La Banque Centrale Européenne s’est exprimée concernant ses plans pour cohabiter avec les cryptomonnaies et l’hésitation semble primer sur toutes les autres initiatives.
Une première évocation de la peur pour la BCE ?
Depuis plusieurs mois, les différentes banques centrales autour du monde craignent un retour de bâton généré par l’utilisation de la crypto. Alors que le secteur a su créer son propre embranchement financier, la peur de ne pouvoir contrôler voire de ne plus servir à rien semble la première motivation aux régulations comme aux sanctions. Un phénomène auquel la Banque Centrale Européenne n’a pas échappé.
La directrice de la BCE Christine Lagarde s’est souvent démarquée par ses mises en garde. L’autorité monétaire doit faire face à la crise économique ainsi qu’à l’inflation qui en découle. Cependant, elle doit continuer à surveiller la crypto et donc se battre sur deux fonts. Lors d’une conférence organisée par la Banque de France, Christine Lagarde a brandi la menace de nouvelles crises si son organisation ne s’opposait pas à l’indépendance de la crypto ou n’y trouvait pas sa place.
Nous, les banques centrales, avons opéré comme une ancre monétaire concernant les banques commerciales et la monnaie privée. […] Nous avons des exemples historiques de périodes où l’ancre monétaire de la banque centrale n’était pas là, générant crise après crise. C’était certainement le cas à l’époque du free banking au 19ème siècle. Voulons-nous revenir à cette époque ? Probablement pas.
Extrait des propos de Christine Lagarde lors de la conférence.
La directrice a également laissé entendre que la BCE avait peur de perdre pied et d’être évincée de la nouvelle économie si elle ne trouvait pas un moyen de proposer un CBDC pour contrer l’avancée de Bitcoin.
Du côté des américains, les craintes sont moindres
Si la Banque Centrale Européenne ne sait pas encore sur quel pied danser à part se concentrer sur le développement de l’euro numérique, la FED n’est pas plus avancée. Toutefois, Jerome Powell, qui était également présent lors de la conférence, a montré beaucoup moins d’hésitation. Pour lui, il n’y a aucun doute : les banques centrales seront toujours plus fortes et surtout plus stables. Les utilisateurs seraient rapidement lésés par la volatilité ainsi que les scams qui sévissent dans la crypto. Ils finiraient donc toujours par revenir vers les monnaies traditionnelles.
Une divergence existe également du côté des régulations. Si la BCE et la FED s’accordent sur la nécessité de réguler le secteur, en mettant l’accent sur la DeFi, c’est la dureté de la surveillance qui fait débat. Pour Jerome Powell, la crypto comme les CBDC devraient être contrôlés de bout en bout en suivant des règles strictes. L’anonymat devrait être totalement abandonné. Pour le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau, les Etats-Unis ne devraient pas réguler à leur façon mais bien s’accorder avec le reste des pays. De quoi invoquer davantage de diligence et de souplesse dans leur cadre, ce qui ne sera peut-être pas sans générer quelques tensions.
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