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Dissection de projet : Analyse de Solana

6 mins
Mis à jour par Célia Simon
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EN BREF

  • Solana se place comme principal concurrent de la blockchain Ethereum dans la conception d'applications décentralisées.
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Solana est un projet qui remonte à 2017, mais qui n’a officielement lancé sa blockchain que 3 ans plus tard, en mars 2020.

Il s’agit d’une ellipse de 3 ans qui était nécessaire pour la construction d’une blockchain  rapide, résistante à la censure ( l’impossibilité, pour quelque entité que ce soit, d’empêcher une transaction d’être effectuée) et sécurisée. 

En accord avec les principes véhiculés par la DeFi, Solana se place comme principal concurrent de la blockchain Ethereum dans l’accueil d’applications décentralisées (dApps), et pour laquelle l’engouement s’est rapidement répandu. 

Pour preuve, sa monnaie numérique, le SOL, évolue en août 2021 autour des 60 euros, alors qu’en janvier de la même année, elle était estimée à environ 3 euros. Une valeur, qui en l’espace de moins d’un an, a été multipliée par 20.  

Une croissance rapide donc, notamment dû au 17 millions d’euros récoltés en 2019 et au 1,53 millions d’euros, via CoinList en 2020. 

Des apports de fonds qui ont permis de développer rapidement l’architecture d’une blockchain rapide, incorporant de multiples innovations : 

  • Turbine : Turbine est le protocole de transmission des données de Solana, optimise la diffusion de l’information 
  • Cloudbreak : Cloudbreak est une structure de données optimisée pour la lecture et l’écriture simultanées à travers le réseau.
  • Archivers : le stockage des données sur le réseau Solana est assuré par un ensemble de nœuds, les “Archivers”, qui ne participent pas au consensus.  
  • Preuve d’histoire (Proof-of-History, PoH) : ce n’est pas un mécanisme de consensus, c’est davantage un mécanisme qui permet d’ordonner les événements opérés dans l’écosystème Solana, comme une horloge décentralisée.

La liste ci-dessus ne représente pas la totalité des innovations affichées par ce projet, nous n’avons mentionné que la moitié d’entre eux, les plus intéressants à nos yeux. 

Autour de ces innovations, nous retrouvons un mécanisme de consensus qui s’appuie sur le procédé de preuve d’enjeu pour faire tourner ce jeune écosystème.

Analyse du potentiel du projet Solana

Ethereum, Polkadot, Avalanche et Cardano sont ses principaux concurrents dans ce jeune marché des plateformes décentralisées qui permette le développement de dApps dans leurs écosystèmes numériques. 

Au vue de ce que nous pouvons lire et entendre à travers les diverses publications relatives à ce projet, Solana est surnommée, par certain, comme le tueur d’Ethereum (l’Ethereum killer), sous-entendant que cette blockchain est capable de rivaliser avec le réseau ETH. Naturellement, avec de telles affirmations, Solana est attendue au tournant. 

Un emballement de la toile dont l’ambition affichée par ce projet n’a fait que attiser son objectif d’être le chef de fil de la démocratisation de ce mode de financement, la DeFi, affranchi des institutions financières. Et devenir, par conséquent la plateforme décentralisée par défaut.

Pour atteindre cet objectif ambitieux, Solana s’est centré sur les principaux freins à l’adhésion de ce nouveau mode de financement décentralisé : 

  • L’évolutivité du système faible, à savoir une capacité insuffisante à gérer un trop grand nombre de transactions simultanés. 
  • Les frais de transaction, en général, jugé élevé 
  • La vitesse du réseau, en général, long

Et les solutions que Solana propose sont les suivantes :

  • Des frais de transaction les plus bas du marché, 1000 transaction pour un total d’environ 1 dollar
  • Une capacité en théorie de supporter plus entre 50K transactions par seconde (TPS) et 60K tps
  • Avec notamment leur innovation (turbine) en matière d’optimisation des information qui circulent dans leur écosystème, il faut 0,4 seconde pour valider un bloc en moyenne. 

Les blockchains, actuellement, n’ont pas un réel contrôle du temps qui évolue dans leurs écosystèmes. Chaque nœud dans leurs réseaux s’appuie généralement sur sa propre horloge locale sans connaissance aucune des autres fuseaux horaires. 

Ce manque d’unité temporelle, la même conception du temps pour tous les nœuds, ralentit grandement le traitement des données. 

En effet, tous les nœuds doivent communiquer entre eux avant l’exécution de chaque tâche. Un temps de concertation qui ralentit par conséquent la vitesse du réseau. 

La preuve d’histoire, conçue pour établir un registre des événements, dont leurs étapes dans le temps peuvent être vérifiées, est la principale solution trouvée afin de répondre à ces freins.

Elle unifie donc le temps numérique qui évolue au sein de sa plateforme décentralisée, qui fournit aux dApps un environnement qui présente en théorie le moins de friction sur le réseau parmi ses concurrents, notamment dû à son mécanisme d’horodatage révolutionnaire. 

