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“Il n’y a pas de Web 3 sans technologie blockchain” : Rémy Ozcan de la Fédération Française des Professionnels de la Blockchain

15 mins
Mis à jour par Célia Simon
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Bien que l’esprit de la décentralisation soit de se passer d’intervention et de tiers de confiance, force est de constater qu’un minimum de régulation est nécessaire et qu’une incompréhension entre le secteur public et privé est parfois toujours présente. Le besoin d’un interlocuteur pour accompagner le secteur encore naissant du Web 3 se fait sentir. Il s’agit là de l’un des rôles de la FFBP.

Alors que différents organismes à but non lucratif sont présents en France pour faire avancer l’industrie blockchain et le Web 3 en général, Rémy Ozcan préside la seule Fédération du pays en la matière. Nous essaierons, à travers l’interview de son président, de mieux comprendre les missions et la vision de la Fédération Française des Professionnels de la Blockchain

  • Comment percevez-vous et accueillez-vous les pas faits par les institutions vers le Web 3 ?

On voit qu’il y a une prise conscience généralisée des autorités publiques sur la nécessité d’anticiper l’arrivée du Web 3. Il y a un consensus global sur le fait que le Web 3 sera inévitablement présent dans nos vies d’ici 5 à 10 ans. C’est-à-dire tel qu’on le vend aujourd’hui : haute qualité graphique, interaction fluide, la possibilité de capturer la propriété digitale de ce tout ce qu’on trouve dans l’univers etc … C’est la promesse du Web 3. Et on n’y sera pas avant 5 à 10 ans. Ça s’explique par plusieurs raisons : les technologies, autre que la technologie blockchain ne sont pas encore assez matures pour pouvoir délivrer la promesse faite dans les vidéos d’aujourd’hui. 

Le deuxième aspect fondamental, c’est qu’avant de s’interroger sur le Web 3 il faut qu’il y ait une prise de conscience du rôle de la technologie blockchain dans le Web 3. La réponse est très simple ; il n’y a pas de Web 3 sans technologie blockchain. C’est un pilier du Web 3. Donc, la technologie blockchain étant le premium du digital, la question se pose : “quel est le lien entre la technologie blockchain, le Web 3, le NFT et le métavers ?” C’est simple : avant l’existence de la technologie blockchain, on ne pouvait pas capturer la propriété digitale de quelque chose qui n’est pas palpable. Dit autrement, quand on allait sur le Web et qu’on voulait copier ou faire des captures d’écran, on pouvait le faire. On pouvait dérober cette propriété. On avait donc du mal à capturer et protéger cette propriété de tous ces éléments non palpables. La technologie blockchain a permis de le faire avec notamment les standards techniques apportés par les différentes communautés et différentes blockchain tel que ERC-721 pour les NFT.

Le deuxième aspect, c’est qu’on ne peut pas changer la propriété de ces actifs incorporels. Le dénouement n’est garanti que si vous l’échangez contre quelque chose qui ressemble à un token. Et ce parce qu’un système blockchain ne reconnaît qu’un token. Ce n’est pas possible d’acheter un NFT avec de l’euro. Et si vous le faites c’est que c’est intermédié et que la garantie de délivrance repose sur le vendeur, et il n’y a donc aucune automatisation la-dedans. C’est une chose qu’on explique très peu souvent : Pourquoi, dans les métavers, on a une monnaie native ? Une crypto native qui est associé à ce métavers. Personne ne se pose la question. Le SAND avec The SandBox, le MANA avec Decentraland. D’ailleurs, Decentraland est un des seuls à avoir fait une ICO avec le MANA, mais pas les autres. Il faut donc comprendre pourquoi est-ce qu’une monnaie native existe au sein de chaque univers : parce qu’elle est au sein de tous ces business models. Si il n’y en a pas, on ne peut pas échanger de la valeur, et ce n’est donc pas possible de créer de la valeur au sein de l’univers créé.

Ensuite il n’y a que la blockchain qui garantit un bon dénouement. Dans la mesure où c’est totalement dématérialisé et qu’il n’y a pas d’intermédiaire du provider de service de Web 3 ou métavers. D’un côté, l’envoie des fonds; et de l’autre, le transfert de propriété. Ceci n’est possible que si le système reconnaît le moyen de paiement, à savoir son propre token. Ce sont des éléments qui sont très très peu perçus et qui mériteraient d’être connus.

