Les experts britanniques craignent que la Chine ne se serve du yuan numérique pour soutirer des informations de ses clients dans le monde entier, notamment en Europe, et estiment que le pays asiatique a déjà démontré ses pratiques d’espionnage.
Les experts économiques du Royaume-Uni ont déclaré qu’un yuan numérique pourrait impliquer l’intervention de la Chine dans le contrôle des données personnelles des utilisateurs du monde entier, y compris en Europe, et se sont montrés sceptiques quant à son rôle “démocratisant”.
C’est ce qu’a souligné Jeremy Fleming, directeur du département des renseignements du Royaume-Uni :
“Si elle [la monnaie numérique] est mise en œuvre de manière incorrecte, elle donne à un État hostile la possibilité de surveiller les transactions. Cela leur permet d’exercer un contrôle sur ce qui se passe dans ces monnaies numériques. La Chine a une longueur d’avance… Elle investit massivement, ouvertement et secrètement, et elle commence à exercer une réelle influence sur les futures règles du jeu dans un contexte technologique et numérique.”
Plus tôt dans l’année, la Chine a déclaré que toutes les transactions en cryptomonnaies étaient interdites. Cela dit, après l’annonce par l’Europe d’un rapport sur l’euro numérique, le pays asiatique a encouragé l’agence du yuan numérique. Les experts estiment que la nation “ne veut pas être laissée pour compte” dans la course aux monnaies numériques d’une banque centrale (CBDC).
Il y a peu, le directeur adjoint de l’Institut de la monnaie numérique de la Banque populaire de Chine, Di Gang, a présenté un rapport détaillé sur la technologie blockchain lors de la 18ème réunion mondiale annuelle du Forum financier international (FFI) le 5 décembre. Le journaliste chinois Colin Wu a remis en question certains points de ce rapport. La question reste de savoir pourquoi l’autorité monétaire chinoise utiliserait cette technologie dans l’implémentation d’une CBDC.
L’Europe se distancie de la Chine en ce qui concerne les CBDC
Le chef du département britannique du renseignement a déclaré que les stablecoins sont considérées en Europe comme une “opportunité de démocratiser” la finance et les méthodes de paiement, mais que dans le cas d’un mauvais usage, ils peuvent constituer une menace en raison de la surveillance excessive des utilisateurs et du contrôle strict des transactions mondiales.
Dans l’interview accordée au Financial Times, M. Fleming a également déclaré :
“La Chine est désormais le plus grand problème stratégique auquel l’Europe est confrontée, les pratiques d’espionnage du pays ayant été démontrées.”
Fin mai, Yao Qian, directeur du bureau de réglementation des sciences et des technologies de la Commission chinoise de réglementation des valeurs mobilières, a indiqué que la monnaie numérique du gouvernement chinois devait être “intelligente” et ne pas constituer une simple représentation numérique d’une monnaie physique. Dans son intervention, il a évoqué le fonctionnement du yuan numérique sur Ethereum.
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