L’anonymat est considéré comme l’un des arguments favorables à la crypto. Pourtant, la traque de Do Kwon semble remettre ce mythe en question.
Un anonymat mis à mal par l’affaire Do Kwon
Lorsque des membres du secteur crypto listent tous les avantages de l’utilisation de monnaies numériques, l’anonymat est un argument qui revient régulièrement. La rapidité des transactions et le fait qu’elles ne demandent pas le nom de l’expéditeur en ont fait un moyen de paiement privilégié par les amoureux de la discrétion. Un phénomène qui a fait son chemin au sein de la population, alertant les autorités qui voient du mauvais œil la possibilité d’un anonymat total. C’est, par ailleurs, l’une des raisons pour lesquelles les régulations existent : imposer l’identification afin d’attraper d’éventuels criminels.
Pourtant, à l’heure où Interpol semble traquer en vain l’une des plus tristement célèbres figures de l’industrie, cet anonymat est-il encore d’actualité ? Selon FatMan, il semblerait que non. Grand ennemi de Do Kwon, le lanceur d’alerte suit avec attention la moindre avancée dans l’arrestation du fondateur de Terra. D’autres internautes justiciers l’auraient rejoint et tenteraient de localiser l’entrepreneur sud-coréen en remontant la blockchain, où les transactions seraient toutes enregistrées.
Selon un prétendu procureur qui a commenté en-dessous de la publication, cette action est tout à fait possible pour des utilisateurs expérimentés. La remontée des traces financières laissées par les cybercriminels serait même le moyen le plus efficace de les localiser. Do Kwon s’est également vanté de ne faire aucun effort pour se cacher. De quoi laisser à penser qu’il continuera à utiliser la blockchain comme si de rien était et que les recherches des internautes pourraient mener à des pistes. Bien évidemment, Do Kwon peut également avoir laissé quelques leurres pour gagner du temps.
L’anonymat crypto n’existerait pas vraiment
Contrairement aux idées reçues véhiculées par les autorités, l’utilisation de la crypto ne rend pas totalement anonyme. Les transactions fonctionnent avec des systèmes de pseudonymes, ce qui veut dire que le véritable nom de l’utilisateur n’est pas visible mais que ses actions sont traçables grâce au dit pseudo. En utilisant la blockchain Bitcoin, Do Kwon utilise une adresse publique visible par tous. La main mise de la Corée du Sud sur ses portefeuilles crypto montre à quel point ces adresses peuvent théoriquement être suivies. Attention toutefois, il ne suffit pas de traquer un pseudo pour savoir avec certitude qui en est le détenteur. D’autres recherches sont nécessaires pour éviter les malentendus. C’est la raison pour laquelle les cryptomonnaies confisquées à Do Kwon ne sont que supposées lui appartenir.
Il existe néanmoins plusieurs manières de garder l’anonymat en transférant ses actifs sur des blockchains spécialisées telles que Monero. D’autres projets garantissent une certaine discrétion grâce au chiffrement homomorphe par exemple, ou au mixage. Néanmoins, là encore, des autorités compétentes pourraient récolter des informations pertinentes avec, cette fois ci, beaucoup moins de certitudes. Le fondateur de Terra aurait très bien pu passer par de tels biais, ce qui expliquerait la difficulté qu’éprouve Interpol à le localiser. Quant aux régulations, elles risquent de faire de cet anonymat fantasmé un vieux souvenir.
Avis de non-responsabilité
Avis de non-responsabilité : Conformément aux directives de The Trust Project, BeInCrypto s'engage à fournir des informations impartiales et transparentes. Cet article vise à fournir des informations exactes et pertinentes. Toutefois, nous invitons les lecteurs à vérifier les faits de leur propre chef et à consulter un professionnel avant de prendre une décision sur la base de ce contenu.
