Vérifié
Exclusif

OKX : Erald Ghoos explique les priorités de marché de la plateforme en Europe

mins 10
Mis à jour par Célia Simon
Rejoignez Notre Communauté de Trading sur Telegram

En bref

  • OKX Europe s'étend en Pologne, reconnaissant sa population technophile et son environnement réglementaire favorable sous MICA.
  • Son PDG Erald Ghoos met l'accent sur l'adoption du marché local, la conformité réglementaire et des opérations transparentes comme piliers de la stratégie de croissance européenne d'OKX.
  • Avec les licences MICA et MiFID, OKX vise à offrir un trading au comptant et de dérivés sécurisé, et à lancer des services localisés comme OKX Pay.
  • promo

Le 16 juin 2025, OKX a organisé un événement majeur en Pologne pour officialiser le début de ses opérations dans ce pays d’Europe. Tenu à Varsovie, l’événement a rassemblé des passionnés de crypto, des professionnels de la finance et des représentants des médias, témoignant de l’engagement d’OKX à s’étendre au sein de l’Union européenne sous le cadre MiCA récemment mis en vigueur.

Alors que la Pologne est reconnue comme l’un des marchés crypto à la croissance la plus rapide d’Europe, l’événement a servi non seulement de tremplin pour les activités locales d’OKX, mais aussi de déclaration d’intention plus générale : devenir un acteur clé dans la création d’écosystèmes crypto régulés et centrés sur l’utilisateur au sein de l’Europe.

Lors de l’événement, BeInCrypto a eu l’opportunité de s’entretenir avec Erald Ghoos, PDG d’OKX Europe, pour une conversation approfondie sur les priorités stratégiques de l’entreprise. La discussion a abordé l’approche sur mesure d’OKX pour le marché polonais, son engagement envers la conformité et la sécurité, et comment les perspectives locales alimentent ses ambitions mondiales.

Au cours de cet entretien, Ghoos a partagé des nouvelles exclusives sur les intégrations à venir pour OKX, notamment des partenariats avec des fournisseurs d’identité numérique polonais et des plateformes de paiement comme BLIK, et a offert une plus ample vision de la manière dont OKX construit les bases d’une croissance durable à long terme à travers l’Europe.

Prendre le pouls de la Pologne

Jakub Dziadkowiec (BeInCrypto) : Enchanté de vous rencontrer, Erald. Bienvenue en Pologne. Comment trouvez-vous le pays jusqu’à présent ?

Erald Ghoos (PDG, OKX Europe) : Merci, Jakub. C’est un plaisir d’être ici. Je dois dire que j’ai toujours eu un faible pour la Pologne. J’ai visité le pays à de nombreuses reprises, et à chaque fois que j’y reviens, je me rappelle à quel point il s’agit d’un pays dynamique et accueillant. Les gens ici sont formidables : amicaux, motivés et très conscients de ce qui se passe dans le monde. Il y a une certaine énergie dans l’air, quelque chose de vivant dans l’ambiance.

Il y a quelques jours à peine, en arrivant, je suis tombé sur une statistique économique particulièrement intéressante qui mentionnait que l’économie polonaise est actuellement en plein essor. Ce qui a attiré mon attention, c’est une comparaison : si vous prenez plusieurs pays voisins, à l’exclusion de l’Allemagne, et que vous combinez leurs productions économiques, la Pologne reste plus forte. Cela en dit long. Cela positionne ainsi la Pologne non seulement comme une économie européenne montante, mais aussi comme un phare dans l’ancien bloc de l’Est.

De notre point de vue chez OKX, ce genre de dynamique est très enthousiasmant. Cela fait de la Pologne un marché de choix pour l’innovation, notamment dans la fintech et la crypto. La croissance, l’intérêt et la volonté des gens d’adopter de nouveaux outils financiers sont tous présents ici.

Priorités stratégiques : pourquoi la Pologne est l’un des 5 principaux marchés européens d’OKX

Jakub : Vous avez mentionné lors de votre présentation que la Pologne est devenue l’un de vos cinq principaux marchés en Europe. Pouvez-vous nous en dire plus ? Pourquoi cet accent particulier ici ?

Erald Ghoos : Bien sûr. Lorsque nous avons examiné notre stratégie européenne, nous devions être réalistes. L’Espace économique européen compte 30 pays. Il n’est tout simplement pas envisageable de se lancer simultanément avec la même intensité dans chacun d’eux. Nous avons donc identifié cinq marchés clés où nous commencerions en y déployant tous nos moyens : l’Allemagne, la France, l’Italie, l’Espagne et la Pologne.

