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Le GENIUS Act, la loi sur les Stablecoins qui fait tanguer le Sénat US

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Mis à jour par Célia Simon
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En bref

  • Le GENIUS Act (Guiding and Establishing National Innovation for U.S. Stablecoins Act) est un projet de loi fédéral visant à réguler les stablecoins en discussion au Sénat américain.
  • Les exploits de la famille Trump dans le secteur avec World Liberty Financial ont provoqué la colère des élus d’opposition qui menacent de bloquer un vote décisif.
  • La bataille entre les Démocrates et les Républicains se déplacent sur le terrain des Stablecoins. Les accusations de corruption de la famille Trump enflamment le débat parlementaire.
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Washington, Mai 2025. On connaissait déjà le chaos du Capitole, les débats enflammés sur l’avortement ou le port d’armes, mais voici venue la nouvelle passion du Sénat américain : les stablecoins. Ces cryptomonnaies soi-disant « stables », indexées sur le dollar mais qui provoquent des montagnes russes législatives à faire pâlir un trader sous amphétamines.

Le contexte pour ChatGPT : 

Les stablecoins sont considérés comme une pièce maitresse pour le développement des crypto monnaies, liens indispensables entre le Bitcoin et les monnaies Fiat. Le lancement d’un Stablecoin par la famille Trump vient envenimer le débat sur leurs régulations aux USA.

Au cœur de la tempête : le GENIUS Act (Guiding and Establishing National Innovation for U.S. Stablecoins Act), un texte censé poser les premières fondations d’une régulation fédérale sur ces actifs numériques. L’objectif ? Créer un cadre clair, sûr, moderne. La réalité ? Un feuilleton à mi-chemin entre House of Cards et Silicon Valley, version MAGA.

Quand Trump crée sa propre banque centrale

Tout commence bien. Le Sénat s’unit – miracle – autour de l’idée qu’il serait temps de réglementer un secteur aussi opaque qu’une transaction sur Binance. Le texte, déposé par le républicain Bill Hagerty, avance même avec un soutien bipartisan inattendu. Mais voilà. Dans une soudaine effusion d’enthousiasme entrepreneurial, la famille Trump annonce la naissance de World Liberty Financial, sa propre startup crypto. Et cerise sur le stablecoin : l’arrivée imminente du « USD1 », une monnaie numérique adossée à rien de moins que la vision patriote d’Eric Trump.

Coïncidence ? Bien sûr que non.

Soudain, le GENIUS Act ne sent plus le législateur éclairé, mais le coup monté à la sauce Floride. Les démocrates, jusqu’ici coopératifs, bondissent de leur fauteuil. Elizabeth Warren sort les crocs : « C’est de la corruption pure et simple », assène-t-elle, entre deux tweets incendiaires. Même la très crypto-friendly Cynthia Lummis, pourtant co-auteure du texte, lève un sourcil gêné : « C’est mon Président… mais bon, ça commence à faire beaucoup ».

Des stablecoins à la sauce MAGA : plus fort que la Fed

Le projet de loi avait tout pour séduire. Une régulation pour éviter les arnaques façon FTX, des garde-fous AML/KYC (lutte anti-blanchiment, vérification d’identité), et même une petite touche de patriotisme économique : empêcher que des stablecoins chinois ou émiratis ne dominent le dollar numérique.

Mais dans la version post-Trump, le GENIUS Act ressemble désormais à un flyer promotionnel pour investisseurs VIP. Une législation qui tombe à pic pour permettre aux proches du pouvoir de lancer leur propre monnaie, tout en mettant en place un encadrement « sur mesure ». Et surtout : qui aura l’autorité pour surveiller tout ça ? Le Bureau du Contrôle de la Monnaie. Devinez quoi ? Il dépend de l’exécutif. Autrement dit, la Maison Blanche surveillera… ses propres intérêts.

Un Sénat divisé, des démocrates schizophrènes

Face à cette tournure de scénario, neuf sénateurs démocrates – dont plusieurs avaient voté pour le texte en commission – ont fait volte-face début mai. Une lettre commune, signée entre autres par Gallego, Warner, Blunt Rochester ou encore Andy Kim, annonce un retrait de soutien, faute de garanties suffisantes sur la sécurité financière, la supervision des acteurs étrangers, et, bien sûr, la gestion des conflits d’intérêts.

Ce revirement, qualifié d’« électrochoc » par les républicains, fait voler en éclats l’équilibre bipartisan que le texte avait péniblement atteint. Désormais, pour espérer franchir le cap des 60 voix nécessaires au Sénat, les républicains doivent renégocier tout, tout de suite. Mais peut-on vraiment amender un projet de loi sans toucher à l’éléphant orange au milieu de la salle ?

Le stablecoin USD1 : l’ombre du prince héritier

Car dans les couloirs, une vérité s’impose : le véritable problème, ce n’est pas tant le texte, que ce qu’il cache. À savoir, la perspective d’un Président des États-Unis lançant – par fils interposé – une monnaie privée, potentiellement utilisée pour financer campagnes, deals internationaux, voire influence géopolitique. Des fonds d’Abu Dhabi auraient déjà investi deux milliards dans USD1. Coïncidence, encore ?

À ce rythme, on s’attend presque à ce que Melania lance un NFT de la Constitution, ou que Barron Trump devienne directeur technique de la Réserve fédérale. Tout cela pendant que les régulateurs font semblant de lire les 200 pages du GENIUS Act avec gravité, tout en sachant qu’une bonne partie de l’industrie crypto y voit déjà un blanc-seing présidentiel.

Le GENIUS Act : promesse d’ordre ou machine à cash ?

Officiellement, le GENIUS Act veut « préserver la domination du dollar », « encadrer l’innovation » et « protéger les consommateurs ». En coulisse, il est devenu le champ de bataille d’un conflit bien plus large : celui entre un pouvoir exécutif en croisade idéologique et une opposition démocrate qui tente tant bien que mal de jouer les gardiens de l’éthique.

Le Sénat, tel un stablecoin lui-même, oscille entre valorisation politique et crash moral. Si un compromis n’est pas trouvé rapidement, le texte risque d’être repoussé à une date indéterminée. Pire : si la version actuelle passe, les États-Unis entreront dans l’ère d’une crypto-présidence, où la Maison Blanche pourrait littéralement battre sa propre monnaie.

À ce stade, il ne manque plus qu’un slogan officiel : “In Trump We Tokenize”.

La morale de l’histoire : Tout ce que Trump touche se transforme en or… ou pas.

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Jean-Martial Lefranc
Passionné de technologie et d’art contemporain, Jean-Martial Lefranc est patron de presse, journaliste, réalisateur, producteur et fondateur de start-up. Au cours de sa longue carrière, il a inventé « Maître Sega », sauvé « Dune » d’un trou noir, cofondé « Cryo Interactive Entertainment » et « TV6 », produit « Wing Commander-le Film », acheté et revendu « Fleurus Presse ». Lauréat du concours mondial de l’innovation dans le domaine du Big Data, il est le co auteur avec Daniel Ichbiah du...
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