Les cryptomonnaies devraient être plus souvent proposées comme des alternatives à la monnaie fiduciaire. C’est du moins ce que semble penser la société Kolat, qui souhaite allier le meilleur des deux mondes.
De la cryptomonnaie comme garantie
Les sociétés de prêt du secteur crypto sont la cible d’observations suite à la faillite de certaines d’entre elles. Malgré les problèmes de liquidité qui entachent certaines entreprises, un professionnel français se lance tout de même dans l’aventure.
La société Kolat, fondée par Victor Charpiat, propose des prêts avec, cette fois, une toute autre utilisation de la cryptomonnaie. En effet, des euros seront alloués aux clients et ceux-ci seront collatéralisés directement par de la monnaie numérique. L’ensemble devrait fonctionner sur un système d’avance de trésorerie. Ainsi, les emprunteurs devront placer leurs actifs numériques en tant que garantie s’ils souhaitent toucher cet argent.
Le constat que nous faisons aujourd’hui et sur lequel Kolat a été construit, c’est qu’il est très compliqué de dépenser de la crypto pour acheter des biens et services dans l’économie réelle. Dans la plupart des cas, on convertit la crypto en euros ou bien on ne la convertit pas mais le traitement fiscal ou comptable est défavorable dans la plupart des cas. Nous voulons simplifier le lien entre crypto et la monnaie légale pour permettre aux entreprises qui détiennent de la cryptomonnaie de les utiliser pour leurs dépenses courantes.
Extrait de l’interview de Victor Charpiat réalisée par L’Agefi
Pour l’instant, selon Victor Charpiat, Kolat souhaite offrir ses services aux entreprises du secteur crypto. En d’autres termes, celles qui possèdent de la crypto ou en génèrent en temps que chiffre d’affaires. La société pourrait néanmoins s’ouvrir aux particuliers après l’obtention d’un certain statut ou de partenariats permettant d’obtenir des fonds.
Le monde du prêt reste aux abois au sein de la crypto sphère
Si des entreprises comme Kolat souhaitent rejoindre le front des prêts crypto en offrant un modèle différent, les sociétés existantes font grise mine. En effet, les faillites successives de Celsius Network et Three Arrows Capital continuent de faire trembler la crypto sphère. L’effet domino n’a toujours pas trouvé de fin. Les problèmes de liquidité guettent alors que cette dernière représente la base la plus solide des prêts crypto.
Le remboursement des prêts était une épée de Damoclès sur la tête de certains emprunteurs. Elle l’est maintenant davantage pour les entreprises telles que Celsius qui peinent à rembourser leurs clients. Cette dernière ne doit pas moins de 4,7 milliards de dollars à ses créanciers. Il se pourrait néanmoins que ceux-ci prennent des années avant d’être rassemblés et reversés.
Pour l’instant, la société Kolat ne s’est pas exprimée concernant la gestion de telles situations. Il est donc impossible de savoir si les crypto actifs placés par les clients en tant que garantie seront confisqués en cas de problème. Toutefois, selon Victor Charpiat, l’important reste de jongler afin de ne pas en arriver à de telles extrémités.
Kolat ne prêtera pas, en tout cas à moyen terme, des euros directement à partir de son bilan mais va intermédier ses prêts en allant présenter des emprunteurs à des prêteurs, en s’occupant des aspects administratifs et de la gestion du collatéral en crypto actifs.
Extrait de l’interview de Victor Charpiat réalisée par L’Agefi
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