Alors que Solana affiche en théorie entre 50K et 60k TPS (transaction par seconde), Ethereum n’en affiche que 15 tps. Pour le moment, fin août, Solana est la plateforme décentralisée qui présente la plus grande charge de tps supportée par un réseau décentralisé. 

Rien d’étonnant alors d’apprendre, qu’au cours de cette année 2021, elle a contracté des engagements avec des acteurs majeurs du monde des cryptos : 

  • FTX et Almana research, avec le lancement de Serum qui est une plateforme d’échange décentralisée (DEX) bâtie sur la blockchain Solana.
  • USD Coin (USDC), avec l’émission de la deuxième stablecoin le plus important du marché, selon le classement de coinmarketcap.

Mais également avec des projets hors de la cryptosphère, mais qui voudraient se lancer dans l’aventure DeFi

  • Maps.Me, application de cartographie hors ligne avec plus de 140 millions de d’utilisateurs

Des partenariats qui ont participé à propulser ce projet jusqu’à atteindre, en cette fin de deuxième trimestre, le top 10 des crypto-projets en termes de capitalisation, selon coinmarketcap. 

En résumé les facteurs qui ont permis cette croissance fulgurante, sont :

  • Le développement de ce nouveau marché qu’est la DeFi.
  • La confiance accordée par les investisseurs. 
  • La souscription à des partenariats avec des acteurs majeurs de la cryptosphère.
  • Le développement d’une vision innovante de technologie blockchain (preuve d’histoire) et des problématiques liées à son aspect décentralisé. 

Toutefois, malgré cette croissance rapide, il n’en reste pas moins que le réseau n’est pas infaillible. En effet, le 4 décembre 2020, la plateforme décentralisée n’était plus accessible, durant environ 6 heures, pour ses utilisateurs. 

Et selon les développeurs : “c’était dû à une faille du système dont ils avaient conscience et qu’ils ont depuis résolue”. 

Le partenariat, souscrit avec Arweave a permis de lui déléguer les fonctions de stockage des données, a été une des solutions apportée dans la résolution des failles identifiés par les développeurs. Ainsi, l’internalisation de la gestion des données n’était pas viable. 

Une défaillance technique qui intervient alors que dans leur whitepaper de 32 pages, y exposé en détaille le fonctionnement de leur écosystème, notamment leur mécanisme révolutionnaire d’horodatage (preuve d’histoire). 

Alors, qu’est ce qui a cloché? Il s’agit peut-être du choc de la théorie qui rencontre la réalité… ou la panne était simplement dûe au fait que le projet n’avait que 9 mois d’existence officiel. Il faut le temps de faire ses preuves, un an n’est pas significatif. 

Ainsi, plus cet écosystème durera dans le temps et plus celui-ci sera performant, avec moins de situations comme celle rencontrée en décembre dernier.

Heureusement, par la suite, il n’y a plus eu d’épisodes comme celui-ci, au moins au cours des deux premiers trimestres de 2021. 

De quoi rassurer les investisseurs et les applications décentralisées sur la capacité de ce projet à apprendre de ses erreurs. 

Ces applications décentralisées disposent d’un nombre conséquent d’utilisateurs, et dont le lot de transactions supportés et la rapidité du réseau pourraient potentiellement ralentir leurs performances, sauf si une plateforme décentralisée leur permet d’y performer sans subir les défauts récurrents des blockchains. 

Ainsi, l’afflux soudain d’utilisateurs, de l’ordre 60k transactions par secondes ne devrait donc pas poser problème à Solana.

Toutefois, il faudra tout de même observer ses performances à moyen et long terme pour conclure de la viabilité de cette approche.

À terme, le réseau Solana pourrait remédier aux problèmes de rapidité, de décentralisation et d’évolutivité qui freine l’adoption généralisée de cette finance décentralisée. 

De l’autre côté, la majorité des applications décentralisées sont bâties sur le réseau Ethereum. Il reste donc beaucoup de chemin à parcourir pour au moins capter 10% de ce marché. 

Mais les 314 millions d’euros récoltés en ce début de mois d’août pourraient redynamiser son développement, et plus rapidement que prévu, capter ces 10%. 

Analyse de la communauté 

Solana est présent principalement sur deux réseaux : 

  • Reddit : 33, 2k d’abonnés 
  • Tweeter : 408,4 d’abonnés 

Sur ces deux canaux de communication, Solana possède une communauté conséquente, et dont les postes sont majoritairement positifs. Toutefois, la récente montée des suspicion de scam à l’encontre du protocole de finance décentralisé basé sur Solana, Luna Yield, pourrait écorner cette dynamique positive. Affaire à suivre.

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Soilihi Dhoulkifli
Depuis 2017, Dhoulkifli se spécialise dans l'analyse de crypto-projets, notamment les ICO. Il a travaillé pour plusieurs acteurs privés et publics en tant qu'analyste, médiateur, rédacteur et chercheur.
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