Pourquoi la Pologne ? Il y a plusieurs raisons à cela. Premièrement, il s’agit d’une économie importante et en pleine croissance. Deuxièmement, le niveau d’adoption de la crypto y est très impressionnant. Les récentes données montrent en effet qu’environ 11,7 % de la population polonaise détient des actifs crypto. Cela place la Pologne parmi les trois premiers pays en Europe, aux côtés des Pays-Bas et de la Slovénie.

Mais ce n’est pas tout. La sensibilisation y est également très élevée : 95 % de la population polonaise a entendu parler des cryptomonnaies. Il s’agit d’une statistique de premier plan en Europe. Pour nous, cela signifie deux choses importantes : premièrement, que la crypto fait déjà partie du discours public ; et deuxièmement, que les gens ici sont curieux financièrement et numériquement alphabétisés.

Ce sont là des ingrédients essentiels pour le succès sur le marché. Et lorsque vous combinez cela avec une attitude gouvernementale proactive envers la transformation numérique, la Pologne se distingue comme un choix naturel pour nous pour y investir.

Erald Ghoos et Jakub Dziadkowiec lors de l’événement OKX en Pologne à Varsovie

MICA et MiFID : la colonne vertébrale réglementaire de l’expansion d’OKX

Jakub : Vous avez mentionné la licence MICA plus tôt. Cette réglementation semble être un pilier de votre approche. Que vous permet-elle de faire en Pologne et au sein de l’Europe ? Et en quoi vous donne-t-elle un avantage par rapport aux autres exchanges ?

Erald Ghoos : Excellent point. La réglementation est absolument centrale dans notre stratégie. Nous avons été l’un des premiers exchanges internationaux à obtenir une licence MICA. Nous l’avons reçue le 27 janvier, et quelques jours plus tard, nous l’avons étendue avec succès à l’ensemble de l’UE.

Avec la licence MICA, nous sommes autorisés à offrir des services de base comme le trading au comptant, d’acheter, vendre et détenir des cryptomonnaies. Cela ouvre déjà un large éventail de services financiers.

Mais nous ne nous sommes pas arrêtés là. Pour répondre aux besoins des traders plus avancés qui souhaitent tirer parti de leurs positions ou s’engager dans le trading de futures, nous avons également poursuivi une licence MiFID (Markets in Financial Instruments Directive). Cette licence nous permet d’offrir légalement des produits dérivés régulés, un domaine souvent flou dans la crypto.

Nous avons ainsi acquis la licence MiFID à Malte et nous finalisons actuellement les dernières étapes en termes de formalités administratives et d’approbations opérationnelles. Une fois cela terminé, OKX fera partie des rares exchanges capables d’offrir un trading de dérivés entièrement régulé au sein de l’Europe.

C’est ce cadre de double licence qui nous distingue. Beaucoup de nos concurrents cherchent encore leur chemin dans le labyrinthe réglementaire. Et à mesure que l’application de MICA se renforce, certains pourraient même ne pas être qualifiés pour continuer à opérer sur des marchés comme la Pologne. Cela nous donne un avantage distinct de premier arrivé.

Transparence, sécurité et importance de la preuve de réserves

Jakub : C’est une base réglementaire solide. Mais en quoi êtes-vous différent ? Qu’est-ce que les utilisateurs de crypto trouvent chez d’OKX ce qu’ils ne trouveraient pas ailleurs ?

Erald Ghoos : La transparence et la sécurité sont au cœur de tout ce que nous faisons. Notre premier élément différenciateur est la conformité : nous sommes très méticuleux en ce qui concerne le respect des règles, cela se trouve au coeur même de notre ADN. Par exemple, nous avons été le premier exchange international en Europe à nous conformer pleinement à la Travel Rule.

Pour ceux qui ne le savent pas, la Travel Rule est une réglementation mondiale établie par le GAFI (Groupe d’action financière). Elle exige que les exchanges partagent les informations des expéditeurs et des destinataires lors des transferts de crypto. Cela signifie que les transferts anonymes ne sont plus autorisés entre les exchanges agréés. Nous avons mis en œuvre cette règle avant les autres, ce qui montre notre attitude proactive envers la conformité mondiale.

Notre deuxième pilier est la Proof-of-Reserves, ou preuve de réserve. Chaque mois, nous publions des données vérifiables cryptographiquement pour prouver que les actifs que les utilisateurs voient dans leurs comptes sont effectivement détenus par nous à hauteur de 1:1. Pas de pratiques de réserve fractionnaire, pas de manigances. Nous sommes très fiers de ce niveau de transparence.