Maintenant, sur les actions publiques en elles-mêmes, il y a des initiatives qui sont destinées à cet univers. Des initiatives internationales avec Metaverse Forum qui veut effectivement permettre aux acteurs de se réunir et de définir ensemble des guidelines globales pour encadrer l’émergence du Web 3. On voit qu’il y a des initiatives qui peuvent être portées par des acteurs comme la fédération, c’est-à-dire avec l’AFNOR.

Nous venons de lancer une consultation nationale, un comité normatif qui a vocation à inclure les acteurs de l’écosystème dans la création des standards nationaux et internationaux qui porte sur le Web 3 et le Métavers. On espère que de nombreuses entreprises nous rejoindront en ce sens. Parce qu’aujourd’hui, les normes techniques sont les choses qui permettent de pouvoir protéger un marché et imposer les standards qui sont respectueux des spécificités d’usage de la technologie d’une entreprise ou d’un pays. Il y a donc un enjeu commercial majeur derrière. À notre échelle, c’est ce qu’on a pu réaliser. 

  • La France est plutôt bien positionnée dans cette jeune industrie qu’est la blockchain, quelles actions peut prendre la FFPB pour rendre ou continuer à rendre la France attractive ?

C’est un travail en continu qu’on réalise. Il s’agit d’abord de la volonté de créer un tissu économique extrêmement robuste en France. Pour cela, il faut créer des relations fortes et économiques entre les acteurs du secteur. Donc, avant même de pouvoir s’exporter à l’échelle internationale, on doit pouvoir déjà créer chez nous notre capacité à nous organiser, à nous structurer et à créer ce tissu économique en France, qui sera source de création de valeur et qui aura un impact sur le PIB, la création d’emploi et d’entreprise dans notre pays.

C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, la première action que j’ai souhaitée en qualité de Président de la Fédération, c’est de dresser un état des lieux de l’industrie. Car je pense que l’on ne peut pas délivrer des actions et les orienter si on ne sait pas qui compose le marché, où se trouvent les applications majeures de cette technologie en France, quelles sont les limites de notre industrie, qui sont ses acteurs de moyenne et de grande taille, les universités, les centres de recherches. Il faut donc comprendre qui sont les acteurs clés du secteur d’ordre privé mais aussi d’ordre public, afin de définir les actions à mener pour protéger notre secteur d’activité. C’est pour cela que l’on mène des actions à plusieurs niveaux. Des actions d’ordre sectorielle où on va faire en sorte de pouvoir pousser l’adoption de cette technologie dans différents types de secteurs d’activité, qui ont une maturité plus ou moins prononcée.

C’est pour cela par exemple que l’on crée de la documentation et des rapports qui sont déposés auprès de décideurs publics, dont une partie est publiée. Cela a été le cas le 13 décembre lors d’un évènement dédié à la publication d’une partie du rapport du livre blanc qui porte sur l’usage de la technolgie blockchain en matière d’économie circulaire et qui va traiter toutes les questions de front. Les questions portent sur l’usage de cette technologie et de ce qu’elle peut apporter, ce qu’elle peut faciliter pour passer d’une économie dite de production et de consommation vers une économie respectueuse de l’ensemble des produits qu’elle a créé, donc vers une plus grande circularité. Cela passe par exemple par l’attribution d’un passeport unique au produit, grâce auquel on pourra connaître son cycle de vie : quand a-t-il été produit, où est-ce qu’il a été produit, quand est-ce qu’il a été consommé, et ensuite sa seconde vie. C’est là le premier aspect.

Le deuxième aspect serait de changer la vision que l’on a des déchets. Je pense que c’est important de comprendre qu’il y a une valeur économique positive qui peut être attribuée au déchet. Ce que j’entends par valeur économique négative c’est lorsqu’on doit payer pour réaliser la collecte, le traitement et le recyclage des déchets. Aujourd’hui ce sont les entreprises, les collectivités locales qui paient tout cela, mais aussi les particuliers à travers les redevances de collecte d’ordures ménagères. Aujourd’hui, on se dit qu’on jette car on ne voit pas la valeur. Si on fait le tri, c’est un peu par obligation psychologique. On se dit qu’on a une conscience écologique, ou alors parce que la réglementation oblige à le faire. Mais dans les faits, on voit que l’impact n’est pas énorme. Cela fait 10 à 15 ans que l’on a ce genre de réglementation et on est que dans une approche coercitive. On ne fait que réprimer ceux qui n’ont pas un bon comportement. Là où nous pensons qu’une adoption peut venir plus rapidement c’est justement si on a une autre approche. Je comprends qu’il faille sanctionner ceux qui ont un mauvais comportement. Mais il faut pouvoir récompenser celles et ceux qui font les bonnes actions. À ce titre là, je pense qu’on attribuer à certains déchets une valeur économique positive, la plupart étant recyclables. 

