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“On attendra peut-être 20 ans, mais la crypto sera toujours la” : Jérôme de Tychey, fondateur de Cometh Battle et président d’Ethereum-France

12 mins
Mis à jour par Célia Simon
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EN BREF

  • Le jeu blockchain Cometh Battle est le premier jeu vidéo disponible sur Ledger Live.
  • Son PDG, Jérôme de Tychey, s'est entretenu avec BeInCrypto.
  • Jérôme est également président d'Ethereum-France.
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Ce mercredi 11 janvier, le jeu de cartes free-to-play COMETH a annoncé son intégration à Ledger Live, soit le tout premier jeu disponible sur l’application de la licorne française. Cela a été l’occasion pour BeInCrypto se s’entretenir son PDG et fondateur Jérôme de Tychey, qui s’avère également être le président de Ethereum-France, afin de nous en dire plus sur ce nouveau projet, ainsi que de revenir un peu sur les progrès du réseau ETH.

En quoi pensez-vous que le concept de Cometh Battle se démarque du lot ?

Jérôme de Tychey : On ne fait pas du tout de play-to-earn, à la limite on pourrait parler de play-to-own car les joueurs qui gagnent collectionnent leurs cartes et peuvent s’échanger les objets du jeu. De manière générale, avec les termes “play-to…”, play-to-earn, play-to-become, etc… on dévie de l’acte de jouer pour s’amuser. “Play to have fun” est la première chose que doit faire un jeu vidéo. Regarder un film vise à se divertir, donc c’est “watch to have fun”. C’est avant tout ce qu’on essaie de faire : des jeux amusants, qui sont engageants pour le joueur, et qui vont ramener une communauté qui aura envie de partager et de se rencontrer.

Dans notre ADN, chez Cometh, c’est de rapprocher les jeux le plus possible de la chaine. On a un positionnement un peu particulier par rapport à d’autres acteurs de l’écosystème, qui en général viennent du jeu vidéo et s’intéressent à la blockchain. On a fait le chemin inverse : on est avant tout une équipe de développeurs blockchain qui s’intéressaient aux jeux vidéos et qui commencent à s’exprimer de ce côté, avec ce qu’on sait faire en blockchain.

C’est un jeu qui est très proche de la chaîne, beaucoup des mécanismes du jeu sont basés dessus, tous les actifs du jeu existent on-chain. La création et l’échange des actifs implique de la finance centralisée, par exemple, il y a des système de location… nous avons vraiment voulu créer une économie qui est assez proche de la chaîne, qui est ouverte et peer-to-peer.

Jérôme de Tychey

C’est pour nous une très belle vitrine de ce qui peut être fait dans le jeu vidéo on-chain, et nous sommes heureux de pouvoir continuer cette expérimentation de la blockchain dans les jeux vidéos avec une intégration chez Ledger Live. On sera le premier jeu vidéo à être disponible dans l’application. Il s’agit pour nous de l’application la plus sûre pour intéragir avec la blockchain, et une très bonne façon d’entrer dans la crypto, et je l’espère, une très bonne façon de se lancer dans le gaming blockchain que de jouer à Cometh.

De quelle manière la crypto et la blockchain s’intègrent-t-elles à Cometh Battle et au fonctionnement du jeu ?

Il est important pour nous de proposer un chemin de découverte et d’utilisation du jeu sans blockchain pour le néophyte. La blockchain doit être comme le dessert ; que la personne ait passé un bon moment et décide finalement de voir ce que la blockchain a à offrir.

Aujourd’hui, un joueur qui n’a jamais touché à la crypto peut commencer à jouer à Cometh Battle juste avec son email ; il n’y a là pas de blockchain, on a là une progression normale de free-to-play. On peut collectionner des cartes, améliorer son jeu, rencontrer des joueurs de plus en plus forts, participer à un évenement, etc… Et à un moment ou un autre, comme tout jeu qui implique de la collection, il y a de l’achat, et les joueurs vont vouloir posséder des cartes qui ne sont pas disponibles. C’est là qu’on trouve une économie construite autour de la blockchain, qui est très équilibrée et très pro-joueurs.

Nous ne vendons pas de cartes à l’unité ; la seule façon d’obtenir des cartes est de jouer et de gagner. Lorsqu’on gagne, on peut collectionner des ressources qui permettent de créer ses cartes.

Si un joueur néophyte commence à s’intéresser au jeu, il peut se dire “pourquoi ne pas mettre 5 euros dans quelques cartes qui me donneront un super bon jeu” ; ces 5 euros, il ne les mettra pas chez Cometh, mais chez des joueurs qui ont précédemment crafté ces cartes, et vont ensuite pouvoir les échanger, les collectionner, faire d’autres choses avec.

