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Worldcoin : “un désastre” à l’horizon selon les analystes crypto

3 mins
Mis à jour par Célia Simon
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EN BREF

  • Pour que Worldcoin ne devienne pas “un désastre dystopique”, son développement doit se faire sous une surveillance publique très minutieuse, a affirmé Jason Choi.
  • Worldcoin va à l'encontre des principes de confidentialité et de décentralisation imaginés par le fondateur de Bitcoin, Satoshi Nakamoto.
  • Fournir des ensembles de données uniques est devenu un business très lucratif, a souligné l'analyste crypto Brandon Church.
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Plusieurs analystes crypto ont mis en garde contre “le fort potentiel de catastrophe” du projet Worldcoin, une nouvelle cryptomonnaie qui promet aux gens du monde entier de l’argent gratuit en échange d’un scan de l’iris de leurs yeux.

Fondé par Sam Altman, un millionnaire de la Silicon Valley, Worldcoin ambitionne de collecter les données biométriques d’environ un milliard de personnes d’ici 2023. Jusqu’à présent, 100 000 personnes des quatre coins du monde ont accordé des scans de leurs yeux à Worldcoin.

Malgré ses nombreuses promesses, le projet est loin de convaincre les experts de la crypto et de Bitcoin. Ces derniers ont déploré l’absence de “véritable protection” des données collectées, tout en mettant en garde contre le risque de fraude. En outre, les analystes ont alerté sur la menace que pose Worldcoin sur la vie privée des individus et le concept de décentralisation, qui selon eux, porte atteinte aux principes fondateurs de Bitcoin.

“C’est inquiétant de voir que des entités privées offrent des récompenses financières pour collecter des données personnelles sans aucune garantie ni restriction sur ce qu’elles peuvent en faire”, a déclaré le développeur software Brandon Church lors d’une interview avec BeInCrypto.

Après avoir cité les échecs des Big Tech dans la sécurisation des informations personnelles, Church a confié être préoccupé par les entreprises privées qui collectent des données biométriques au sein d’une industrie crypto qui continue en grande partie de fonctionner en dehors de la surveillance réglementaire.

“Personne ne collecte des données uniquement pour les cacher, et les entités privées ont prouvé à maintes reprises qu’elles manipulent avec beaucoup de ruse les données des utilisateurs. Les données sont devenues un produit qui peut être vendu. Fournir des ensembles de données uniques est devenu un business très lucratif”, a-t-il poursuivi.

Worldcoin dit ne pas stocker les données personnelles

Worldcoin a levé 25 millions de dollars auprès de grands investisseurs comme Reid Hoffman, le cofondateur de Linkedin, le crypto-milliardaire Sam Bankman-Fried, Andreessen Horowitz et Coinbase Ventures.

Sur son site web, l’entreprise se décrit comme étant “une nouvelle monnaie mondiale détenue collectivement, qui sera distribuée équitablement au plus grand nombre de personnes possible”. Worldcoin a créé un appareil appelé Orb, qui est utilisé pour scanner les iris des gens et générer des identifiants biométriques uniques.

Ces identifiants sont ensuite “convertis en un code numérique court, qui permet de vérifier si une personne s’est déjà inscrite”. Selon Worldcoin, cela devrait empêcher les personnes qui ont déjà bénéficié de leurs récompenses de se réinscrire une deuxième fois. Jusqu’à présent, le dispositif Orb a été déployé dans 12 pays.

Sam Altman, le fondateur de Worldcoin, nie que son entreprise stocke les données des gens. “Je pense que Worldcoin préserve la confidentialité mieux que les services centralisés que nous utilisons aujourd’hui”, a-t-il tweeté en réponse aux critiques prononcées le 23 octobre par Edward Snowden. “Worldcoin, ou qui que ce soit d’autre, ne pourra jamais savoir qui s’est déjà inscrit”.

Un désastre dystopique

Brandon Church estime que Worldcoin ne sera pas en mesure, que ce soit volontairement ou involontairement, de conserver les données biométriques dans une base de données. L’analyste pense ainsi que de mêmes anciens problème se répéteront : “La ruée mondiale vers les données a tout d’abord commencé par la collecte des e-mails et des numéros de téléphone, puis des messages personnels et ensuite les photos et les vidéos”.

L’analyste a poursuivi :

“La prochaine suite logique est celle des données biométriques, c’est-à-dire les scanners faciaux, les scanners rétiniens, les empreintes digitales, et très prochainement, les échantillons d’ADN. L’objectif est d’avoir des ensembles de données uniques, d’établir des relations, de corréler avec d’autres bases de données et d’avoir un profil complet de la personne”.

Selon Jason Choi, afin que Worldcoin ne devienne pas “un désastre dystopique”, son développement doit se faire sous une surveillance publique très minutieuse. Si l’entreprise souhaite devenir une monnaie mondiale pour tout le monde, elle doit se tenir à un niveau beaucoup plus élevé que les habituelles shitcoins [terme utilisé pour décrire les cryptomonnaies de mauvaise qualité, jugées inutiles et sans valeur].

Dans le secteur des cryptomonnaies, la décentralisation est un principe clé. Cette dernière supprime le besoin d’une autorité centrale qui détermine ce qu’est une donnée valide et ce qui ne l’est pas. Elle efface également le concept de point de défaillance unique [en anglais, “single point of failure” ou SPOF, se dit d’un système informatique dont dépendent les autres éléments du système et dont les problèmes impactent tout le reste du système] qu’il soit technique, moral ou politique. Cependant, Worldcoin veut être une autorité centrale en charge des données biométriques des utilisateurs, mettant ainsi de côté la décentralisation et la confidentialité.

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Jeffrey Gogo is a versatile financial journalist based in Harare, Zimbabwe. He has more than 17 years experience covering local and global financial markets; economic and company news. Gogo first encountered bitcoin in 2014, and began covering cryptocurrency markets in 2017.
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