Si au niveau d’une entreprise par exemple, on peut récolter des déchets organiques pour produire du Méthane. Méthane qui lui, est ensuite revendu dans le cadre des stations de distribution d’hydrocarbures. Grâce à ces déchets, l’entreprise a pu non seulement monétiser ce recueil mais a pu également contribuer à alimenter sa flotte de véhicules. À ce moment-là, au lieu de les jeter, on comprend l’intérêt de cette collecte de déchets qui sont de la matière première servant à produire de l’énergie.

On pourrait essayer d’appliquer à le plus de déchets possibles afin de reposer sur le même business model qu’on a connu il y a 10 – 20 ans avec les circuits imprimés. Aujourd’hui, il n’y a pas un ordinateur qui est jeté. On les récupère grâce à la mise en place d’une taxe de quelques centimes sur les produits en question pour financer leur recyclage. Mais pourquoi le fait-on ? Car à l’intérieur, on trouve de nombreux métaux précieux qui valent de l’argent. On a réussi à changer la vision de ces produits électroniques grâce à ça. On essaie de faire la même chose avec la technologie blockchain. La pérennité viendrait  d’une production locale qui coûte plus cher, certes, mais qui est circulaire.

Il faut faire comprendre à l’internationale que nous avons un véritable savoir-faire en matière de technologie blockchain en France. C’est pour cela que nous allons à des événements à l’échelle nationale, internationale, supranationale pour faire la promotion de ce savoir-faire français. La fédération sera présente au plus gros événement mondial de la Tech.

Pour la deuxième année consécutive la fédération se rendra au CES de Las Vegas délégation d’entreprises et de partenaires dans le cadre de différentes initiatives que l’on a mené. Avec nos partenaires, notamment Business France et French Tech qui nous permettent de pouvoir réaliser des actions extrêmement efficaces sur place. À travers des tribunes qui nous sont données, on va pouvoir capter l’audience, à travers la participation de nos entreprises aux Innovation Awards. Revenir avec une société blockchain qui a gagné un prix de ce type amenerait de grandes retombées positives. Le CES de Las Vegas est l’événement le plus suivi au monde. Le but est à la fois de tisser des liens transatlantiques mais aussi avec la francophonie. 

  • Comparé à d’autres nations qui financent largement l’innovation, pensez-vous que la France subventionne assez le Web 3 ?

C’est vrai que le financement est souvent le nerf de la guerre. On en a besoin pour accélérer le développement de nos solutions, avoir de la communication impactante et arriver à un passage à l’échelle puissant. Mais je comprends les autorités publiques qui chaque fois qu’une nouvelle innovation arrive, ne peuvent pas se permettre de tout financer. Elles doivent faire des choix au niveau national par le gouvernement à travers les lois fiscales qui sont publiées chaque année. Également par d’autres initiatives plus isolées à l’échelle de l’Union Européenne.

Avec cette technologie de la blockchain, et cela fait 12 ans qu’elle existe, on a souvent des enveloppes de financement qui portent sur la Deep Tech, qui inclut la technologie blockchain mais on n’a pas d’enveloppe de financement qui y soit dédiée. Donc, avoir une enveloppe de financement uniquement dédiée au Web 3 serait extrêmement surprenant car à l’heure actuelle, une des composantes principales du Web 3 est la technologie blockchain. Si des enveloppes sont consacrées au Web 3, on est plus sur des effets de communications. Ceci dit, c’est important de rappeler que la blockchain fait partie du Web 3. À l’intérieur du Web 3, il n’y a que l’Intelligence Artificielle qui bénéficie d’une enveloppe dédiée, car on est conscient qu’on a un retard trop important et qu’il faut le rattraper. Ainsi, justement, je ne souhaite pas qu’on garde ce reflexe très français de dire : “tant qu’il n’y a pas de marché, on y va pas, lorsqu’il y aura un marché on y ira. Mais le problème est que lorsque le marché est là, il y a déjà des entreprises qui sont présentes sur ce marché et qui ont de fait une position dominante sur ce marché, qui va rester pendant plusieurs années. Le consommateur est donc déjà habitué à ce service là puisque nous n’étions pas prêts. La bataille se joue dans la préparation de ce marché. On ne peut pas se permettre d’attendre et de voir combien pèse le marché, se dire que finalement il génère de l’argent, et qu’on devrait alors subventionner. Puisqu’à ce moment-là c’est trop tard.

