Selon l’Horloge de l’Apocalypse Quantique, les ordinateurs quantiques pourraient potentiellement casser le chiffrement du Bitcoin (BTC) d’ici le 8 mars 2028, très précisément.
La menace quantique représente bien plus qu’un simple obstacle technique. Elle peut avoir un impact majeur sur les actifs numériques et menace la confidentialité des individus qui utilise Bitcoin pour bénéficier d’une liberté financière.
SponsoredLes ordinateurs quantiques progressent dangeursement vite
Le projet de l’Horloge de l’Apocalypse Quantique a présenté une échéance à laquelle les ordinateurs quantiques pourraient être en mesure de briser le chiffrement moderne. Ainsi, selon le projet, ils auraient besoin de seulement deux ans, trois mois et 29 jours pour atteindre le nombre de qubits logiques nécessaires pour compromettre la sécurité du Bitcoin et d’autres cryptomonnaies.
La recherche souligne également des exigences précises en termes de qubits : pour casser le RSA-2048, il faut 2 314 qubits logiques, tandis que le RSA-4096 en requiert 3 971 et l’ECC-256 seulement 1 673 qubits. Ces calculs s’appuient sur la correction d’erreurs par code de surface, avec des taux d’erreur estimés entre 10^-3 et 10^-5.
Les données présentées prennent également en compte la relation entre les qubits physiques et logiques. Des améliorations dans la correction d’erreurs quantiques pourraient encore raccourcir cette échéance.
« La plupart des travaux récents ont porté sur le contrôle et la réduction du taux d’erreur, et non sur la croissance des qubits. Si les résultats récents sont importants et que l’accent se porte sur la croissance des qubits, alors la suprématie quantique pourrait arriver plus tôt que prévu », peut-on lire dans la recherche.
Le projet s’appuie sur des recherches fondamentales de Gidney & Ekarå (2021), Chevignard et al. (2024) et Hyeonhak & Hong (2023). Ainsi, lorsque suffisamment de qubits seront disponibles, les attaques cryptographiques pourraient se dérouler en quelques heures ou quelques jours.
L’analyse remarque également que les wallets Bitcoin pay-to-public-key-hash (P2PKH), qui utilisent des clés publiques inutilisées pour chaque transaction, pourraient bénéficier d’une brève fenêtre de sécurité supplémentaire. Cependant, les systèmes qui continuent de s’appuyer sur les standards cryptographiques actuels devront finalement migrer vers des protocoles post-quantiques pour rester sécurisés.
Sponsored« Bien que je ne sois pas forcément d’accord avec la façon dont cela est calculé, je pense qu’avoir un objectif est bénéfique, car cela nous donne un point défini vers lequel nous devons travailler. Si nous n’avons pas résolu le problème quantique d’ici là pour Bitcoin […], alors nous allons à la dérive sans rame », a noté l’analyste Charles Edwards à ce sujet.
Une menace quantique croissante pour Bitcoin
En parallèle, ce n’est pas la première fois que des experts tirent la sonnette d’alarme sur les risques croissants de l’informatique quantique concernant Bitcoin. En octobre, Michael Osborne, CTO d’IBM, a confié à BeInCrypto que les risques quantiques pesant sur la cryptographie du Bitcoin augmentent plus rapidement que prévu.
Le projet Starling d’IBM vise à construire un ordinateur quantique tolérant aux failles d’ici 2029, ce qui pourrait menacer la cryptographie du Bitcoin. De son côté, David Carvalho, PDG de Naoris Protocol, a noté que les progrès rapides de l’informatique quantique pourraient briser la sécurité du Bitcoin d’ici 2 à 3 ans.
De même, Anatoly Yakovenko, cofondateur de Solana, a déjà déclaré que le réseau doit migrer vers une cryptographie résistante aux quantiques en moins de cinq ans pour éviter des brèches potentiellement graves.
En parallèle, alors que la menace quantique s’intensifie, les entreprises technologiques travaillent d’arrache-pied pour développer une infrastructure capable d’y résister. Le mois dernier, BTQ Technologies a annoncé la première démonstration réussie d’une implémentation de Bitcoin sécurisée au niveau quantique, laquelle utilise la cryptographie post-quantique standardisée par le NIST.
Le projet, appelé Bitcoin Quantum Core 0.2, remplace les signatures ECDSA actuelles du Bitcoin, lesquelles sont vulnérables aux attaques quantiques, par le ML-DSA, un algorithme de signature numérique approuvé par le NIST. Cela vise à protéger le marché du Bitcoin, évalué à 2 billions de dollars, contre les attaques quantiques.
Il semble donc évident qu’un avenir assisté par la technologie quantique se fait imminent et non plus théorique. Les projets blockchain, plateformes de tokenisation et écosystèmes de finance décentralisée doivent ainsi agir rapidement pour sécuriser leur cryptographie, au risque de devenir obsolètes. Le défi est clair : la communauté Bitcoin doit coordonner sa migration vers des technologies sécurisées face à la menace quantique avant qu’il ne soit trop tard.
La morale de l’histoire : Qui oublie le quantique oublie l’avenir.