Selon le régulateur des cryptomonnaies d’Estonie, le risque que des transactions illicites passent par des sociétés de cryptomonnaies basées dans le pays est élevé.
Alors que les sociétés de cryptomonnaies autorisées en Estonie ont accumulé environ 4,5 millions de clients, environ 20 milliards d’euros de transactions ont transité par celles-ci entre août 2020 et août 2021. Cependant, les détails entourant un grand nombre de ces transactions ont suscité quelques inquiétudes de la part de la cellule de renseignement financier (CRF) du pays.
Tout en notant un nombre disproportionné de transactions avec des pays à haut risque, la CRF a également déclaré avoir reçu des demandes et des requêtes de la part des autorités à l’étranger, dont 100 sont liées à des crimes financiers graves, tels que des escroqueries et le blanchiment d’argent, soit une augmentation de 20% par rapport à l’année précédente.
Selon la CRF, des avoirs provenant de régions telles que l’Amérique du Nord et du Sud, la Russie, le Japon et la Suisse, ont transité par l’Estonie en direction d’autres pays tels que le Luxembourg, la Syrie, le Pakistan, la Grèce, le Monténégro, la Serbie et le Belize.
Un autre détail suspect est que la plupart de ces transactions ont transité par seulement 15 des 381 sociétés cotées qui comptent actuellement des licences de crypto, et dont beaucoup n’ont pas de présence réelle dans le pays.
Bien que l’Estonie soit devenue l’un des premiers pays à offrir ce type de licences en 2017, attirant des pans entiers de sociétés de cryptomonnaies dans la nation balte, environ 2 000 de ces licences ont depuis été révoquées. La CRF a également révélé que près des deux tiers de ces entreprises s’étaient initialement enregistrées à seulement quatre adresses dans la capitale du comté, Tallinn.
L’Estonie reconsidère sa position sur les cryptomonnaies
Malgré ses choix initiaux, plusieurs événements ont amené l’Estonie à réévaluer son approche des entreprises de cryptomonnaies. Après l’admission initiale des entreprises, une allégation selon laquelle des milliards de dollars de fonds illicites ont transité par l’unité locale de la plus grande banque du Danemark en 2018 a assombri l’ambiance.
À la fin de l’année dernière, l’Estonie a annoncé qu’elle prévoyait de remanier la réglementation du secteur en prévision de la révision de ses politiques de lutte contre le blanchiment d’argent prévue ce trimestre, conformément à des mesures similaires prises par le Conseil de l’Europe. Dans un premier temps, le directeur de la CRF, Matis Maeker, avait adopté une position intransigeante, déclarant que toutes les licences seraient annulées, obligeant les entreprises crypto à présenter une nouvelle demande. Cependant, son porte-parole a précisé par la suite qu’il ne s’agissait pas du point de vue officiel de l’UE et que le gouvernement estonien ne poursuivrait pas cette ligne de conduite.
Au lieu de cela, le gouvernement a publié une déclaration en début de semaine, ce dans le but d’apaiser les inquiétudes concernant la législation introduite le 23 décembre, laquelle “réglementerait plus efficacement les fournisseurs de services d’actifs virtuels (VASP) afin d’atténuer le risque de criminalité financière”. Il a précisé que la réglementation ne s’appliquerait qu’aux fournisseurs de services d’actifs virtuels et n’empêcherait pas les particuliers de posséder ou d’échanger des actifs virtuels, soit des cryptomonnaies, par l’intermédiaire de leurs propres portefeuilles privés.
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