Le marketing web3 ne cesse d’étendre son empreinte, mais le bombardement publicitaire risque de faire bien plus de mal que de bien aux entreprises crypto.
De plus en plus utilisé dans les campagnes de marketing web3, le bombardement publicitaire pourrait décrédibiliser l’industrie crypto.
Marketing web3, une question de confiance
La nature décentralisée du secteur crypto a séduit des investisseurs et des capital-risqueurs de tous les horizons. Néanmoins, de plus en plus d’entreprises web3 utilisent des campagnes marketing centralisées et intensives. Une approche qui risque de nuire à l’ensemble du marché crypto.
À en croire des études récentes, le bombardement publicitaire risque de faire fuir les investisseurs potentiels et même les aficionados de la crypto.
Il convient également de noter que les tactiques marketing qui cartonnaient il y a quelques années ne sont peut-être plus au goût du jour. Selon une enquête menée par Credos, un groupe de réflexion industriel britannique, et Craft, une agence de recherche, les jeunes publics se méfient de plus en plus du bombardement publicitaire.
Certes, le niveau de confiance dans les campagnes publicitaires a augmenté, passant de 19 % en 2021 à 32 % en 2022. Cependant, le bombardement publicitaire constitue toujours une préoccupation majeure pour les marketeurs.
Mais pourquoi les spécialistes du marketing web3 doivent-ils faire attention à ces chiffres ?
Le secteur crypto, de par sa nature, dépend entièrement de la confiance des investisseurs. Contrairement aux actifs traditionnels, la valeur du marché crypto n’est pas liée aux matières premières ou à l’économie d’un pays. Il s’agit en effet d’un secteur où tout tourne autour de la croyance, de l’éthique, des rendements et de la confiance. Lorsque les pratiques de marketing érodent cette confiance, tout le secteur est menacé.
Une question d’argent aussi…
L’approche publicitaire de Pinterest offre également une leçon précieuse aux spécialistes du marketing web3. Grace MacDonald, la responsable du marketing B2B de l’entreprise, souligne l’importance de “suivre l’argent” lorsque l’on investit dans des campagnes marketing. Mais au-delà des gains financiers, l’experte met également en garde contre les inconvénients liés à l’excès de données.
“Vous risquez de vous retrouver avec des ensembles de données fragmentés que vous ne pouvez pas vraiment fusionner ou que vous ne savez pas comment fusionner”.
Le problème soulevé par Grace MacDonald semble pourtant familier à l’industrie crypto. En effet, le risque ne réside pas uniquement dans la fragmentation des données, mais aussi dans la fragmentation de la confiance.
“Vous ne devriez pas vous retrouver dans une situation où vous sur-ciblez et vous vous positionnez trop dans une niche. Cela n’apportera pas de résultats. D’un autre côté, si votre audience est trop large, vous risquez de gaspiller beaucoup de ressources. Tout est question d’équilibre”.
Le fait de submerger vos clients potentiels de publicités peut les amener à remettre en question la légitimité de votre projet. Pour la plupart des investisseurs, la publicité intensive rime souvent avec scams crypto et schémas de Ponzi.
De plus, la confidentialité des données devient une préoccupation majeure pour les consommateurs, en particulier ceux âgés de 35 à 54 ans. Étant donné que la crypto est un domaine entièrement digitalisé, les spécialistes du marketing web3 doivent être particulièrement attentifs à la confidentialité.
Marketing web3 : la qualité l’emporte sur la quantité
De son côté, Stephen Woodford, PDG de l’Advertising Association, insiste sur l’efficacité de la promotion d’organismes de réglementation comme l’Advertising Standards Authority (ASA) pour renforcer la confiance.
“Les résultats de la campagne publicitaire de l’ASA montrent qu’une action pertinente peut faire la différence. Ceux qui connaissent la réglementation de l’ASA en matière de contenu publicitaire ont un niveau de confiance 50 % plus élevé que ceux qui ne la connaissent pas”.
Comme l’indique l’étude de Credos, la principale force d’une publicité réside dans sa valeur de divertissement. Les spécialistes du marketing web3 doivent donc se demander s’ils cherchent à éduquer le public tout en le divertissant, ou s’ils visent simplement à faire du bruit.
En fin de compte, la voie à suivre sera double. Premièrement, les marketeurs web3 doivent reconnaître la menace réelle que représente le bombardement publicitaire pour leur secteur. Deuxièmement, ils doivent recalibrer leurs stratégies de marketing web3 pour donner la priorité à la qualité plutôt qu’à la quantité et à la confiance plutôt qu’aux gains éphémères.
Morale de l’histoire : Trop de publicité tue la publicité.
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