EN BREF

  • Au Nigeria, Bitcoin s’échange à plus de 37 000 $.
  • Pendant ce temps, la course aux guichets bat son plein.
  • La banque centrale veut supprimer l’argent liquide, le peuple refuse.
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En raison d’une décision controversée de la banque centrale, le cours de Bitcoin a atteint 37 000 $ au Nigeria.

Sur NairaEX, l’un des principaux exchanges crypto au Nigeria, le cours de Bitcoin a atteint 17,2 millions de nairas (NGN), soit 37 378 dollars américains (USD). Sur les marchés peer-to-peer comme Paxful, la cryptomonnaie de Satoshi Nakamoto se négocie à des prix bien plus élevés. 

Notons que le prix réel d’un BTC sur les bourses crypto internationales oscille actuellement autour de 23 000 $. Néanmoins, ce n’est pas la première fois que l’actif suscite une telle folie dans le pays d’Afrique de l’Ouest.

En février 2021, la Banque centrale du Nigeria a interdit aux institutions financières réglementées de fournir des services aux exchanges crypto locaux. Résultat : le cours Bitcoin a grimpé de 35 % sur les marchés nigérians.

Alex Gladstein, directeur stratégique de la Human Rights Foundation (HRF), note que “le régime nigérian donne une fausse valeur “officielle” d’environ 450/dollar au naira alors que son cours réel est de 750/dollar”.

“En réalité, BTC vous permet simplement d’obtenir tout votre argent sous forme de paiement transfrontalier au Nigeria. Les gens ne paient pas réellement 40 000 $+ en *vrais dollars* pour BTC”.

Bitcoin, une solution à la panique bancaire au Nigeria ?

La flambée du cours Bitcoin au Nigeria a été causée par la course aux guichets qui a été déclenchée par les dernières restrictions imposées par la banque centrale.

Depuis le 9 janvier, les nigérians ne peuvent retirer que 20 000 nairas, soit environ 43,44 dollars par jour. De même, la banque centrale du pays a réduit les plafonds hebdomadaires de retraits

Selon les médias locaux, ces mesures ont été mises en place dans le but d’inciter les citoyens à échanger leurs anciens billets contre de nouveaux billets. Cette semaine, la banque centrale a prolongé la date limite initialement fixée au 24 janvier au 10 février prochain.

Alors que l’institution financière espérait lutter contre le blanchiment d’argent et maîtriser l’inflation, sa dernière décision a déclenché une ruée vers l’or numérique.

À en croire les médias locaux, ni les nouveaux ni les anciens billets n’étaient disponibles aux guichets automatiques ce lundi 30 janvier. “Nous n’avons pas les nouveaux nairas et nous ne distribuons pas les anciens billets”, souligne un caissier de la Zenith Bank.

De même, les rares 🏧 guichets automatiques qui distribuent de nouveaux billets facturent des frais supplémentaires et ne permettent de retirer que 1 000 nairas (2,17 $) par transaction. Par conséquent, le Nigeria doit faire face à une panique bancaire sans précédent.

La banque centrale veut supprimer l’argent liquide, le peuple dit non !

L’objectif de la banque centrale du Nigeria est de supprimer les espèces et de passer à un système monétaire entièrement digitalisé. Cependant, sa CBDC eNaira, qui a vu le jour en octobre 2021, n’a pas réussi à convaincre les nigérians qui ne jurent que par le cash et la crypto.

En effet, un an après son lancement, la monnaie numérique de la banque centrale n’est utilisée que par un nigérian sur 200.

De même, le Nigeria prévoit également de réglementer les cryptomonnaies car sa banque centrale n’a pas réussi à les interdire en 2021.

Morale de l’histoire : Bitcoin fera aux banques ce que les e-mails ont fait aux postes.

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Fatima-Zahra C
Diplômée de Toulouse Business School, Fatima-Zahra a entamé sa carrière en tant que consultante chez Deloitte, avant de se reconvertir dans la presse économique et fintech. En plus de son travail de journaliste, Fatima-Zahra a géré les relations presse de plusieurs cabinets d’avocats à Paris, Londres et Casablanca. Tombée sous le charme des cryptomonnaies en 2021, elle a travaillé en tant que traductrice chez BeInCrypto de 2021 à 2023. Ses sujets d’expertise : Cryptomonnaies, Finance...
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