En tant que patron de Twitter, Elon Musk peut désormais soutenir les projets crypto (Dogecoin en particulier) comme bon lui semble.
Après une procédure fastidieuse et semée d’embûches, l’homme le plus riche au monde a officiellement acheté Twitter jeudi dernier. Quelques jours après avoir pris les rênes de l’entreprise, Elon Musk a révélé une feuille de route ambitieuse.
Le milliardaire compte en effet transformer la 15e plus grande plateforme de réseaux sociaux en une “application tout-en-un” qu’il appelle X pour le moment. Une ambition audacieuse qui fait rêver les investisseurs/crypto-geeks.
Twitter : bientôt une application tout-en-un
“L’achat de Twitter va accélérer la création de X, l’application où il y aura tout”, a tweeté Elon Musk le 5 octobre. L’emblématique entrepreneur compte-il suivre les pas de WeChat ? Seul le temps nous le dira. Notons que WeChat est une application chinoise qui permet entre autres de réserver des taxis, payer les impôts, prendre des rendez-vous, tchatcher avec des amis.
Par ailleurs, Bloomberg révèle que le PDG de Tesla Inc. a ouvertement fait part de son admiration pour Tencent Holdings Ltd, la société mère de WeChat. En effet, l’application est passée d’un simple service de messagerie à un “mini-internet”, utilisé quotidiennement par plus d’un milliard de Chinois.
“WeChat est en effet une excellente application en Chine, mais il n’y a pas de mouvement WeChat en dehors de la Chine. Et, je pense qu’il y a une réelle opportunité de créer cela. En Chine, vous pouvez presque tout faire sur WeChat, tant application est utile et pratique dans la vie quotidienne. Je pense que si nous arrivons à faire la même chose, ou ne serait-ce que s’en approcher avec Twitter, ce serait un immense succès”.
Actuellement, WeChat compte environ 1,26 milliard d’utilisateurs actifs par mois (UAM). Créée par Tencent, l’une des plus grandes entreprises technologiques chinoises, l’application occupe le 6e rang du top 20 des sites de réseaux sociaux. À titre de comparaison, Twitter occupe la 15e place et ne compte que 436 UAM, tandis que Facebook est en tête de liste avec 2,9 milliards UAM.
Tout comme WhatsApp et Messenger, WeChat a démarré en tant qu’application de messagerie. Cependant, elle a évolué au fil du temps pour devenir une plateforme tout-en-un. Aujourd’hui, ses utilisateurs peuvent acheter des articles, transférer des fonds ou encore effectuer des réservations, entre autres. Il s’agit en effet de l’un des portails d’information et de divertissement les plus populaires en Chine.
Meta, la société mère de Facebook, a essayé pendant des années de transformer sa plateforme en un “mini-internet”, mais elle n’y est arrivée que partiellement. De même, d’autres Big Tech comme Google, Uber et Snap ont tenté de détrôner WeChat, mais en vain.
Elon Musk a-t-il des ambitions démesurées ?
Ce n’est plus un secret : Elon Musk est un fervent défenseur de la liberté sur Internet, mais il ne peut pas tout faire tout seul. Alors que Musk a de grands projets pour Twitter, il risque de se heurter aux murs des législateurs. Dans un tweet adressé au patron de Tesla, Thierry Breton, le commissaire européen au marché intérieur, a écrit : “En Europe, l’oiseau volera selon nos règles.” Autrement dit, le combat d’Elon Musk pour la liberté d’expression ne sera pas une mince affaire.
Alors que la réglementation externe peut poser problème, M. Musk doit d’abord s’occuper de sa cuisine interne et maîtriser la législation américaine. En effet, l’énigmatique homme d’affaires a souvent parlé des politiques de modération de Twitter, que beaucoup considèrent comme contraires à la liberté d’expression politique. Néanmoins, M. Musk souhaite que Twitter utilise un “conseil de modération de contenu avec des points de vue très divers”.
Achat de Twitter par Elon Musk : quel impact sur la crypto ?
Le célèbre milliardaire a toujours eu une relation mitigée avec la crypto. Pourtant, l’achat de Twitter par Elon Musk est perçu par certains comme un événement positif pour la crypto en général, et pour Dogecoin (DOGE) en particulier.
Tout d’abord, Elon Musk a déclaré qu’il “serait logique d’intégrer les paiements sur Twitter afin qu’il soit facile d’envoyer de l’argent dans les deux sens” et que cela pourrait concerner les “monnaies fiduciaires et la crypto”.
