Après s’être initiallement ouverte aux cryptomonnaies cinq ans plus tôt, l’Estonie revoit maintenant sa position pro-crypto avec une révision de ses politiques en la matière.
Le Conseil de l’Europe devrait revoir ses politiques de lutte contre le blanchiment d’argent au début de l’année prochaine. En conséquent, la nation balte, qui est devenue un centre de trading d’actifs numériques, envisage de renforcer la surveillance de son secteur des cryptomonnaies.
“Nous allons durcir notre supervision ainsi que notre approche, qui concerne l’entrée sur le marché”, a déclaré Matis Maeker, le directeur de la cellule de renseignement financier (CRF) de l’Estonie. “Nous avons été le premier pays à les réglementer ; c’était une porte d’entrée pour qu’elles aient une licence, car personne ne leur en avait accordée”. La CRF, un organisme indépendant affilié au ministère des Finances, peut en effet accorder et révoquer les licences liées aux cryptomonnaies.
La surveillance de la crypto par le régulateur estonien
En 2018, l’unité estonienne de la Danske Bank a traité pour 200 milliards d’euros de transactions suspectes, causant un scandale de blanchiment d’argent. Depuis lors, les autorités financières ont retiré environ 2 000 licences pour des exchanges crypto. Désormais, le gouvernement envisage d’exiger des rapports annuels audités, des niveaux de capital plus élevés, ainsi qu’un seuil plus modeste sur les volumes de transactions.
La CRF a également collecté des données clés sur les sociétés de cryptomonnaies opérant dans leur pays. Par exemple, les principaux clients du secteur crypto estonien se trouvent aux États-Unis, au Venezuela, en Russie, au Vietnam, en Indonésie, au Brésil et en Inde. De plus, selon M. Maeker, ces entreprises ont traité pour plus de 20 milliards d’euros, soit plus de 40% des paiements transfrontaliers du secteur bancaire estonien.
Selon une étude réalisée en 2020, seuls 10% des fournisseurs de services crypto en Estonie disposaient de comptes auprès de banques locales. Par ailleurs, 40% de ces derniers travaillaient avec des institutions lituaniennes et 20% avec des prêteurs britanniques.
Selon M. Maeker, si les responsables estoniens avaient été conscients des risques associés aux sociétés crypto en 2017, ils n’auraient probablement pas autorisé une telle croissance sans contrôle. “La décision aurait certainement été différente”, a-t-il déclaré. “Nous continuons à en apprendre plus, mais je tiens aussi à faire cette remarque : le monde entier est en train d’apprendre”.
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