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Bitcoin : Halal ou Haram ? Voici ce qu’en dit l’islam

8 mins
Mis à jour par Maria Petrova
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In Brief

  • Il appartient aux savants de l’islam d'interpréter les lois de la charia sur la finance et l'argent afin de décider si les musulmans peuvent ou non utiliser Bitcoin.

L’islam est la deuxième religion du monde. En 2020, les musulmans représentaient environ 24,7% de la population mondiale, avec 1,9 milliard de fidèles. Le point de vue islamique sur les cryptomonnaies pourrait donc avoir un impact considérable sur l’avenir et l’adoption de ces dernières. Alors, Bitcoin est-il halal ou haram ? Et plus important encore : existe-t-il des crypto halal et des crypto haram ? Réponse de la charia.

Écrit il y a 1400 ans, l’islam n’indique pas clairement si Bitcoin est halal ou haram. Ainsi, il appartient maintenant aux savants de l’islam d’interpréter les lois de la charia sur la finance et l’argent afin de décider si les musulmans peuvent ou non utiliser cette nouvelle monnaie.

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Dans cet article, nous explorerons les positions de différents savants et chercheurs du monde entier. Nous verrons également si Bitcoin est halal ou haram et s’il est permis aux musulmans de s’engager dans le trading crypto, les prêts, les emprunts, le yield farming, etc…

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Qu’est-ce que l’argent dans l’islam ?

Selon les premières lois islamiques, la monnaie constitue toute chose qui a de la valeur. Idéalement, cette valeur ne doit pas fluctuer rapidement. En effet, conformément à la charia, l’échange de monnaies signifie l’échange d’objets de valeur similaire.

Il y a plusieurs siècles, le dinar et le dirham étaient les monnaies les plus populaires dans les régions dominées par l’islam. Le dinar byzantin est une pièce d’or qui pèse environ 5 grammes, tandis que le dirham est une monnaie persane fabriquée en argent. La teneur en métal déterminait la valeur d’une monnaie.

Bien évidemment, les valeurs du dinar et du dirham étaient également sujettes aux variations de l’offre et de la demande de l’argent et de l’or. Pourtant, les pays islamiques ont continué à utiliser ces monnaies, tout en s’accrochant aux lois qui interdisent l’usure et les intérêts. Plusieurs années plus tard, les musulmans ont dû commencer à utiliser les monnaies fiduciaires, même s’il ne s’agissait que de papiers sans valeur intrinsèque. Même si certains savants de l’islam ont tenté de sanctionner les monnaies fiduciaires, elles se sont généralisées dans les pays islamiques.

À noter

En France, il existe de nombreux moyens possible d’acheter Bitcoin et d’autres cryptomonnaies. En raisons d’une foule de désastres récents au sein du marché, cela dit, la principale tendance réside dans les plateformes hautement régulées telles que notamment Wirex ou encore OKX qui comptent plus de 30 licences et des audits en temps réels de leurs actifs disponibles.

Qu’en est-il des cryptomonnaies ?

Les cryptomonnaies sont tout simplement des monnaies numériques. Construites sur des blockchains, elles cryptent les données pour faciliter les transactions de valeur tout en éliminant les risques de faux-monnayage et les doubles dépenses. Tout ceci est conforme à la vision islamique des monnaies en général. Sauf que pour les cryptomonnaies, c’est un registre digital décentralisé stocke les données au lieu d’un billet de banque.

Cependant, il y a un seul inconvénient : 

Selon l’imam Ibn Taymiyyah ;

“Lorsque des monnaies ou de l’argent sont échangés avec l’intention d’investir et de générer des gains, cela s’oppose aux objectifs mêmes de l’argent et de la Niyyah (concept de l’intention en islam).

C’est pour cette raison que l’islam interdit les intérêts. C’est aussi la logique pour laquelle beaucoup pensent que Bitcoin va à l’encontre des principes de la finance islamique.

Comme nous le savons tous, Bitcoin, comme la plupart des cryptomonnaies, est très volatil. Il peut générer d’énormes profits mais aussi engendrer des pertes massives pour ses détenteurs. Dans les circonstances actuelles, cet actif numérique agit comme un outil d’investissement plutôt que comme une monnaie, ce qui constitue un argument supplémentaire pour ceux qui sont contre son adoption.

Maintenant, regardons de plus près ce qu’est la finance islamique et si Bitcoin est compatible ou non avec celle-ci.

Bitcoin est-il halal ? Point de vue de la charia et de la finance islamique

Comme son nom l’indique, la finance islamique désigne les activités financières conformes à la charia. Elle couvre les opérations bancaires, les transactions courantes, les prêts et emprunts, les activités d’investissement, les accords commerciaux et le partage des profits et des pertes. Les bases de la finance islamique ont été élaborées dès l’avènement de l’islam. Cependant, elle n’a été officialisée qu’au vingtième siècle. 

De nombreux pays qui appliquent la charia suivent les principes de la finance islamique. Malgré l’interdiction de certaines des pratiques courantes de la finance conventionnelle, le secteur de la finance islamique croît de 15 à 25% par an.

