Les citoyens du Salvador sont descendus dans la rue la semaine dernière pour protester contre l’adoption par le pays de Bitcoin comme monnaie légale.
Vendredi, des centaines de manifestants ont défilé dans la capitale San Salvador. Les manifestants arboraient des pancartes disant “Bukele, nous ne voulons pas du Bitcoin” et “Non au blanchiment d’argent corrompu”. Ils ont défilé principalement pour exprimer leur inquiétude quant à leur dépendance potentielle à l’égard d’une valeur aussi capricieuse que celle des cryptomonnaies.
Ils s’inquiètent notamment du fait que leurs pensions et leur protection sociale pourraient finir par dépendre exclusivement de Bitcoin au lieu du dollar américain. La loi sur les cryptomonnaies mettrait le BTC au même niveau que le dollar américain, contre l’avis du FMI. “Nous savons que cette monnaie fluctue de manière drastique, a déclaré un membre du syndicat des travailleurs de la Cour suprême de justice. “Sa valeur change d’une seconde à l’autre et nous n’aurons aucun contrôle sur elle”.
Le procès de Bitcoin
Ce ne serait pas la première fois que des citoyens expriment leur mécontentement face à l’adoption de la récente législation. En juin, un groupe de citoyens, dirigé par le politicien d’opposition Jaime Guevara, a intenté un procès contre le pays pour avoir adopté le bitcoin comme monnaie légale.
M. Guevara, membre du parti d’opposition Front Farabundo Martí de libération nationale (FMLN), affirme que la loi qui a fait de Bitcoin une monnaie légale est inconstitutionnelle. De leur côté, les membres du groupe de citoyens affirment que l’adoption de la cryptomonnaie comme monnaie légale n’a pas de “base juridique.” Un membre a qualifié la loi de “décret dépourvu de légalité, dépourvu de fondement, sans considérer l’importance et les effets néfastes qu’une telle loi causera à ce pays.”
Il semble que, même à l’époque, la majorité des citoyens du Salvador n’étaient pas en faveur de la décision. Selon une enquête de la Chambre de commerce et d’industrie du Salvador, 80 % des Salvadoriens n’accepteraient pas, à l’époque, de recevoir des paiements en BTC.
Précédent en matière de transferts de fonds
Pendant que le Salvador attend que la loi entre en vigueur le 7 septembre, les pays voisins d’Amérique centrale attendent avec impatience de voir si elle pourrait réduire le coût des envois de fonds. Selon la Banque centraméricaine d’intégration économique (BCIE), l’argent envoyé de l’étranger constitue une importante source de revenus pour des millions de personnes.
Selon le président exécutif de la BCIE, Dante Mossi, “si tout se passe bien pour le Salvador et si, par exemple, le coût des envois de fonds diminue considérablement… d’autres pays chercheront probablement cet avantage et l’adopteront.”
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