprise canadienne attribue ses scores en fonction de plusieurs facteurs, notamment les équipes et les smart contracts, la documentation, les tests, la sécurité, les procédures d’administration et les oracles.
Solana sous le feu des critiques
Le réseau Solana a souvent été présenté comme l’un des rivaux les plus redoutables d’Ethereum, mais il semble avoir beaucoup de mal à tenir ses promesses. Depuis le début de l’année, la blockchain a subi au moins cinq pannes totales ou partielles ou interruptions de service.
La dernière panne majeure a eu lieu le 1er juin lorsqu’un bug a empêché la validation d’un consensus, ce qui a affecté la production de blocs. Ainsi, DeFiSafety a souligné :
“Le score de base de Solana est bas. Malgré son référentiel public de logiciels et sa bonne documentation, son infrastructure de nœuds est médiocre”.
L’entreprise a ajouté que le réseau ne dispose que d’une seule implémentation de nœuds et que les mises à jour sont “gérées de façon aléatoire” sans aucun processus de nœud d’archivage. Jusqu’à présent, on ne sait toujours pas où l’historique est enregistré, car après l’abandon des archives, les mises à jour documentées ne s’affichent pas sur le pont Solar.
L’explorateur de blocs de Solana est à la traîne derrière Etherscan
En termes d’utilité, l’explorateur de blocs Solscan arrive loin derrière Etherscan, a ajouté l’entreprise. Les chercheurs de DeFiSafety ont en effet signalé beaucoup d’échecs et d’erreurs 404 lors de la recherche d’anciennes transactions. “Si Solana n’est pas facilement vérifiable, on peut se poser des questions sur sa nature en tant que blockchain”.
La société a également précisé que le logiciel de nœuds de Solana n’a pas été audité, car l’audit de 2019 était uniquement axé sur l’architecture.
“Ceci est alarmant étant donné l’absence de processus formel lors des mises à jour de n’importe quel élément de Solana – la version de production de la blockchain dépend entièrement du contributeur principal qui reçoit la push request.”
Ensuite, le rapport a évoqué le sujet critique des pannes de Solana et de ses processus de redémarrage qui ne sont apparemment gérés que par 25 validateurs qui collaborent via Google Docs. Selon la même source, le risque de manipulation du réseau serait élevé, car il n’est contrôlé que par un très petit nombre de groupes de validateurs.
“Dans l’ensemble, Solana présente un risque technique systémique. Il n’y aucun doute à ce sujet. Les fonds des utilisateurs, à nos yeux, sont mis en péril. Nous les blâmons vivement pour les pannes, car les utilisateurs ne peuvent pas accéder à leurs fonds lorsque la blockchain ne fonctionne pas”.
Le cours de SOL poursuit sa chute
Le token SOL, qui était jusque-là l’un des tokens préférés des investisseurs crypto, a perdu tous les gains qu’il a réalisés au cours des 12 derniers mois. Le mois dernier, le cours a dégringolé de près de 50%, notamment en raison des problèmes de fiabilité qui ont surgi en avril, mai et juin.
SOL est actuellement en baisse de 85% par rapport à son sommet historique de 260 $ atteint en novembre 2021, et risque même de perdre sa place dans le top 10 des cryptomonnaies par capitalisation boursière. Selon CoinGecko, l’actif a perdu 3,4% sur la journée pour atteindre un cours de 38,43 $.
De son côté, Defillama indique que la valeur totale verrouillée (TVL) de Solana a chuté de plus de 75% au cours des six derniers mois.
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