Il y a une prise de risque, un appétit pour le risque qui doit être développé en France. Il faut faire des études prospectives et dire si on pense que c’est un marché qui peut être valorisé à tant, que ce marché peut faire du bien à différents types de secteurs ici en France, et avoir un impact sur le PIB au cours des prochaines années. Nous, c’est comme ça qu’on alimente les autorités de supervision, les gouvernements, les députés, sénateurs, car on ne peut pas pousser ça tout seul. Faut-il donc financer le Web3 ? Bien sûr, mais il y a un timing pour le financement qui doit être fait. Ça ne veut pas dire qu’on finance n’importe quoi et qu’on ouvre les vannes ? Une étude d’impact économique doit être conduite à chaque fois 

  • Quels sont les futurs projets sur lesquels travaille la FFPB ?

Aujourd’hui, nous sommes la seule fédération. Oui il existe d’autres entités, associations, Think Tank ou autre, qui portent sur la technologie blockchain ou les crypto actifs mais nous sommes la seule fédération Blockchain. En temps que tel, on se doit de connaître l’évolution du nombre d’entreprises présentes sur notre marché.

A ce titre, nous prenons un ensemble d’actions dont la principale fonction est de recenser et cartographier l’ensemble de ces entreprises. On a donc un recensement des entreprises présentes dans l’écosystème en 2022. Il faut qu’on ait un maximum d’entreprises françaises qui soient en capacité de se recenser. Pas juste pour les compter, mais afin de faire une analyses comparative d’une année sur l’autre pour connaître l’évolution du marché et quel segment a le plus grossi, dans quel secteur la Blockchain est elle la plus utilisée.

Ou au contraire : quels projets sont morts soit parce qu’ils sont arrivés trop tôt sur un marché ou trop tard, ou bien parce qu’ils n’ont pas réussi à s’imposer sur un marché. Il faut accepter qu’il y ait des pertes à ce niveau là. C’est normal, il faut l’accepter ; c’est la loi du marché. On sera en mesure de publier la cartographie en janvier 2023 et le rapport en février. Il est possible de se recenser chaque année avant la mi-décembre. Ça nous permet de ventiler les usages de la blockchain par secteur d’activités. 

Notre mission est de structurer l’écosystème par secteurs. C’est pour ça qu’en janvier se déroulera le lancement du comité stratégique sur la cybersécurité. C’est-à-dire cybersécurité et blockchain, et dirigé par un acteur leader du secteur. Leader en matière d’intelligence économique. 

  • Le gouvernement a annoncé des possibles coupures intermittentes d’électricité, cela peut-il être dangereux pour le secteur ?

La seule industrie qui sera directement impacté, c’est l’industrie du mining.Or on voit qu’en France, l’industrie du mining est peu développée. Même si certains acteurs proposent des offres de location de mining, on les connait déjà, mais leurs installations n’est pas en France car le coût de l’électricité est trop important. Donc je dirai que non, l’impact est négligeable. 

  • Avec le gain de visibilité de la Blockchain au cours des deux dernières années, avez-vous constaté un engouement d’entreprises hors du Web 3 voulant le rejoindre ?

Bien sûr, la plupart des entreprises qui ont des marques très influentes veulent être présentes dans le Web 3. En effet, elles ont compris que si elle n’y allait pas, d’autres risqueraient de prendre leurs places en leurs noms, par exemple avec les noms de domaines en DNS.

Aujourd’hui c’est un préoccupation majeure pour ces groupes qui voient leur noms déposés en .eth par exemple. Aucune action ne peut être prise puisque d’un point de vue technologique, on ne peut rien y changer. Ces compagnies voient donc qu’elles doivent prendre ces places-là pour empêcher des tentatives de cette sorte là, mais aussi pour d’autres raisons. Elles s’aperçoivent que le Web 3 offre des possibilités d’offrir de nouvelles expériences à leurs clients, de vivre la marque différemment et finalement de leur permettre de pouvoir créer encore plus de liens avec leurs consommateurs. C’est donc pour elles inévitable d’être présent dans cet écosystème. C’est pour ça que les acteurs majeurs du monde de la mode y sont tous allés.