La particularité des cartes qu’on distribue est qu’elles sont liées à des jetons : les joueurs peuvent toujours détruire leurs cartes pour créer des jetons et crafter de nouvelles cartes. Les joueurs sont les propriétaires de cette économie ; nous, on ne fait que créer du contenu et le consulter dans la création de ce contenu.

Vous ne visez donc pas nécessairement les adeptes de la crypto ?

L’intégration à Ledger Live vise un public qui connaît la crypto […]. S’intégrer à Ledger Live n’est pas très simple ; il ne s’agit pas juste de remplir deux formulaires et appuyer sur “Entrée”, il y a aussi un peu de travail technique. On voulait donc aussi démontrer là notre capacité technique à executer ce genre d’intégration potentiellement compliquée.

De manière générale, notre approche et stratégie est de construire des jeux amusants, et pas seulement pour les gens qui ont de la crypto, cela doit l’être pour tout le monde. On a la conviction que la blockchain apporte une dimension supérieure aux jeux vidéos, car l’économie peut être beaucoup plus de pair à pair, parce qu’on peut aussi augmenter le nombre de joueurs et les faire jouer ensemble sans forcément avoir de serveur.

D’une part, on a un jeu très accessible à ceux qui n’ont pas de crypto, mais on veut aussi aller proposer du jeu à ceux qui ne sont pas forcément attiré par un jeu, ou n’associent pas blockchain et jeu vidéo. C’est là que l’intégration à Ledger Live a beaucoup de sens pour nous.

Qu’est-ce qui vous a orienté vers Ledger Live ? Cela faisait-il partie de l’idée de s’associer à une entreprise française ?

Tout à fait. On a en France un écosystème qui est de très bonne qualité et il ne faut pas le négliger. On a de très belles boîtes en France, ou des boîtes internationales qui viennent ouvrir des bureaux en France afin de toucher l’écosystème français.

Il était pour nous intéressant de nous exposer sur une plateforme comme Ledger Live car cela représente énormément de joueurs ; on parle de plus de 5 millions d’utilisateurs de Ledger Live, soit plus de 5 millions de joueurs potentiels. Cela permet de toucher une très grande communauté.

Étant basés à Paris, français et dans l’écosystème depuis un moment, avec différentes carrières qui nous ont amenées à travailler avec Ledger dans le passé, on avait envie de faire quelque chose avec leurs équipes, avec lesquelles on s’entend bien. C’était donc aussi l’occasion de collaborer ensemble.

Et puis, plus important encore, il n’y avait pas de jeux dans Ledger Live avant nous. On a donc eu l’opportunité d’être les premiers. Et s’il n’y avait pas de jeu avant nous est aussi parce que ce n’est pas forcément immédiat pour un jeu d’aller sur Ledger Live. C’était intéressant pour Ledger Live de prouver que c’était possible : qu’il y a des jeux qui arrivent à s’y intégrer, et peut-être aussi susciter la vocation d’autres jeux de s’y déployer. Et si [ces jeux] essayent et qu’il n’y arrivent pas, il peuvent toujours venir nous parler et chercher un peu d’aide.

Cela met aussi la blockchain sous un autre angle : aujourd’hui, sur Ledger Live, on a accès à des central exchanges, à quelques primitives de finances ou purement blockchain, par exemple de staking, mais la crypto ça n’est pas que ça. C’est aussi du jeu, apporter une dimension supérieure à une industrie native du numérique, et le jeu vidéo excelle là-dessus.

ledger

La direction stratégique culturelle de Ledger, avec laquelle nous sommes très amis, s’applique à s’exposer de plus en plus auprès d’artistes et de promouvoir d’autres usage que la finance au sein de la blockchain. Pour nous, cela participe à la création d’une culture blockchain dans laquelle le jeu vidéo a beaucoup de choses à dire et apporter, et nous sommes très contents d’apporter notre pierre à l’édifice.

En ce qui concerne la réglementation ou autre, qu’attendez-vous en 2023 avec impatience ou au contraire un peu de crainte ?

Il y a 3 choses dont je suis impatient pour 2023 : le fork Shanghai d’Ethereum, qui est prévu pour mars, puisque cela permettra aux ethers en stake de bouger. On pourrait se dire “beaucoup d’ethers vont bouger, ça va en mettre plus sur le marché”, mais je pense au contraire que d’implémenter le fait que les ethers ne sont plus bloqués à stake est la garantie qui manquait aux derniers qui voulaient faire du staking, pour placer leurs ethers en staking. C’est pour moi une très bonne nouvelle que cela soit sur les rails, bien qu’on ait pas encore de date définitive, la cible est sur avant la fin mars.

