L’un des principaux sujets de conversation des participants à l’événement ETHDenver 2022, ce tout au long des quatre jours de la conférence, a porté sur la “propriété”, ainsi que la propriété intellectuelle que les détenteurs de NFT reçoivent concrètement lorsqu’ils effectuent leur achat.
Avec la prédominance des réseaux sociaux, notamment l’espace Twitter, le paysage actuel du divertissement a ouvert ses portes à l’intégration du Web3 et des NFT au sein de son ossature historiquement fragmentée.
Il va sans dire que notre paysage médiatique traditionnel est en piteux état, ce qui explique pourquoi les professionnels du secteur se ruent tout à coup vers le métavers.
Cependant, pour ceux qui pensent que le Web3 constitue une seconde chance de redresser la barre, en commençant par corriger la relation déséquilibrée entre les créateurs et les consommateurs, la propriété intellectuelle (PI) s’avère être une réponse de taille, et qui pourrait permettre au secteur de s’améliorer par rapport à sa version passée.
De la télé aux personnages NFT farfelus
Depuis 2015, le studio télévisuel d’horreur Crypt TV tire profit de sa propriété intellectuelle interne, la transformant en un contenu aussi terrifiant que divertissant pour la télévision, les événements en direct et les jeux vidéo.
Cependant, le studio a maintenant décidé d’utiliser ce contenu et d’offrir à ses fans une forme de pouvoir grâce à des NFT pour leurs scénarios, ce tout en poursuivant une mission d’autonomisation de ses près de 4 millions de supporters pour leur aventeure dans le Web3 et le métavers.
En lançant sa collection de NFT Monster Fight Club, la société encourage ainsi les fans à ne pas se contenter de posséder un monstre, mais à accepter que la propriété intellectuelle soit implémentée au sein de la communauté et en faveur des créateurs.
Dans un courriel, Jack Davis, cofondateur et PDG de Crypt TV, à Be[In]Crypto, a déclaré :
“Hollywood aime ce qu’il connaît déjà, et personne ne comprend encore vraiment les NFT.”
Faisant référence à d’autres collaborations telles que le partenariat de Reese Witherspoon avec World of Women, Jack Davis pense qu’il doit exister plus de partenariats de ce type pour que l’industrie du divertissement puisse faire avancer la propriété intellectuelle des NFT.
“Tous les genres et tous les types de contenus peuvent s’épanouir en tant que NFT, à condition que le scénario, la création et l’histoire fassent l’objet d’une réflexion approfondie et d’une attention particulière”, a-t-il souligné.
Les détenteurs de Monster Fight Club pourront ainsi utiliser leur NFT comme photo de profil ou comme avatar à utiliser dans le métavers. Parmi les investisseurs de Crypt TV, on retrouve NBCUniversal, Blumhouse Productions, Lerer Hippeau et Advancit Capital.
Vous pouvez retrouver ci-dessous un teaser du nouveau projet :
Des licenses de collections NFT exemptes de redevance
En ce qui concerne la question de la “propriété”, nous commençons déjà à noter certaines des subtilités plus complexes qu’implique la compréhension des attributs et droits que les NFT transfèrent de leurs créateurs à leurs détenteurs.
Le paysage légal doit actuellement faire face à ces mêmes questions, forçant les tribunaux à traiter le rapport direct entre la protection d’une marque et les NFT. C’est ce qu’on a notamment pu observer dans des litiges toujours en cours tels que les affaires Miramax/Quention Tarantino, Nike/StockX ou encore Hermès/Mason Rothschild.
Généralement, la plupart des créateurs de NFT ne visent pas à transmettre les droits sous-jacents de propriété intellectuelle aux futurs détenteurs, mais transfèrent plus certains droits exclusifs d’exposer ou utiliser la création en question, ce qui permet aux gens de montrer leurs NFT en tant qu’avatar pour une photo de profil, ou de les arborer sur leurs vêtements ou leurs appareils électroniques.
Pourtant, une grande partie de la confusion semble découler des droits qui sont réellement transférés à un détenteur lors de son achat, ce qui soulève la question de la sophistication des contrats intelligents sous-jacents des NFT par rapport à ce que l’émetteur a indiqué à sa communauté.
En vertu de la loi fédérale américaine sur le droit d’auteur, six droits exclusifs sont accordés à tout détenteur de droits d’auteur, lesquels comprennent également le droit de reproduire, de créer des produits dérivées et, bien sûr, le droit de distribuer l’œuvre.
Si la plupart des détenteurs de NFT n’ont pas le droit de commercialiser pleinement les tokens qu’ils ont achetés ou de créer des œuvres dérivées à partir de ceux-ci, certains pensent que cela est toutefois possible, ce par le biais d’une licence exempte de redevances et d’un partenariat avec une technologie numérique de protection des droits d’auteur et de lutte contre la contrefaçon, connue sous le nom de REV3AL.
Plus tôt dans la semaine, un projet crypto appelé ZINU a annoncé ce qui est selon lui la première collection de NFT 3D entièrement animée du secteur, et la première licence libre de droits. Toujours d’après le projet, cela représenterait “la forme la plus authentique de propriété intellectuelle décentralisée” vue à ce jour, permettant à ses détenteurs d’utiliser leur NFT de presque n’importe quelle manière et sans crainte de problèmes juridiques.
Selon le communiqué de presse, la collection de NFT, surnommée “Zombie Mob Secret Society”, accorde à chaque détenteur une licence libre de droits pour son propre personnage zombifié “Zinu”, permettant au détenteurs comme aux créateurs d’utiliser et de commercialiser leurs NFT respectifs au sein de leurs propres industries.
Dans ce communiqué, il est notamment indiqué : “Qu’ils possèdent déjà une petite entreprise ou qu’ils débutent, les détenteurs de NFT ZMSS pourront présenter leur propre Zinu à leurs clients et bénéficier de la propriété intellectuelle que l’entière communauté est en train de concevoir”
Derrière ZINU se cachent des experts qui ont travaillé chez Amazon, Google, Intel et Microsoft, et qui s’avèrent convaincus qu’en utilisant des NFT 3D entièrement animés capables de “marcher, se pavaner, courir, faire des sauts, danser et voler”, il est possible de changer radicalement la façon dont ces œuvres sont utilisées dans le domaine des vêtements, des jouets, des bandes dessinées et des films.
Ci-dessous, un teaser de la sortie prochaine des NFT du projet :
Et ensuite ?
L’industrie du divertissement est en effet prête à acceuillir le pouvoir de l’animation et de la propriété intellectuelle, ce tout en reconnaissant que les NFT n’en sont encore qu’à leurs débuts.
Cependant, les discussions nécessaires afin de faire progresser cette technologie exigent une bonne compréhension, ainsi qu’une solide appréciation des lois sur le droit d’auteu. Ce qui signifie que les créateurs comme les détenteurs de NFT doivent être sur la même longueur d’onde lorsqu’il s’agit de se soutenir mutuellement avec ce type de créations.
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