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Election d’Emmanuel Macron : un quinquennat sous le signe de la technologie

5 mins
Mis à jour par Célia Simon
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EN BREF

  • Pour son nouveau quinquennat, Emmanuel Macron prévoit de développer les nouvelles technologies à un niveau européen.
  • Malgré une vision globale, la France et les cryptomonnaie devraient y trouver une place importante sur du long terme.
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Alors qu’Emmanuel Macron prépare déjà la mise en place de ses nouvelles réformes, les technologies numériques, en particulier celles liées à la crypto, représentent l’un des axes de son prochain quinquennat… dans une perspective plus européenne que française.

L’avénement d’une technologie 100% européenne

Lors de sa campagne, le Président de la République Emmanuel Macron n’a pas caché son envie de faire de l’Union Européenne un pôle incontournable en matière d’innovation. Loin de vouloir faire de la France un point central en matière de progrès, il envisage plutôt la chose de manière continentale. Dans une interview accordée à The Big Whale, le chef de l’Etat insiste sur la nécessité de développer de nouvelles entreprises tout en mettant en place un système attractif pour ces dernières.

Nous allons encourager le financement des entreprises innovantes dans leurs premiers stades en rendant notre système fiscal plus attractif, en nous inspirant de dispositifs qui ont fait leur preuve chez nos voisins tels que le EIS/SEIS britannique. Ensuite, continuer à structurer l’industrie du capital-risque française et européenne – à la fois en lançant une deuxième initiative “Tibi” avec les investisseurs institutionnels, mais aussi en faisant en sorte d’opérationnaliser au plus vite les engagements de Scale-up Europe, qui doivent permettre de faire émerger de puissants fonds d’investissements européens.

Emmanuel Macron lors de son interview pour The Big Whale

Avec une telle initiative, Emmanuel Macron continue la ligne directrice qu’il avait commencé à suivre lors de son premier mandat pour tenter de rendre la France plus attractive pour les sociétés. Il avait, pour cela, supprimé l’ISF et facilité les tâches administratives. L’Effet Macron, bien que très controversé, a néanmoins eu pour impact de faire de la France le premier pays d’Europe le plus attractif pour les investissements étrangers.

Car oui, pour Emmanuel Macron, le rayonnement de la France et de l’Union Européenne viennent par la reconnaissance des pays étrangers. Ce sont d’ailleurs les américains qui ont financé la plupart des 26 licornes françaises, de Ledger à Sorare.

Plus récemment, c’est Binance qui a investi dans la blockchain made in France en annonçant un partenariat avec l’incubateur de start-ups Station F. Un projet qui laisse présager de nombreuses autres initiatives à l’avenir mais qui fait trembler la crypto sphère française, qui a peur d’y laisser sa place. Néanmoins, le Président ne craint absolument aucune concurrence.

Nous sommes en train de revenir dans le jeu mondial de la technologie et si nous continuons à mener les bonnes politiques, nous pouvons le gagner. Pour une raison simple : nous avons les meilleurs talents. Notre devoir, c’est de créer l’environnement qui les incite à rester en Europe. […] J’en veux pour preuve qu’en 2021, pour la première fois, l’Europe a créé plus de licornes que la Chine. Je veux aussi mentionner l’adoption récente du Digital Markets Act sous présidence française : c’est je crois le texte de régulation économique le plus important depuis le début du XXe siècle.

Emmanuel Macron lors de son interview pour The Big Whale

Le Digital Markets Act, signé le 25 mars 2021, avait pour objectif de réguler l’influence des GAFAM américains et chinois en France. Publicités ciblées et communication entre les différentes sociétés étaient devenus les nerfs de la guerre pour l’Europe ; à cette époque-là, Emmanuel Macron avait souhaité annuler tout monopole possible (que ce soit au niveau d’une société ou au sein de l’Union) afin d’offrir à tous les Etats membres l’occasion de les concurrencer. Cet état d’esprit continuera donc de perdurer pendant les cinq prochaines années, lors desquelles la France ne sera qu’un acteur parmi d’autres de la nouvelle technologie européenne.

La France doit tout de même s’armer pour les nouvelles technologies

Mais comment le pays des droits de l’homme pourrait-il devenir un acteur clé s’il ne fournit pas les talents adéquats ? Bien que la France soit bien placée grâce aux nombreuses start-ups qui fleurissent chaque année, il semblerait que les prochaines générations participent à l’effort collectif.

