Alors que la progression des cryptomonnaies en France reste constante, les deux derniers candidats dans la course à l’Elysée commencent à entrevoir la nécessité de s’y intéresser.
Un changement de situation soudain pour les cryptomonnaies
Le temps s’écoule vite pour Emmanuel Macron et Marine Le Pen, tous deux en pleine course pour prôner un mandat de Président de la République. Alors que le second tour se rapproche, les deux candidats ne manquent pas de renouveler leurs promesses et même d’en faire de nouvelles. Parmi ces dernières, les cryptomonnaies représentent un sujet nécessaire, dans une France où entreprises et jeunes générations s’intéressent à la blockchain.
Pour Marine Le Pen, qui souhaitait auparavant interdire le Bitcoin, la situation est désormais toute autre. Loin de partager les craintes de la Banque Centrale Européenne, la candidate du Rassemblement National souhaite simplement réguler la petite pièce orange.
Nous souhaitons les intégrer au droit commun des marchés financiers : c’est avantageux pour les détenteurs de cryptoactifs, car cela leur permet d’éviter la double taxation qu’ils subissent actuellement (une sur la liquidation des actifs, et une sur la plus-value réalisée sur leur investissement) ; et c’est également avantageux pour la société, car cela permet de lutter contre la fraude, de qualifier pénalement et de poursuivre les délits d’initiés et manipulations de cours qui sont légion sur ces marchés : de cette façon, les investisseurs seront protégés et pourront bénéficier d’un écosystème d’entreprises spécialisées dans la gestion prudente de cryptoactifs.
Jean-Lin Lacapelle, le responsable de campagne pour Marine Le Pen, dans une interview pour Les Numériques
Marine Le Pen va jusqu’à reconnaître que la situation fiscale actuelle n’est avantageuse ni pour les particuliers détenteurs de monnaies numériques, ni pour les sociétés qui s’y intéressent. Bitcoin et autres monnaies décentralisées pourraient d’ailleurs représenter une part importante de l’économie française.
Nous pouvons par ailleurs tout à fait envisager un régime fiscal allégé pour les cryptoactifs adossés à des projets technologiques d’intérêt général identifiés par l’État, afin de favoriser l’investissement privé.
Jean-Lin Lacapelle, le responsable de campagne pour Marine Le Pen, dans une interview pour Les Numériques
Alors que l’intérêt de la candidate pour la crypto sphère est tout à fait nouveau, Emmanuel Macron préfère continuer dans sa lancée. Si son mandat a été l’occasion de reconnaître pour la toute première fois l’intérêt des monnaies numériques, il semble désormais vouloir donner un coup de pouce à l’industrie. Après la mise en place du PSAN, qui permet de légitimer les sociétés et plateformes relatives à la crypto sphère en France, Emmanuel Macron souhaite désormais donner toute leur place aux cryptomonnaies, tout en continuant de s’en méfier :
La loi de finances pour 2022 a encore clarifié le cadre fiscal des crypto-actifs. Nous avançons vers un cadre stable et simple. Je me félicite également de voir des acteurs français s’imposer au niveau mondial dans le domaine des crypto-actifs, comme Ledger ou Sorare, et d’attirer sur notre territoire des grands acteurs étrangers pour leur implantation. Il faut néanmoins rester vigilant à l’impact environnemental de ces nouvelles technologies et à ce que l’attrait pour les crypto-actifs ne prive pas notre économie réelle des financements dont elle a besoin.
Emmanuel Macron lors d’une interview pour Zonebourse
Une petite amélioration insuffisante ?
Si la vision que les politiques français ont sur les cryptomonnaie évolue enfin, aucune lettre de noblesse n’est toutefois attribuée aux monnaies numériques. Le retard sur d’autres pays tels que le Royaume-Uni est toujours visible. Bien que désormais soutenues par l’AMF et par le système du PSAN, les entreprises évoluant dans le secteur ont encore un long chemin à parcourir.
La France, continue pourtant de rayonner à l’international grâce à des sociétés telles que Ledger ou The Sandbox pour ne citer qu’elles. Elles témoignent de l’intérêt que le pays porte aux nouvelles technologies et, grâce à elles, ce dernier trouve une place respectable au sein de la crypto sphère. Néanmoins, force est de constater que les deux candidats ont encore une image très cartésienne des cryptomonnaies, encore considérées comme des actifs dangereux qui pourraient potentiellement renverser le système économique établi. Le temps nous dira si le prochain chef de l’Etat saura au minimum tenir ses promesses et faire peut-être fleurir le secteur sur le territoire.
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