On peut penser à Dolce & Gabbana ou Nike. C’est un véritable engouement : on le constate tous les jours. La Fondation a notamment travaillé avec l’EUIPO (Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle en français) à propos du Web 3 *. Comment demain va-t-on protéger sa marque et la monétiser dans le métavers et le Web 3 en général. 

  • Parlez-nous de vous. Qu’est ce qui vous a poussé à consacrer votre carrière à la Blockchain ?

Pour ma part j’ai toujours voulu être entrepreneur. J’ai ça dans le sang, je viens d’une famille d’entrepreneurs, et créer mon entreprise c’est quelque chose que j’ai toujours voulu mais sans savoir dans quoi. Pour créer son entreprise, il faut forcément être passioné par l’objet et les activtiés de son entreprise.

À l’époque, j’étais en poste chez Amundi Asset Management, le leader européen en matière de gestion d’actifs où je créais des fonds d’investissements, obtenais des agréments de la part de plus d’une dizaine d’autorités dans le monde, de la Coréee du Sud en passant par l’AMF et d’autres autorités qui sont quasiment sur 5 continents. C’était donc mon travail, créer des fonds d’investissements pour des grands groupes, et les amener à pouvoir placer leur argent et avoir une exposition spécifique sur une classe d’actifs bien précis. Comme des actions américaines, obligations européennes, produits dérivés etc… On peut donc dire que j’avais un background qui était essentiellement juridique et financier.

Quand j’ai découvert Bitcoin, qui est le premier cas d’usage historique de la technologie blockchain, en 2012, je me suis très vite interrogé sur le faire de savoir si c’était une énorme révolution ou si c’était une blague. La capacité de pouvoir créer de la valeur, de la transférer et de la conserver sans passer par des intermédiaires financiers, qui sont là depuis le Moyen-Age, était quelque chose pour moi, d’extrèmement intéressant. J’ai donc poussé le sujet, et pour ce faire j’en ai parlé à Christophe, mon frère et aujourd’hui mon associé au sein de Crypto For All, une des sociétés les plus vieilles en France en matière de conception de solutions blockchain. Nous sommes une société d’ingénierie blockchain.

Je lui ai donc parlé de Bitcoin en 2012 sans vouloir l’influencer. Je lui ai envoyé un papier sur le sujet. Il est revenu vers moi en me demandant : “où est-ce que tu as trouvé ce document ? ça a l’air d’être quelque chose d’exceptionne. Je ne te parle pas forcément de la cryptomonnaie en elle-même mais je te parle de la technologie sous-jacente, la technologie blockchain.” Alors qu’en plus, dans ce document, le mot “blockchain” n’apparaît même pas. C’est un mot qui arrive après. Cette technologie de timestamp, d’horodatage, présentée dans le document a fait qu’on en ai arrivé à la même conclusion tous les deux. C’est que quelque chose de fou allait arriver, mais pour des raisons différentes, parce qu’on avait des expertises différentes, lui est ingénieur en système d’information, donc un background technologique très fort. C’est la raison pour laquelle j’ai voulu avoir son avis, et je me suis dit que si on arrivait à la même conclusion, c’est qu’il y a forcément quelque chose de fort.

Suite à cela on a passé quand même deux ans à expérimenter cette technologie, pour voir si on pouvait modifier le registre, manipuler le réseau, si on recevait bien les contreparties de ce réseau, si il y avait une vrai liquidité, une vrai communauté derrière… etc On a été très surpris de voir que tout cela était bien présent et fonctionnait extrêmement bien. En 2015 on a créé Crypto For All, qui a plus de 7 ans d’existence maintenant et qui est aussi vieux que le protocole Ethereum, puisque la publication du mainnet d’Ethereum a eu lieu le 31 juillet 2015 et notre société date du 30 juillet 2015. Aini, si j’avais voulu le faire exprès, je n’aurais même pas pu. Comme quoi c’est un beau signe, par rapport à la philosophie et les valeurs qu’on prône à travers l’usage de cette technologie. Voici comment j’ai été amené à mettre un pied dedans : à travers Crypto for all.

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Victor Tamer
Après des études de droit, puis de commerce en France, aux Etats-Unis et en Italie ainsi qu’un début de carrière américain et français, Victor s’intéresse rapidement au Web3 et devient d’abord traducteur dans le domaine puis rédacteur. Aujourd’hui il est responsable des partenariats et ambassadeur sur le terrain pour BeinCrypto. Victor est également photographe de mode.
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