La deuxième chose que j’attends avec impatience est la conférence qu’organise chaque année Ethereum-France : ETH CC. Cela va se passer en juillet cette année aussi, et ce sera un peu plus gros avec quatre jours au lieu de trois. Beaucoup de product releases sont prévus, des sponsors et des acteurs commencent à nous contacter pour nous indiquer ce dont il veulent parler. Ca a été un gros succès l’année dernière, et on attend avec impatience d’en savoir plus sur l’organisation.

La dernière chose dont je suis impatient, c’est “account abstraction“, une façon d‘abstraire l’adresse et le compte de l’utilisateur dans la blockchain. C’est un peu la brique qui nous manque côté gestion du protocole blockchain pour facilement amener des gens du web2 au web3.

On espérait que de gros providers d’identité comme Google, Apple ou autre mastodonte qui gère du loging finisse par dire “nous sommes capables d’intégrer un wallet dans nos utilisateurs et vous n’avez plus besoin de vous embêter avec ça” ; ça ne vient pas assez vite, et l’account abstraction va nous permettre d’être bien meilleurs sur cette partie là.

[En ce qui concerne la réglementation], on a avalé beaucoup de couleuvres, je suis rentré dans cet écosystème à une époque où on ne parlait que de Bitcoin pour dire que ça ne servait qu’à financer le terrorisme et acheter de la drogue. On est passé de là à dire “en fait c’est pas si mal”, puis à “ah, donc on fait quand même quelques investissements en France là-dessus, il y a quand même quelques licornes, l’écosystème européen est quand même pas mal…”.

On a toujours des problèmes avec les banques, on est toujours assez mal regardés, mais bon ça y est ; on est un peu moins persona non grata qu’avant. Et je trouve que ces 10 dernières années, on n’a fait que prendre des mauvaises directions, se ralentir, hésiter pour pas y aller, changer d’avis au dernier moment, essayer de construire quelque chose qui ne marchera pas… Je me souviens de la Commission européenne qui voulait être “les premiers sur la régulation”… bon, super.

Finalement, on avait une superbe opportunité, et je pense qu’on l’a toujours avec les protocoles open source portés par les différentes blockchains. Je connais beaucoup mieux l’écosystème Ethereum que les autres, mais ne serait que pour Tezos, il a énormément de core dev et de développeurs francophones. Si on prend Ethereum, la majorité des core dev sont des pays baltes et d’Europe de l’Est, ou d’Europe. Enormément de contributeurs sont partout [dans le monde], mais il y a une identité européenne derrière les grands protocoles open-source blockchain, et cet aspect open-source créée un équilibre et une entrée sur le marché pour les acteurs qui s’y intéressent, et qu’on ne trouve pas chez un acteur comme Swift, par exemple […].

Il y a une opportunité pour l’Europe de dire “nous sommes permissifs et accueillants pour cet écosystème”. Aujourd’hui, il y a peut-être plus un lobbying bancaire, peut-être de lutte contre le blanchiment, ou autres, qui freînent complètement cet aspect de “laisser faire” et “laisser émerger les usages” avant de vouloir commencer à réguler d’une façon trop forte. Malheureusement, au niveau des députés nationaux ou européens qui s’y intéressent, il y a une profonde incompréhension de comment ça fonctionne, et qui n’ont pas du tout envie que ça fonctionne. […] Il y a peu d’ouverture au dialogue, et plutôt une démagogie électoraliste d’agiter des épouvantails autour de cette technologie pour réguler.

Je ne suis pas trop inquiet de la capacité de nuisance de ces différents acteurs, car l’Asie aussi bien que les États-Unis ont des réglementations qui prennent de meilleures directions et à terme, les écosystèmes seront obligés de s’adapter. On prend donc juste du retard si on va dans la mauvaise direction.

On a attendu 10 ans, on attendra peut-être 15 ans ou 20 ans, mais la crypto sera toujours là.

Quelques commentaires rétrospectifs sur l’événement The Merge Ethereum qui a eu lieu en septembre dernier ?

Je regrette un peu The Merge, car je devais regarder l’événement en live. J’étais à New York à l’époque, avec un gros décalage horaire, j’ai passé la soirée à en discuter avec pas mal de gens de l’écosystème local, et je ne me suis pas réveillé pour The Merge [rires]. Je me suis réveillé et j’ai vu que ça avait eu lieu et que mon noeud validateur avait continué ; j’étais donc très content que ça ait marché, mais j’avais quelques appels en absence […].

