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Google Trends : ces pays où Bitcoin a le vent en poupe

7 mins
Par Shubham Pandey
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EN BREF

  • Les tendances de recherche Google sont fortement corrélées aux mouvements du cours de Bitcoin.
  • Depuis 2017, le mot-clé “Comment acheter Bitcoin” est de plus en plus recherché au Nigeria.
  • Quelles sont les raisons de l’intérêt croissant pour la crypto dans ces pays ?
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Au fil des années, Bitcoin est devenu un moyen d’échapper à l’emprise des banques centrales. Depuis 2017, le mot-clé “Comment acheter Bitcoin” est très recherché en Afrique, en Europe, en Asie et en Amérique centrale.

Bitcoin, la plus grande cryptomonnaie au monde, a connu des hauts et des bas. Son cours est passé de 1 $ en 2011 à 69 000 $ en 2021, avant de retomber à moins de 17 000 $ en raison du bear market actuel. Depuis sa création, Bitcoin a été déclaré mort près de 500 fois, mais il a toujours fait preuve d’une résilience sans pareil.

Cependant, les tendances de recherche Google sont toujours fortement corrélées aux mouvements du cours de Bitcoin. Le graphique ci-dessous illustre parfaitement la corrélation entre le prix du BTC et le volume de recherche des mots-clés liés à l’actif.

bitcoin
Source : Satoshi Club

Le battage médiatique qui entourait Bitcoin lors de ses multiples cycles haussiers a fait des vagues dans les quatre coins du monde. En effet, le volume de recherches de la requête “comment acheter Bitcoin”, est monté en flèche entre 2017 et fin 2020.

bitcoin
Source : Google Trends

Comme on peut le voir dans le graphique ci-dessus, le volume a atteint un pic entre 2017 et 2018, mais il a considérablement diminué en 2022. Chose que l’on peut expliquer par plusieurs facteurs, notamment le crypto winter, les faillites successives des bourses crypto et les changements réglementaires.

Sans plus tarder, voici la liste des pays où le mot-clé “Comment acheter Bitcoin” bat tous les records : 

Le Nigeria

Depuis 2017, la requête “Comment acheter Bitcoin” attire énormément de trafic au Nigeria. Après avoir atteint un pic en 2020, le score du mot-clé oscille autour de 45 au moment où nous écrivons ces lignes.

Adoption Bitcoin au Nigeria
Source : Google Trends

Pourquoi le Nigeria se classe au premier rang ? Tout simplement parce que l’adoption de la crypto au Nigeria se développe à un rythme exponentiel. Le nombre d’investisseurs crypto actifs dans le pays augmente chaque mois. En effet, de nombreux citoyens préfèrent investir dans la crypto plutôt que dans le naira qui se déprécie jour après jour.

On estime qu’un tiers des Nigérians ont déjà investi dans Bitcoin.

L’adoption de la crypto au Nigeria, comme dans la plupart des pays en développement, est alimentée par la défaillance des systèmes financiers traditionnels. Pour combler cette insuffisance, les Nigérians ont commencé à utiliser la crypto comme un moyen de protection et d’épargne.

En 2021, le gouvernement nigérian a introduit l’eNaira, une monnaie numérique de banque centrale (CBDC). Cependant, les Nigérians, qui veulent à tout prix sortir de l’emprise des gouvernements, ne semblent très friands de la CBDC de leur pays.

Afin d’éclairer nos lecteurs à ce sujet, nous avons demandé à des nigérians de nous donner leur opinion sur l’adoption de la crypto dans leur pays. Un compte Twitter nommé “Nigeria Bitcoin Community” nous a répondu : 

“L’adoption de BTC a augmenté au Nigeria parce que les gouvernements n’offrent aucun soutien. Les jeunes recherchent tous les moyens possibles de gagner de l’argent et la crypto semble être la meilleure alternative pour beaucoup d’entre eux”.

Alors que les jeunes nigérians se tournent de plus en plus vers la crypto, le gouvernement leur met des bâtons dans les roues, selon notre interlocuteur.

“Même si l’adoption de la crypto se développe rapidement au Nigeria, nous faisons face à des obstacles. Le gouvernement a interdit à toutes les banques du Nigeria de travailler avec les bourses crypto, ce qui signifie que personne ne peut acheter du Bitcoin ou de la crypto avec sa carte bancaire. Nous utilisons le système P2P”.

