Depuis le début de l’hiver crypto, le sujet du recrutement est sur toutes les lèvres. La récession est imminente, tandis que l’inflation bat son plein. Cependant, un nouveau sondage révèle que soudainement, la majorité des personnes travaillant dans des entreprises crypto ne cherchent pas à quitter leur emploi.
Malgré la hausse du prix du carburant, la récession imminente et l’inflation, la société de recrutement de cadres, JMJ Phillip, note que le sentiment des candidats semble plus positif. Le nombre d’employés qui souhaitent quitter leurs postes a baissé par rapport aux 12 mois précédents. En effet, 77 % des personnes interrogées n’envisagent pas de changer d’emploi dans les 6 à 12 prochains mois.
“L’inflation a atteint des sommets historiques. Les marchés publics s’effondrent. Le marché crypto est en déclin. La Réserve fédérale a relevé ses taux d’intérêt. Et, il y a beaucoup d’incertitudes dans l’environnement des affaires, avec des perspectives relativement fragiles pour les 6 à 12 prochains mois. Malgré tous ces signes, la confiance des employés reste élevée”, note Dennis Theodorou, directeur général de JMJ Phillip.
JMJ Phillip pense qu’au sein du marché du travail, la technologie est la première à souffrir à l’approche d’une période trouble.
“Les entreprises technologiques ont souvent besoin d’accéder à des liquidités relativement peu coûteuses afin de financer leurs projets de croissance ambitieux et rémunérer leurs effectifs importants. En réponse aux récentes augmentations des taux, des entreprises comme Tesla, Coinbase, Redfin, Compass, BlockFi, Cazoo et Notarize ont annoncé des licenciements”.
Le recrutement et le Web3
Il existe cependant des domaines où le recrutement se poursuit de façon active. “Tout le monde sait que certains projets crypto, notamment Celsius et d’autres, ont cessé leurs activités. Mais en tant que cabinet de recrutement, nous sommes plus occupés que jamais. Nous avons beaucoup d’entreprises crypto de qualité qui nous contactent et qui profitent de cette période pour bâtir des projets. En raison des licenciements, de nouveaux talents arrivent sur le marché. Nous utilisons donc cela comme un élément positif”, explique Neil Dundon, fondateur de CryptoRecruit, une agence de recrutement spécialisée en crypto, blockchain et Web3.
M. Dundon précise que même si le marché n’est pas aussi fort qu’il l’était en 2021, nous devons tous nous rappeler que nous avons déjà traversé de pareils cycles.
“Ce ralentissement ne semble pas si mal que ça. On dirait que beaucoup d’entreprises l’ont mieux appréhendé cette fois-ci. Elles ont pris de meilleures décisions financières pour se protéger”.
En effet, les entreprises crypto ne souffrent pas de la vague de démissions aussi intensément que d’autres secteurs.
“Bien sûr, les gens entrent dans le marché crypto pour être payés. Mais également parce qu’ils sont passionnés par le secteur. Ils s’intéressent de plus en plus au Web3. Ils adorent ce domaine et ils veulent y travailler, contrairement aux personnes qui travaillent dans d’autres entreprises, et qui ne font que le strict minimum, uniquement pour recevoir leurs salaires”.
Les domaines qui recrutent
M. Dundon affirme que son cabinet collabore beaucoup avec les projets de gaming et de metaverse.
“Avec tout ce qui s’est passé sur le marché, le secteur de la finance décentralisée s’est légèrement ralenti. Je pense que tout le monde veut se protéger en ce moment. Les organisations autonomes décentralisées (DAO) sont un nouveau domaine de croissance, qui commence à recruter. Nous travaillons avec plusieurs projets qui cherchent à créer une DAO, car ils sont exécutés de façon autonome. Cependant, ces organisations sont assez compliquées à mettre en œuvre. Nous recrutons des développeurs qui ont des compétences d’entrepreneurs, des gens qui comprennent vraiment la technologie blockchain et qui ont également des compétences en affaires. Il s’agit d’un ensemble de compétences très unique”.
Selon M. Dundon, les développeurs de contrats intelligents sont toujours très recherchés par les entreprises crypto. “Ce que veulent les entreprises, ce sont des personnes capables de créer des contrats intelligents audités qui ne se font pas pirater pour 50 millions de dollars. Et ici, l’expérience l’emporte sur la formation. Les meilleurs candidats sont des personnes qui ont se sont enseigné par eux même Solidity, un langage avancé de création de smart contrats. Comme tout développeur qui se respecte, ils apprennent toujours des choses nouvelles pendant leur temps libre, y compris le langage du Web3”.
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