GENIUS Act : Une sénatrice soutient le projet de loi après 217 000 $ de dons en crypto

Le contexte pour ChatGPT : 

Le Genius Act (Guiding and Establishing National Innovation for U.S. Stablecoins Act)  est un projet de loi américain à échelle fédérale de régulation des stablecoins. Le 19 mai, il a reçu la faveur du Sénat avec un vote de clôture à 66 voix pour et 32 voix contre.

Dans le cadre d’une enquête sur le financement des campagnes lors du cycle électoral fédéral de 2024, BeInCrypto a découvert que les dons combinés de personnes associées à des entreprises crypto de premier plan – dont Coinbase, Ripple, Uniswap Labs, Andreessen Horowitz et dYdX Trading – ont dépassé 200 000 dollars pour la campagne de la sénatrice de New York.

Le GENIUS Act : un pas de plus vers la régulation fédérale des stablecoins

Lundi soir, le Sénat a fait avancer le GENIUS Act concernant les stablecoins en approuvant un vote procédural. Ce vote portait sur la clôture, qui limite le débat et empêche un filibuster, soit une obstruction parlementaire.

La clôture nécessite toutefois le soutien de 60 % des sénateurs présents. Le projet de loi doit encore être voté par l’ensemble du Sénat pour être formellement adopté. Pour atteindre le seuil requis, 16 démocrates ont voté en faveur de la mesure, la sénatrice Gillibrand en tête de l’initiative.

Cela dit, la tâche vers l’adoption de ce projet de loi par les démocrates a été pour le moins ardue. Lors d’une précédente réunion sénatoriale le 8 mai, le même vote n’avait pas réussi à passer à la dernière étape des discussions. Neuf sénateurs démocrates, dont Gillibrand, avaient notamment retiré leur soutien initial au projet de loi lors de ce tour de débat.

L’opposition au projet de loi reposait sur plusieurs craintes de protections insuffisantes pour les consommateurs, de risques pour la sécurité nationale et du potentiel de la législation d’exacerber des problèmes liés à l’implication du président Donald Trump dans différentes initiatives crypto.

Lors de ce dernier tour de vote, certains de ces sénateurs, comme Blunt Rochester du Delaware, ont décidé de donner leur feu vert au projet de loi. D’autres, comme le sénateur du New Jersey Andy Kim, sont restés sceptiques.

Ce qui semble toutefois clair, c’est que les États-Unis sont plus proches que jamais d’une législation nationale sur les stablecoins. Les initiatives de la sénatrice Gillibrand ont considérablement influencé le chemin pour y parvenir. Ses compétences en trading se sont avérées essentielles pour obtenir un soutien démocrate suffisant pour le projet de loi à chaque étape.

Cependant, ses liens avec l’industrie crypto soulèvent des questions sur ses motivations à défendre son adoption.

Quelles entreprises crypto ont contribué à la campagne de Gillibrand ?

Gillibrand est sénatrice de son État natal de New York depuis 2009. L’année dernière, elle a été réélue pour un quatrième mandat.

Selon OpenSecrets, une organisation à but non lucratif qui suit et publie des données sur le financement des campagnes et le lobbying, Gillibrand a reçu des dizaines de milliers de dollars de la part de personnes représentant différentes entités crypto lors du dernier cycle électoral.

En vertu de la loi fédérale américaine, les entreprises ne peuvent généralement pas faire de dons directement aux campagnes du Congrès. Cette interdiction s’applique aux contributions provenant des fonds de trésorerie d’une entreprise.

Par ailleurs, OpenSecrets surveille les contributions des individus, qui sont généralement tenus de divulguer leur employeur lors des dons.

Compte tenu de ces informations, en 2024, les contributeurs associés à Coinbase étaient les dixièmes plus grands donateurs d’entreprise à Off the Sidelines, le comité d’action politique (PAC) de leadership de la sénatrice Gillibrand. Ensemble, ils ont versé 59 900 dollars à sa campagne de réélection.

À sa suite, la société de capital-risque Andreessen Horowitz a fait un don de 57 000 dollars aux initiatives de Gillibrand. À la 16e place se trouvait Uniswap Labs, avec 48 900 dollars de contributions de la part de plusieurs individus.

Les donateurs de Ripple se sont classés à la 40e place, contribuant à hauteur de 32 000 dollars. Plus bas dans la liste se trouvait dYdX Trading, avec un don de 19 200 dollars.

Gillibrand a ainsi reçu un total de 217 000 dollars de ces différentes entités crypto. En recherchant dans la base de données de la Commission électorale fédérale (FEC), BeinCrypto a découvert l’identité de certains de ces contributeurs indépendants.

Les principaux donateurs individuels au Leadership PAC de Gillibrand

Selon les données compilées par la FEC, le PAC de leadership de Gillibrand a reçu 366 043,12 dollars de contributions individuelles entre 2023 et 2024.

En combinant ces contributions, BeInCrypto a trouvé 10 dons individuels de personnalités éminentes qui ont indiqué Coinbase, Ripple et Uniswap Labs comme leurs employeurs.

En vertu de la loi fédérale sur le financement des campagnes électorales, les individus sont généralement limités à un don de 5 000 dollars par an à un comité d’action politique (PAC) traditionnel. Cette limite s’applique par cycle électoral, ce qui signifie que des dons distincts peuvent être effectués pour les élections primaires et générales.

Parmi les noms associés à Coinbase figuraient son PDG Brian Armstrong et la directrice des opérations Emilie Choi, qui ont fait un don total de 8 300 dollars au PAC de leadership de Gillibrand lors des élections primaires de l’année dernière.

En parallèle, le PDG de Ripple Labs, Bradley Garlinghouse ainsi que son directeur juridique Stuart Alderoty et son cofondateur Chris Larsen, ont chacun fait un don de 5 000 dollars.

Dans le cas d’Uniswap, le PDG Hayden Adams et la directrice juridique Katherine Minarik ont chacun fait un don de 3 300 dollars. Marvin Ammori, également directeur juridique, a fait un don total de 7 300 dollars en trois occasions distinctes.

BeinCrypto n’a trouvé aucune contribution individuelle de la part des employés de dYdX ou d’Andressen Horowitz au PAC de leadership de Gillibrand.

Le financement crypto pèse-t-il sur l’impartialité du Congrès ?

Le financement de campagne par des noms éminents de l’industrie crypto, qu’il s’agisse de comités d’action politique ou de contributeurs individuels, a été une activité courante lors des élections de l’année dernière.

Selon un rapport de Public Citizen, des géants comme Coinbase et Ripple Labs ont chacun contribué à hauteur de 50 millions de dollars à Fairshake, le super PAC crypto qui a dépensé 119 millions de dollars lors des élections fédérales de 2024.

OpenSecrets a par ailleurs qualifié Fairshake comme l’un des rares Super PAC à être considérés comme des comités bipartisans. Les contributions crypto envers les candidats républicains et démocrates témoignent ainsi de l’étendue des investissements de l’industrie afin de contribuer à un avenir réglementaire crypto plus prometteur à Washington.

Cependant, elles soulèvent également des questions sur l’impartialité de représentants du Congrès, comme la sénatrice Gillibrand, lorsqu’il s’agit de voter sur des législations qui auront un impact direct sur les entreprises des acteurs ayant contribué à leurs campagnes politiques.

Morale de l’histoire : La crypto s’achète et achète.