Alors que l’Education Nationale avait annoncé en 2018 qu’elle ne ferait pas l’impasse sur l’enseignement traditionnel au profit du numérique, il semblerait qu’elle doive désormais prendre le contre pied.

Pour donner à notre société et notre économie les armes pour la maîtriser, nous devons faire un effort conséquent sur la formation. Si les Français me font confiance, nous généraliserons l’apprentissage du code et des usages numériques dès la 5e, et nous formerons 400 à 500.000 développeurs et experts informatiques supplémentaires sur le quinquennat.

Emmanuel Macron lors de son interview pour The Big Whale

Les élèves deviendront donc de potentiels futurs acteurs capables d’alimenter la compétitivité de la France et de l’Union Européenne au niveau des nouvelles technologies. On ignore encore quelle part le numérique occupera dans le cursus initial des petits français et françaises, mais cela devrait pouvoir éveiller les passions des rêveurs qui pourront fonder de futures licornes lors des années à venir.

C’est donc une proposition en demi-teinte que fait là Emmanuel Macron, puisque la France élèvera de petits soldats destinés à rejoindre l’armée des sociétés européennes en compétition avec les Etats-Unis et la Chine. Les investissements étrangers, loin de faire rayonner la France, pourraient donc avant tout servir à alimenter ce système destiné à faire de l’Union Européenne l’un des principaux monopoles technologiques mondiaux.

La cryptomonnaie trouve sa place dans l’espace européen

Depuis quelques mois, la crypto sphère souffre de la méfiance de l’Union Européenne. Emmanuel Macron a lui-même été acteur de cette dernière avant de retourner sa veste. Alors qu’il avait souhaité faire reculer l’influence des cryptomonnaies en 2018, le chef de l’Etat accorde maintenant toute sa place aux cryptomonnaies. Il souhaite en outre développer le web3, qu’il qualifie de chance à saisir. Alors que les autres pays y travaillent également, l’Europe pourrait être la première à gagner la course si les efforts nécessaires sont déployés.

Quant au metaverse et aux NFT, ils devraient devenir une part entière de notre quotidien et de notre culture. Les mondes virtuels devraient se développer au niveau de tous les Etats membres et permettre de communiquer, commercer et travailler ensemble. Les jetons non fongibles, quant à eux, pourront se voir partout.

Après la crise liée au coronavirus et pendant laquelle le monde de la culture a perdu ses principaux piliers sans bénéficier du soutien du gouvernement, le Président compte bien se servir de la crypto sphère pour redorer son blason.

Le métavers a un immense potentiel dans la culture et les loisirs grâce à ses applications dans la musique, concerts, expositions artistiques, etc. Nous ne pouvons réfléchir notre politique culturelle en dehors de cette révolution. Je souhaite que nos principaux établissements culturels développent une politique en matière de NFT, par exemple à travers la valorisation, la diffusion et la protection des jumeaux ou déclinaisons de leurs collections physiques. Enfin, la France à travers sa langue, son patrimoine, ses villes et villages, ses monuments, doit aussi exister dans le métavers. Je souhaite que nous puissions réfléchir à ce que serait un musée dématérialisé de l’histoire de France dans cet univers : quel formidable projet que de penser ce que serait une historiographie numérique de notre histoire collective.

Emmanuel Macron lors de son interview pour The Big Whale

Quant au Bitcoin, il devrait également servir au projet et voir s’ajouter quelques réglementations supplémentaires à son utilisation en France. Emmanuel Macron souhaite également faire respecter la loi MiCa lorsqu’elle sera adoptée, sans toutefois freiner le développement de l’industrie sur le territoire. Sorare, The Sandbox et Ledger devraient donc avoir de beaux jours devant eux tandis que les monnaies numériques pourraient enfin trouver un peu de reconnaissance.

Le chef de l’Etat n’a, cependant, pas exprimé son avis sur le bannissement de Bitcoin demandé par la Suède, qui pourrait irrémédiablement transformer le secteur en Europe.

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Laure Elizabeth Iacoucci
Laure Elizabeth Iacoucci est une journaliste expérimentée, comptant déjà plusieurs années d’expertise en rédaction, recherche et SEO. Son champ d’expertise s’étend de la blockchain à l’intelligence artificielle en passant par les régulations, la DeFi, les analyses de marché ainsi que toute forme de vulgarisation. Ses compétences rédactionnelles, sa maîtrise du SEO et son sens de l’investigation en font une professionnelle versatile et toujours prête à apporter un spectre complet de la crypto.
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