Le Salvador

Au second semestre 2021, le Salvador est devenu le premier pays au monde à adopter Bitcoin comme monnaie légale (bien que cela soit souvent contesté car le Japon a approuvé une loi similaire en 2017). Malheureusement, le cours de Bitcoin a commencé à dégringoler quelques mois après son adoption par Nayib Bukele. Vient s’ajouter à cela les problèmes techniques qui ont attisé la colère des Salvadoriens.

Adoption de Bitcoin au Salvador
Source : Google Trends

Aujourd’hui, soit plus d’un an plus tard, la plupart des grandes franchises de la capitale acceptent les paiements Bitcoin via des portefeuilles mobiles. De plus, le gouvernement a mis en place un réseau de 200 distributeurs automatiques Bitcoin dans toutes les villes du pays.

Selon les dirigeants du pays, l’introduction de Bitcoin augmentera l’accessibilité des services, élargira les options de paiement et encouragera l’innovation financière.

Adoption de Bitcoin au Salvador : un chemin semé d’embûches

On pourrait croire à tort que l’adoption de Bitcoin comme monnaie légale au Salvador augmenterait l’intérêt des citoyens pour la crypto. Cependant, comme le montre le graphique ci-dessus, l’intérêt pour Bitcoin a diminué, en particulier chez les commerçants salvadoriens qui semblent très sceptiques.

Source : Politico

BeInCrypto a interrogé un porte-parole du conseil municipal de La Unión sur les points positifs de l’adoption de Bitcoin comme monnaie légale et selon lui, “cette décision n’a apporté rien de positif au pays”.

Le président, Nayib Bukele, continue quant à lui, de prendre des mesures agressives pour renforcer l’adoption de Bitcoin.

Au-delà du Salvador, Bitcoin, la crypto et les stablecoins ont des taux d’adoption très élevés dans des pays comme la Colombie et l’Argentine. L’Amérique latine est en effet l’une des régions les plus touchées par l’hyperinflation et la répression monétaire, ce qui encourage ses habitants à se tourner vers la crypto.

Étant donné que son offre est limitée à 21 millions de pièces, Bitcoin est souvent considéré comme une couverture contre l’inflation. Par conséquent, lorsque la demande de Bitcoin augmente, sa valeur grimpe. Cette rareté peut donc aider les catégories les plus vulnérables à limiter l’impact de l’inflation, tout en atténuant la pauvreté. 

La Slovénie

Passons maintenant à l’Europe centrale et plus précisément la Slovénie, qui est considérée comme un précurseur en matière d’adoption de la crypto.

En effet, le pays pourrait bientôt devenir le hub blockchain de l’Europe centrale. De même, le rythme de croissance des investissements crypto en Slovénie n’est pas passé inaperçu aux yeux du gouvernement. Depuis quelques mois, le pays travaille sur un projet de loi qui lui permettra de surveiller les transactions crypto des particuliers et des entreprises à des fins fiscales.

Source : Google Trends

Au premier trimestre 2022, l’Administration financière de la République de Slovénie (FURS) a proposé un taux d’imposition de 10 % sur les conversions crypto-fiat. Ce taux s’appliquera également à tout achat effectué avec des cryptomonnaies. Reste toutefois à savoir comment ce nouveau système fiscal affectera l’avenir de la crypto dans le pays. Pour le moment cependant, la capitale du pays, Ljubljana, est devenue un véritable petit paradis pour les aficionados de la crypto.

Les habitants de Ljubljana peuvent désormais effectuer tous leurs achats quotidiens sans carte de crédit ni espèces. La ville compte 137 entreprises et 584 magasins qui ne disent pas non aux cryptomonnaies. Autre fait intéressant, la Slovénie surpasse les États-Unis en termes de magasins acceptant la crypto.

Le Ghana

À l’instar de beaucoup de pays africains, le Ghana souffre de la combinaison fatale du surendettement et de l’inflation. En effet, le pays utilise 70 % de ses revenus pour rembourser ses dettes.

Source : Reuters

Afin de survivre à la crise, les citoyens du Ghana investissent agressivement dans Bitcoin, ignorant tous les avertissements des législateurs.

Selon Google Trends, le Ghana fait partie des 5 premiers pays au monde en matière de recherches liées à Bitcoin. 

