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Intelligence artificielle (IA), une arme de destruction massive de l’humanité ?

4 mins
Par Bary Rahma
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EN BREF

  • Lorsqu’elle est utilisée à mauvais escient, l’intelligence artificielle peut répandre les fake news, menacer la vie privée des utilisateurs et même manipuler les marchés financiers.
  • La dépendance à l’IA risque également de perturber les structures sociales et d’exacerber les inégalités.
  • Face à l’urgence de la situation, les gouvernements du monde entier doivent accélérer leurs travaux de réglementation IA.
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Malgré ses nombreux avantages, l’intelligence artificielle (IA) pose des risques substantiels à ses utilisateurs. Sam Altman, le PDG d’OpenAI et Geoffrey Hinton, “le parrain de l’IA”, le confirment.

Dans une pétition signée par plus de 300 personnalités éminentes des mondes de la tech, de la politique et des sciences, le Center for AI Safety (CAIS) a mis en lumière les menaces existentielles de l’intelligence artificielle (IA). Mais, comment cette technologie créée par l’homme peut-elle se retourner contre lui ?

L’IA peut-elle détruire l’humanité ?

D’après Dan Hendrycks, le directeur du CAIS, l’utilisation de l’intelligence artificielle par des entités malveillantes expose l’humanité à des risques majeurs. 

“Beaucoup de gens, y compris certains spécialistes, pensent que l’essor de l’IA n’inquiète qu’un petit groupe d’éternels pessimistes. En réalité, de nombreuses personnes craignent les dangers de cette technologie, sans forcément en parler”, explique-t-il.

Par exemple, les individus ou entités malveillantes pourraient utiliser l’IA pour créer des armes biologiques dont la létalité dépasse les pandémies naturelles. En effet, les systèmes IA les plus avancés sont capables de ravager le monde dans lequel nous vivons. 

“Les acteurs malveillants pourraient intentionnellement créer une IA malveillante qui tente sans cesse de nuire à l’humanité”, a ajouté M. Hendrycks.

De même, de nombreux experts estiment que la dépendance à l’intelligence artificielle risque d’entraîner des problèmes majeurs à long terme.

Le problème des fake news

Comme expliqué par Sam Altman, la capacité de l’intelligence artificielle à créer des textes, des images et des vidéos peut poser des problèmes majeurs. 

Prenons à titre d’exemple l’image IA d’une explosion massive près du Pentagone. Cette image, qui s’est répandue comme une traînée de poudre, a failli faire chuter Wall Street. En seulement quelques minutes, elle a été partagée par plusieurs pages de réseaux sociaux, y compris des comptes vérifiés sur Twitter.

Elizabeth Renieris, chercheuse au sein de l’Institute for Ethics in AI d’Oxford, estime que l’intelligence artificielle peut “entraîner une augmentation exponentielle du volume et du rythme de diffusion de la désinformation, biaisant ainsi la réalité et érodant la confiance du public”.

De même, le phénomène d’hallucination IA risque d’aggraver davantage le problème des fake news. Pour rappel, l’hallucination IA est une situation où les chatbots IA, comme ChatGPT, partagent des informations erronées qui ont l’air tout à fait plausibles.

L’intelligence artificielle peut-elle aggraver les inégalités sociales ?

L’adoption rapide de la technologie IA menace également le marché du travail. En effet, de nombreux spécialistes s’attendent à ce que l’intelligence artificielle supprime des millions d’emplois.

D’après une enquête récente, six américains sur dix pensent que l’utilisation de l’IA par les entreprises affectera considérablement les travailleurs au cours des 20 prochaines années. De même, environ 28 % des personnes interrogées estiment qu’elles seront personnellement affectées par l’IA. Enfin, 15 % des participants pensent que cette technologie fera plus de mal que de bien à l’humanité. 

Impact de l’IA sur la stabilité de l’emploi : Pew Research Center

Notons par ailleurs que l’automatisation des processus de prise de décision peut aggraver les préjugés, la discrimination et l’exclusion sociale. Elle risque également de creuser l’écart entre les différentes catégories sociales.

En fin de compte, la dépendance à l’intelligence artificielle pourrait nous mener tout droit vers un scénario dystopique digne d’un film de science-fiction.

D’après le Center for AI Safety, l’IA pourrait progressivement tomber sous le contrôle d’un groupe limité d’entités. Cela permettrait “aux régimes autoritaires de faire respecter des règles strictes par des mécanismes de surveillance généralisée et une censure répressive”, prévient l’organisation.

La réglementation peut-elle limiter les risques de l’IA ?

Face à la gravité de la situation, de nombreux acteurs politiques ont appelé à une réglementation plus stricte de l’IA. Selon eux, il est crucial de surveiller de près le développement et l’utilisation de l’IA.

Après tout, l’intelligence artificielle n’est qu’une technologie parmi tant d’autres. En conséquence, son impact sur l’humanité dépendra de la façon dont elle sera utilisée et réglementée par les différents gouvernements.

D’après Rishi Sunak, le Premier ministre britannique, l’IA a des avantages non négligeables. Par exemple, elle peut aider les personnes atteintes de certaines maladies et même contribuer à la recherche scientifique. Néanmoins, il est impératif que ces processus soient menés en toute sécurité.

“Les gens craignent que l’intelligence artificielle soit à l’origine de pandémies ou de guerres nucléaires. Je veux les rassurer, car le gouvernement surveille très attentivement ces choses”, a déclaré Rishi Sunak.

Afin d’éviter le pire, nous devons considérer la réglementation de l’IA comme une priorité mondiale. Ce n’est que de cette façon que nous pouvons tirer parti de cette technologie sans en subir les conséquences. Les gouvernements doivent également adopter des réglementations strictes, favoriser la coopération mondiale et investir dans des travaux de recherche.

Morale de l’histoire : L’IA peut être une bénédiction ou une malédiction. À nous de choisir.

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Fatima-Zahra C
Diplômée de Toulouse Business School, Fatima-Zahra a entamé sa carrière en tant que consultante chez Deloitte, avant de se reconvertir dans la presse économique et fintech. En plus de son travail de journaliste, Fatima-Zahra a géré les relations presse de plusieurs cabinets d’avocats à Paris, Londres et Casablanca. Tombée sous le charme des cryptomonnaies en 2021, elle travaille actuellement en tant que traductrice chez BeInCrypto.
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