Sinon, qu’est-ce qu’on peut dire sur The Merge, à part que c’est un accomplissement technologique absolument impressionnant ? On a synchronisé quelques dizaines de milliers d’ordinateurs en même temps pour un nouveau consensus de gestion de base de données, avec des enjeux monétaires collossaux, des centaines de milliards étant sécurisés par Ethereum, et ça s’est bien passé, voilà.

Cela s’est passé exactement comme on l’espérait, aussi exactement que comme ça a été testé au moins une quinzaine de fois sur des réseaux de test avant, et depuis The Merge, pour moi, je vois l’ecosystème Ethereum comme un papillon qui sort de sa chrysalide. On a vu tout cela se développer, on a vu toutes les limites rencontrées et on a pu entrevoir “l’après”, et cet “après” est maintenant là : on n’émet plus de nouveaux ethers pour le proof-of-work, ce qui veut dire qu’on arrête de surpayer notre sécurité. Le mécanisme de burn de frais de l’EIP1559 marche à plein ; dès qu’Ethereum a trop d’embouteillage, cela valorise donc tous ceux qui attendent pour faire leurs transactions. Le total supply est à peu près stable autour de 120 millions, ce qui est tant pour les holdeurs et ceux qui veulent staker.

Et surtout, ça ouvre la suite de la roadmap, qui est d’ouvrir progressivement à du scaling et à des rollups. Il y a quelques jours, la somme des transactions sur Arbitrum et Optimism, deux versions d’optimitic rollups, a dépassé les transactions sur le réseau principal. On a donc non seulement “mergé”, on a réduit l’émission à un niveau quasiment négatif, mais en plus on a doublé le volume de transactions qu’on est capables de traiter, et il n’y a pas de limites au fait de déployer plus de rollups. On réalise en fait la vision d’Ethereum telle qu’elle avait été décrite dans le whitepaper.

C’est impressionnant de voir ce protocole évoluer et continuer à contribuer, et surtout, quand on en parle aux core dev, aux gens qui là depuis cinq ou six ans, ils n’ont jamais été aussi motivés qu’aujourd’hui. On parle d’ingénieux qui viennent de réussir une mission pour envoyer sur la Lune, et qui vont finalement viser Mars, ce qui est super à voir au jour le jour.

preuve d'enjeu ethereum

Pour conclure, malgré les déboires des derniers mois au sein du secteur, êtes-vous donc plutôt optimiste pour la suite ?

Oui. Je suis dans cet écosystème depuis environ 2013, j’ai vu des cycles où j’étais moins exposé personnellement et professionnellement, mais je crois que quand on a une croyance fondamentale en cette technologie – on peut s’auto-convaincre que le prix va monter, ou ne pas descendre – c’est impossible de ne pas croire au fait qu’elle sera encore là dans 10 ans, 20 ans, 30 ans, et qu’elle proposera des services qu’on a pas aujourd’hui, ou comme on ne pourrait les imaginer accessibles aujourd’hui.

La finance, déjà, est là pour rester, même si un produit comme Aave fait du lending à bien plus petit échelle que les géants de la finance aujourd’hui, c’est un produit qui est là, qui marcher 24h/24, sans personne, de façon décentralisée. Bien qu’elle n’ait pas forcément d’attrait à être en pure concurrence avec l’existant institutionnel classique, c’est une alternative qui est là et dans laquelle on peut avoir confiance, qui ne vas pas chuter.

De même, dans le jeu vidéo, je suis très content de pouvoir dire que les actifs et les jeux que je fais, je les mets proche de la chaîne car je veux qu’ils puissent exister même si un jour Cometh disparaît. Je veux qu’ils puissent exister surtout si des joueurs décident de s’en saisir et de faire des choses autour. C’est ça, la blockchain, c’est notre registre partagé numérique, pour tous ceux qui y participer et pour ce qu’on veut y mettre.

Donc oui, ok, le marché s’est un peu retourné, il y a eu des sur-spéculations, des malversations comptables, il y a eu quelques venture capitalistes qui ont eu la main un peu lourde sur les chèques sans vraiment regarder où ils mettaient leur argent, mais nous, on est toujours là, et on est toujours là pour contruire et être passionnés par ce qu’on construit.

L’idée est de croire toujours dans les fondamentaux

Et ils sont là, et bien solides.

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Célia Simon
Célia a poursuivi des études de langues ainsi que de traduction générale et juridique à l'Université de Bordeaux, l'Université de Tours et la Organización Mexicana de Traductores à Guadalajara au Mexique. Après avoir découvert le potentiel des cryptomonnaies en 2020, elle travaille actuellement en tant que rédactrice en chef pour BeInCrypto France. Membre de la Organización Mexicana de Traductores et traductrice assermentée de l'État de Jalisco.
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