Selon les spéculations, Twitter pourrait même lancer son propre wallet crypto, permettant ainsi les dépôts et les retraits de crypto actifs. L’information provient de Jane Manchun Wong, une blogueuse dont les révélations sont rarement démenties.
“Twitter travaille sur un “prototype de portefeuille” qui permet “les dépôts et les retraits de cryptomonnaies”, a-t-elle révélé dans un tweet.
Elon Musk, Binance et les robots
Comme on s’y attendait, l’élimination des spambots (y compris les crypto-bots) fait partie des premiers projets de M. Musk. Binance, la plus grande bourse crypto au monde, contribue également à cette initiative. En effet, l’entreprise de Changpeng Zhao a doublé son engagement avec Twitter en investissant 500 millions de dollars dans la plateforme.
De même, une nouvelle équipe Binance examinera comment la technologie blockchain et la cryptographie pourraient aider Twitter et en faire une plateforme “sans robots”. Rappelons que Binance a déjà fait part de son soutien pour l’achat de Twitter par Elon Musk dans un dossier déposé en mai auprès de la SEC. Selon Changpeng Zhao, la décision d’Elon Musk serait “une petite contribution à la cause”.
De même, le groupe Crypto Rand Investment soutient également les décisions d’Elon Musk, notamment l’ajout du bouton de modification, le suivi des bots et la possibilité d’effectuer des achats et d’autres paiements avec des monnaies numériques.
Rappelons toutefois que Twitter a déjà mis le pied dans le monde de la crypto. En 2021, alors que la plateforme était encore sous l’égide de Jack Dorsey, ses équipes ont ajouté une fonctionnalité de pourboires en Bitcoin et en Ethereum. Twitter est également devenue la première entreprise à essayer un nouveau programme du service de paiement Stripe, qui a annoncé en avril une fonctionnalité permettant les paiements en USDC via Polygon.
Le marché crypto réagit positivement à l’annonce
Ces ambitions audacieuses se concrétiseront-elles ? Difficile de le savoir. Mais pour l’instant, Dogecoin et sa communauté semblent très contents des décisions de M. Musk, alias “Dogefather”.
Au cours des 7 derniers jours, le premier memecoin au monde a grimpé de 90 %. En effet, DOGE est passé de 0,05 $ le 23 octobre à 0,11 $ au moment où nous écrivons ces lignes.
De même, Dogecoin s’est hissé à la huitième place du classement des cryptomonnaies par capitalisation boursière, surpassant ainsi Cardano (ADA) et Solana (SOL). Rappelons que M. Musk a toujours été un fervent partisan de DOGE et que ses tweets ont propulsé le token vers des sommets sans précédent. Le patron de Tesla est même allé jusqu’à qualifier Dogecoin de “crypto du peuple”, ce qui, sans surprise, a suscité énormément d’intérêt pour la petite pièce canine.
“Beaucoup de gens à qui j’ai parlé dans les usines de production de Tesla ou des fusées chez SpaceX possèdent Doge”, avait déclaré M. Musk. “Ce ne sont pas des experts financiers ni des technologues de la Silicon Valley. C’est pourquoi j’ai décidé de soutenir Doge – Je sens qu’il s’agit de la crypto du peuple”.
N’oublions pas qu’au début de cette année, Tesla a commencé à accepter Dogecoin comme mode de paiement pour ses marchandises.
Elon Musk, DOGE et l’avenir
Lorsque M. Musk a annoncé sa décision de racheter Twitter il y a quelques semaines, il a déclenché une énorme vague de spéculations et de FUD (peur, incertitude, doute) sur la plateforme.
Alors que certains ont soutenu sa décision, d’autres l’ont reçu avec beaucoup d’appréhension, surtout lorsque des cadres supérieurs de la plateforme ont été licenciés. En effet, M. Musk a licencié l’ex PDG Parag Agrawal, le directeur financier Ned Segal et la responsable juridique Vijaya Gadde.
Cela dit, les projets futurs de Twitter restent encore incertains. Comme nous le montrent les nombreuses expériences du passé, la création d’une plateforme entièrement libre (que ce soit dans le secteur de la crypto ou ailleurs) est souvent freinée par les législateurs. Même aux États-Unis, “le pays de la liberté”, il suffit d’un seul gendarme boursier comme la SEC pour détruire tout un écosystème.
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