Le Credit Suisse prévoit de supprimer 9 000 emplois et de lever 4 milliards de dollars de capitaux supplémentaires, face à la baisse du cours de ses actions et aux retombées de graves scandales.
Ainsi, le Crédit Suisse supprimera 2 700 emplois d’ici la fin de l’année et les 6 300 emplois restants d’ici la fin d’année 2025, ce, tout en cherchant à lever de nouveaux capitaux auprès de la Saudi National Bank et d’autres institutions.
Les récentes déboires de la banque suisse
L’annonce de cette suppression d’emplois n’est pas une surprise, car la banque suisse a subi des pertes importantes au troisième trimestre 2022. En effet, le cours de son action a considérablement baissé ces dernières semaines et a en tout chuté de 50 % depuis le début de l’année.
La société est désormais évaluée à environ 11 milliards de dollars. L’annonce de ses difficultés financières a incité de nombreux clients à retirer leurs fonds récemment, conduisant le Crédit Suisse à enfreindre brièvement la réglementation sur les liquidités.
Les analystes de Goldman Sachs ont déclaré que le plan de la banque était incomplet, mais que ses objectifs “faibles” seraient probablement dépassés.
Le nouveau plan du Crédit Suisse prévoit également de réduire ses activités de banque d’investissement, qui seront confiées à une nouvelle entité, CS First Boston. De même, la société va recentrer ses activités bancaires de base sur les clients les plus riches.
Une partie des pertes de 4,09 milliards de dollars enregistrées par le Crédit Suisse au troisième trimestre de l’année provient ainsi de la restructuration de sa branche de banque d’investissement.
Ces nouvelles mesures ont été présentées par la troisième équipe de direction de la banque suisse dans un laps de temps relativement court. En effet, différentes directions ont tenté de rétablir la situation de la banque après qu’elle ait été confrontée à de multiples scandales, notamment des poursuites pour aide au blanchiment d’argent.
Son ancien président a démissionné après avoir enfreint les protocoles liés au COVID-19.
La communauté crypto n’a pas manqué de commenter l’affaire
L’annonce de la restructuration du Crédit Suisse a suscité la joie de la communauté crypto sur Twitter, laquelle est majoritairement anti-establishment.
Un utilisateur de Twitter au nom d’usage de Lvld_Up a partagé à ses 1 360 followers que les 9 000 employés licenciés pourraient former une organisation autonome décentralisée (DAO) qui fonctionnerait en parallèle avec le Crédit Suisse. Il a posé une question rhétorique, à savoir si les malheurs de la banque pouvaient être résolus par la décentralisation.
Un autre internaute et investisseur en crypto-monnaies, punktaveira, a souhaité la bienvenue au Crédit Suisse sur le Web3 :
De même, Satoshi Stacker a noté l’ironie de voir la banque suisse poursuivie pour blanchiment d’argent alors qu’elle-même et d’autres banques affirment que Bitcoin est un véhicule de blanchiment d’argent :
Le Credit Suisse n’est pas la seule institution traditionnelle confrontée à un horizon incertain. En effet, de nombreuses sociétés de Wall Street ont été confrontées à d’importants vents contraires au cours des derniers mois, en partie du fait de mauvaises conditions macroéconomiques.
Les bénéfices du troisième trimestre de Meta Platforms, notamment, ont été inférieurs de 14 % aux attentes des analystes. Le cours de l’action a chuté après que les revenus du troisième trimestre aient diminué par rapport à l’année précédente, ce dans un contexte de faiblesse du marché publicitaire. De même, les investisseurs se font de moins en moins patients quant aux efforts de la société en matière de metaverse.
Le fabricant de puces Intel est également sous le feu des critiques, ses actions ayant chuté de 47 % cette année. Cette dégringolade fait suite à la baisse de la demande pour les PC et à l’affaiblissement de l’économie. En conséquence, l’entreprise n’a pas répondu aux attentes pour le deuxième trimestre. Les analystes s’attendent à ce qu’elle publie un chiffre d’affaires de 15,31 milliards de dollars pour le troisième trimestre.
Sur le court terme, Bitcoin se fait plus attrayant
Compte tenu de la corrélation récente et plutôt négative entre les cours des valeurs technologiques et Bitcoin, un analyste estime que la récente remontée du BTC à environ 20 600 dollars s’avère positive pour les investisseurs à court terme. Cette hausse résulte d’un rallye boursier précédant les annonces de résultats du troisième trimestre de certaines entreprises technologiques au 26 octobre, et de la vente à découvert de certains traders.
La hausse du cours Bitcoin a ainsi incité les vendeurs à découvert à couvrir leurs positions et à acheter l’actif. La fourchette d’échange étroite du BTC, qui se situait entre 19 000 et 20 000 dollars pendant la majeure partie du mois de septembre 2022, a offert un bref répit en termes de volatilité, ce qui a amené certains analystes à considérer l’actif crypto comme une couverture contre l’inflation.
Cependant, les analystes signalent que la Réserve fédérale américaine (Fed) pourrait ralentir les hausses de taux d’intérêt à moyen et long terme. Par conséquent, les rendements obligataires diminueraient, ce qui rendrait moins attractifs les actifs plus risqués tels que Bitcoin.
Cependant, si la crypto maintient sa corrélation avec les actions, une activité économique plus importante des entreprises traditionnelles, stimulée par la baisse des taux d’intérêt, pourrait embarquer le secteur des actifs numériques dans un nouveau cycle haussier.
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