Bitcoin et le secteur crypto en général trouvent de plus en plus de marque en France, grâce à des autorités de plus en plus ouvertes. Toutefois, l’idéologie derrière la révolution crypto continue de faire débat.
L’idéal Bitcoin : un univers profondément libertaire ?
Les cryptomonnaies sont de plus en plus regardées par les autorités françaises. Entre le gouvernement qui souhaite développer le web3 et l’introduction d’une nouvelle fiscalité crypto, le secteur pourrait enfin être considéré à sa juste valeur. Toutefois, quelques tensions idéologiques apparaissent encore au sein des acteurs. L’événement Surfin’ Bitcoin, qui s’est tenu à Biarritz la semaine dernière, a été l’occasion de relancer un débat opposant l’industrie à l’économie traditionnelle.
En effet, la rencontre a rassemblé des défenseurs de la crypto qui se sont faits les avocats du libertarisme dans l’industrie. En effet, Bitcoin et ses acolytes ne cessent de chambouler le système économique actuel. La petite pièce orange avait été reconnue à ses débuts pour son côté “Robin des Bois”, ouvrant un marché alternatif et ouvert à tous. Un fait qui a attiré quelques députés, parmi lesquels Pierre Person, qui s’est illustré avec deux rapports en faveur de la crypto. Yorick de Mombynes, conseiller à la Cour des Comptes, penserait quant à lui que ces caractéristiques rendraient l’industrie apolitique.
Lorsqu’elle relève de la politique, la monnaie peut devenir un outil pour asservir la population. Mais Bitcoin offre une opportunité historique de dépolitiser la monnaie.
Extrait de l’intervention de Yorick de Mombynes lors de l’événement Surfin’ Bitcoin
La crypto serait plus que jamais politique dans son indépendance
Toutefois, quelques oppositions existent encore. Parmi celles-ci, l’économiste David Cayla pour qui les cryptomonnaies seraient au contraire plus politiques que jamais. Dans une interview accordée à Capital, celui-ci a suggéré que les monnaies numériques s’opposeraient justement à l’Etat. Bitcoin ne serait donc qu’une devise anarchiste rejetant l’autorité des pays.
L’idéologie du Bitcoin va plus loin encore en refusant l’existence même de l’Etat. C’est une forme d’ultra-libéralisme, une version libertarienne de la monnaie. […] L’idée derrière est le fait de naturaliser la monnaie en refusant que nous puissions la gérer collectivement et politiquement. C’est une vision de l’économie où celle-ci s’imposerait aux sociétés et serait une forme de production naturelle, avec des lois naturelles.
Extrait de l’interview de David Cayla accordée à Capital
Quant au député belge Christophe De Beukelaer, il a décidé de recevoir son salaire en monnaie numérique. Pour lui, ce serait un acte politique que d’exiger davantage d’ouverture du côté de l’utilisation de ces dernières. Afin d’être adopté globalement, Bitcoin aurait donc encore besoin d’initiatives s’opposant au système déjà existant pour s’imposer.
Bitcoin toujours plus près du système traditionnel ?
Pourtant, on peut encore s’interroger face au côté “apolitique” de Bitcoin. En effet, la première cryptomonnaie semble avoir perdu de son indépendance. Bien que son utilisation reste en opposition avec l’économie actuelle, sa position sur le marché se rapproche de plus en plus des actifs boursiers. Ainsi, le BTC serait de plus en plus sensibles aux caprices de l’économie traditionnelle, voyant son cours varier en fonction des déclarations de la FED.
Nous pourrions donc craindre, sur le long terme, que la première cryptomonnaie se fonde parmi d’autres actifs et perde de vue ses caractéristiques révolutionnaires.
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