Comparons cela aux banques traditionnelles, où le prêt à réserve fractionnaire est la norme. Vous y déposez votre argent, mais la plupart est prêtée ou investie. Dans le monde de la crypto, nous avons vu ce qui s’est passé avec FTX. Ils utilisaient les fonds des clients pour des investissements internes, ce qui a finalement conduit à leur effondrement.

C’est pourquoi notre Proof-of-Reserves mensuelle n’est pas juste une fonctionnalité ; il s’agit d’une nécessité pour instaurer la confiance dans cet espace.

Construire des équipes locales à la portée mondiale

Jakub : Vous avez également évoqué votre stratégie « globale mais locale », qui nous parle beaucoup chez BeInCrypto, où nous comptons aussi des équipes locales dans plus de 25 pays. Pourquoi cette approche est-elle si importante pour OKX ?

Erald Ghoos : Parce que chaque marché est unique. Les besoins financiers varient considérablement d’un pays à l’autre. Ce qui fonctionne aux Pays-Bas peut ne pas fonctionner en Grèce, au Luxembourg ou en Pologne.

C’est pourquoi nous investissons dans des équipes locales, qui connaissent le marché sur le bout des doigts. Elles interagissent avec la communauté, assistent à des événements locaux et sont à l’écoute des besoins des gens.

En Pologne, par exemple, j’ai appris de notre équipe locale que des méthodes de paiement comme BLIK et Zen sont essentielles. À Malte, où je suis basé, je ne savais pas du tout ce qu’était BLIK, jusqu’à ce que mes collègues polonais me l’expliquent. Il s’agit là de la valeur de la connaissance locale.

Nous visons à reproduire ce modèle sur chaque marché dans lequel nous entrons. Les équipes locales nous aident à nous adapter ; non seulement en ce qui concerne nos offres de produits, mais aussi notre style de communication, notre service client et même nos processus de conformité.

Identité numérique, e-gouvernance et réduction des barrières à l’entrée

Jakub : C’est très avant-gardiste. En parlant d’adaptation locale, la Pologne est avancée en matière d’identité numérique et de gouvernance électronique. Prévoyez-vous de vous intégrer à l’un de nos systèmes d’e-ID ?

Erald Ghoos : Oui, absolument. Nous sommes déjà en discussions avec deux fournisseurs polonais. L’un d’eux est EID Creative, et le nom de l’autre m’échappe, mais il s’agit également d’une solution basée en Pologne. Nous sommes à un stade avancé de l’intégration de ces systèmes d’identité numérique dans notre système.

C’est une situation gagnant-gagnant. Cela permet de réduire les frictions pour les utilisateurs et ajoute à la fluidité du processus de conformité. En effet, au lieu de télécharger des documents et d’attendre des jours pour l’approbation, les utilisateurs peuvent vérifier leur identité en quelques secondes en utilisant un système qu’ils connaissent déjà.

Cela s’avère particulièrement attrayant pour les utilisateurs jeunes et férus de technologie. En Pologne, environ 10 millions de personnes sont déjà inscrites sur des plateformes d’e-ID. C’est un énorme segment démographique, et cela correspond parfaitement à notre public cible.

L’avenir des paiements : BLIK, stablecoins et OKX Pay

Jakub : Une dernière recommandation locale : BLIK est très populaire ici. Si les utilisateurs pouvaient acheter des crypto directement avec BLIK, je pense que vous gagneriez beaucoup d’adeptes.

Erald Ghoos : Je suis tout à fait d’accord, et nous y travaillons déjà. À vrai dire, je peux confirmer que nous annoncerons quelque chose à ce sujet dans les semaines à venir. BLIK est une marque de confiance en Pologne. Les gens l’utilisent pour le commerce électronique, la banque et même les transactions entre particuliers.

C’est la même dynamique que nous observons dans d’autres pays. Aux Pays-Bas, il y a iDEAL. En Belgique, c’est Bancontact. Si vous ne soutenez pas ces méthodes de paiement, les gens ne feront tout simplement pas confiance à votre plateforme.

C’est pourquoi nous priorisons cette intégration. Une fois en place, acheter des crypto en Pologne sera aussi simple que d’acheter un café.

Erald Ghoos présentant la stratégie d’OKX Europe

Unité européenne par le biais de MICA

Jakub : Parlons de MICA de manière plus générale. Pensez-vous que cela marque une réelle différence dans l’ensemble de l’UE ?