Dans un rapport intitulé State of Crypto : Africa, Arcane Research a révélé que l’intérêt organique pour la crypto augmente à grande vitesse. À en croire la même source, plus de 900 000 ghanéens possèdent Bitcoin, ce qui représente 3 % de la population totale du pays.

Adoption de Bitcoin au Ghana
Source : Google Trends

De même, le Ghana se classe parmi les premiers pays en termes d’intérêt pour le minage Bitcoin.

Dans un tweet publié ce mercredi 21 décembre, la bourse crypto Paxful a annoncé l’ouverture d’un centre de technologie Bitcoin au Ghana.

La Géorgie

La Géorgie a toujours été un pionnier dans le domaine de la crypto. Il y a cinq ans, elle est devenue le premier pays à utiliser la blockchain pour enregistrer les transactions immobilières.

Au cours des dernières années, le gouvernement a pris plusieurs mesures pour intégrer la crypto dans les transactions financières quotidiennes. L’année dernière, la Géorgie a accueilli la première conférence internationale du Web3 de DeGameFi. Le pays essaie également de légaliser la crypto tout en se conformant aux normes de l’UE. Afin d’encourager davantage l’adoption de Bitcoin, le gouvernement géorgien a même noué des partenariats avec Binance et d’autres plateformes crypto.

Alors que le gouvernement accélère ses efforts de réglementation des crypto actifs, les citoyens continuent d’effectuer des transactions P2P, tout en bénéficiant d’un large réseau de guichets automatiques Bitcoin.

Adoption de Bitcoin en Géorgie
Source : Google Trends

L’Inde

Compte tenu de sa grande population, l’Inde est certainement l’un des plus grands marchés Bitcoin au monde. Comme le montre le graphique ci-dessous, les indiens manifestent beaucoup d’intérêt pour la crypto de Satoshi Nakamoto

Source : Google Trends

L’adoption de Bitcoin en Inde est motivée par trois facteurs. Premièrement, le pays abrite souvent des événements crypto qui réunissent des personnes de toutes les tranches d’âge et de toutes les catégories sociales. En effet, le pays a créé une sorte de mouvement culturel qui encourage davantage de gens à se lancer dans la crypto.

Deuxièmement, l’Inde connaît un afflux important de capitaux dans les projets Web3 et blockchain. Entre 2015 et 2016, une subvention d’un million de dollars a été distribuée aux entreprises crypto. Aujourd’hui, les fondateurs de sociétés crypto peuvent facilement collecter 2 à 3 millions de dollars en pré-seed.

Troisièmement, le gouvernement utilise la blockchain dans divers secteurs, notamment l’immobilier, les banques de sang, les systèmes de distribution publique et les logiciels de vote à distance. Ces projets ne s’appuient pas sur les cryptomonnaies, mais ils encouragent l’adoption de la blockchain.

Cependant, en raison de la flambée des scams crypto, les hauts dirigeants du pays restent très méfiants vis-à-vis de Bitcoin.

Bitcoin : un outil d’inclusion financière

Bitcoin peut apporter énormément d’opportunités aux citoyens des pays en développement qui cherchent à se libérer de l’emprise des gouvernements.

Depuis sa création en 2009, Bitcoin a battu tous les records, mais il a encore du chemin à parcourir pour remplacer les moyens de paiement traditionnels. En effet, la blockchain Bitcoin est nettement moins rapide que certains services de paiement comme Visa ou MasterCard, ce qui ralentit sa croissance. 

Cependant, avec les solutions Layer 2 comme Lightning Network, les utilisateurs de Bitcoin peuvent désormais effectuer des transactions plus rapides et à moindre coût.

Grâce à son évolutivité, Lightning Network a attiré plusieurs grandes entreprises de paiements numériques, notamment Strike. Selon le magazine Silicon Angle, Strike aurait levé 80 millions de dollars pour encourager les commerçants à adopter Bitcoin.

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Fatima-Zahra C
Diplômée de Toulouse Business School, Fatima-Zahra a entamé sa carrière en tant que consultante chez Deloitte, avant de se reconvertir dans la presse économique et fintech. En plus de son travail de journaliste, Fatima-Zahra a géré les relations presse de plusieurs cabinets d’avocats à Paris, Londres et Casablanca. Tombée sous le charme des cryptomonnaies en 2021, elle travaille actuellement en tant que traductrice chez BeInCrypto.
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