Erald Ghoos : Cela a déjà un impact. Avant MICA, le paysage crypto européen était fragmenté. Certains pays avaient des réglementations favorables à la crypto et d’autres y étaient hostiles. Dans de nombreux cas, nous faisions face à des exigences qui se chevauchaient ;différents avertissements légaux, des responsables de la protection des données locaux, des licences séparées, des bannières sur chaque page… C’était un véritable labyrinthe.

MICA change tout cela. [La loi] crée un cadre harmonisé qui s’applique à l’ensemble de l’UE. Il réduit la bureaucratie, diminue les coûts opérationnels et donne à des entreprises comme la nôtre la confiance nécessaire pour se développer.

Même les banques traditionnelles réagissent positivement. Elles savent maintenant exactement ce qui est autorisé et ce qui ne l’est pas. Cette clarté est ce que les acteurs institutionnels attendaient.

Cela nous aide également avec les partenaires fiat. Avant, les banques voyaient les entreprises crypto comme à haut risque. Elles facturaient des frais supplémentaires ou refusaient le service. Maintenant, avec une licence MICA, nous sommes traités comme des EMI ou des institutions de paiement. Nous ne sommes plus considérés comme risqués. Nous obtenons de meilleurs prix, un meilleur support et une meilleure infrastructure.

Élargir les horizons : plans futurs et vision en termes de DeFi

Jakub : Quelles sont les prochaines étapes pour OKX en Europe ? Avez-vous des projets pour de nouveaux marchés dans les 6 à 12 mois à venir ?

Erald Ghoos : Notre priorité actuelle est de rendre nos cinq marchés clés performants. Comme le dit notre présidente, Hong Fang, « approfondissez avant de vous étendre ». Nous voulons donc affiner notre approche, tester ce qui fonctionne, puis reproduire ce succès dans d’autes régions.

Cela dit, nous nous préparons également à relancer nos produits Web3 et DeFi. OKX DeFi était déjà l’une des plateformes les plus solides dans cet espace, et nous construisons maintenant à partir de cette base.

Nous introduisons également OKX Pay, un système de paiement pair-à-pair basé sur les stablecoins. Alors que Tether n’est plus conforme en Europe sous MICA, il y a une opportunité d’offrir une alternative réglementée et compatible avec l’euro.

OKX Pay s’inspire de la vision originale de Satoshi Nakamoto : un système financier pair-à-pair. Il permettra aux utilisateurs d’envoyer des paiements en stablecoin directement, instantanément et avec des frais minimes. Nous voyons cela comme une avancée majeure dans l’utilité de la crypto.

Introduction en bourse : une idée, pas encore un plan

Jakub : Dernière question, pensez-vous parfois à entrer en bourse, comme Coinbase ou Circle ?

Erald Ghoos : Bien sûr, c’est quelque chose auquel nous pensons parfois. Nous en avons l’envergure et la structure réglementaire. Nous sommes financièrement stables. Mais pour le moment, il n’y a pas de plans concrets. Il s’agit encore d’une idée qui reste en arrière-plan, quelque chose que nous réexaminerons lorsque le moment sera opportun.

Jakub : Erald, merci pour cette conversation très pertinente. Bienvenue à nouveau en Pologne. J’espère que vous apprécierez votre séjour.

Erald Ghoos : Merci beaucoup, Jakub. Ce fut un plaisir de discuter avec vous et de partager notre vision pour OKX en Pologne et dans le reste de l’Europe.

Les meilleures plateformes de cryptos
Les meilleures plateformes de cryptos
Les meilleures plateformes de cryptos

Avis de non-responsabilité

Avis de non-responsabilité : conformément aux directives de The Trust Project, cet article d’opinion présente le point de vue de l’auteur et ne reflète pas nécessairement les opinions de BeInCrypto. BeInCrypto s’engage à fournir des informations transparentes et à respecter les normes journalistiques les plus strictes. Les lecteurs sont invités à vérifier les informations de leur propre chef et à consulter un professionnel avant de prendre des décisions sur la base de ce contenu.

91fede6fd9bb30cda0f788b1372d931a?s=120&d=wp_user_avatar&r=g
Doctorant et professeur assistant dans une université internationale à Lublin, en Pologne. A passé 10 ans à étudier la philosophie de la nature et les sciences du sport. Auteur de quatre livres et de deux douzaines d'articles scientifiques. Aujourd'hui, il met son esprit au service de la communauté cryptographique. Adepte de l'analyse technique, guerrier du Bitcoin, et fervent défenseur de l'idée de décentralisation. Duc in altum !
Lire la biographie complète
Sponsorisé
Sponsorisé