Quels sont les principes clés de la finance islamique ?

1- L’usure est interdite : selon la charia, les intérêts sont des gains injustes et abusifs, car ils favorisent le prêteur et lèsent l’emprunteur.

2- Les investissements dans des activités haram sont interdits : la charia a clairement défini certaines activités comme haram. Par exemple, manger du porc, consommer de l’alcool ou jouer à des jeux de hasard. Ainsi, les investissements dans ces activités sont également haram.

3- La spéculation et les jeux d’argent sont interdits : spéculer sur des événements est strictement prohibé par l’islam car cela peut entraîner des pertes énormes. On appelle cela “Maisir”. Les musulmans ne peuvent pas effectuer des transactions financières dont les résultats sont incertains. 

4- Les investissements risqués sont interdits : le Gharar se traduit littéralement par incertitude, danger, chance ou risque. L’islam interdit les transactions financières extrêmement incertaines. Les produits dérivés et les ventes à découvert font partie de ces transactions.

Bitcoin : Halal ou Haram ? Les oulémas qui sont pour

Le mufti Mohammed Abou-Bakr

Le mufti Mohammed Abou-Bakr est un spécialiste de la charia qui a travaillé pour SilkBank Limited. Il a à son actif plusieurs années d’expérience dans la finance islamique et l’application de la charia dans les situations de la vie quotidienne.

Selon lui, Bitcoin est halal car il s’agit d’une réserve de valeur que les gens acceptent. Il est disponible dans les exchanges, et il est utilisé comme un outil de transaction entre les personnes et les entreprises. Tant qu’une monnaie est légale dans un pays, l’islam l’accepte aussi, d’après lui.

À noter

Les portefeuilles crypto sont parmi les moyens de stockage de monnaies numériques les plus populaires pour ceux qui cherchent à éviter les exchanges et les risques.

Il existe une foule d’options en fonction de ce que vous recherchez : certains comptent de nombreuses licences comme Nexo, qui dispose également d’une carte crypto.

Certains se focalisent sur le respect de la vie privée et ne comptent pas de processus de vérification de l’identité, à l’exception de votre visage, comme Zengo.

Enfin, les cold wallets tels que Ledger permettent d’empêcher à quiconque sur Internet accéder à votre crypto sans action directe de votre part.

Cependant, il estime que l’industrie crypto n’a pas encore atteint la maturité, que les prix sont encore très volatils et que les risques sont élevés. La crypto n’est pas la seule à avoir une nature spéculative, toutes les devises ont un élément spéculatif. “Cela ne les rend pas haram” a-t-il souligné.

Dr Ziyaad Mohammed, président du Comité de la Charia chez HSBC Amanah en Malaisie

La charia n’exige pas que les monnaies aient une valeur intrinsèque. Si c’était le cas, les monnaies fiduciaires en papier n’auraient pas remplacé les dirhams et les dinars en or et en argent. La seule exigence est qu’il devrait y avoir un consensus social sur le fait que la monnaie a de la valeur et peut être utilisée pour les transactions. Cet argument rejoint le point de vue du mufti Mohammed Abou-Bakr.

D’autre part, Dr Ziyaad met en garde contre la volatilité excessive des cryptomonnaies dans les circonstances actuelles et considère la fluctuation rapide des prix comme irrationnelle et préoccupante. En outre, il se montre réticent quant au trading de Bitcoin, car il s’agit selon lui d’une activité entièrement spéculative.

Maulana Jamal Ahmed​ et le mufti Faraz Adam, chercheurs à Islamqa.org

Selon Maulana Jamal Ahmed, les cryptomonnaies ne sont pas considérées comme faisant partie de l’économie réelle. C’est parce qu’elles n’ajoutent pas de valeur à la société et ne favorisent pas le travail et la production de biens ou de services comme le font les monnaies réelles. En outre, il estime que la concentration de richesse dans les actifs numériques s’avérera néfaste pour la société.

De son côté, le mufti Faraz Adam fait valoir que malgré toutes les inquiétudes, la crypto reste halal. Ce sont des actifs auxquels une valeur est attachée et qui répondent à la définition de “Maal” (chose qui peut être amassée ou sécurisée pour être utilisée au moment du besoin) tant qu’ils ont une validité légale. Bien que les investissements crypto soient indésirables, ils ne sont pas haram.

Bitcoin : Halal ou Haram ? Les oulémas qui sont contre

Le grand mufti d’Egypte – Cheikh Shawki Allam

Le mufti estime que Bitcoin est loin d’être une monnaie en raison de sa complexité, de sa volatilité et des risques qu’il présente. De plus, il n’a aucun lien avec les économies ou les marchés établis, selon lui. En cas de vol, on ne peut pas faire grand-chose, ce qui reste un point faible des monnaies décentralisées. En raison de la nature intraçable des cryptomonnaies, elles peuvent également être utilisées pour financer des activités criminelles.

L’aile religieuse du gouvernement turc

Ils estiment que Bitcoin est haram en raison de son incertitude et de son anonymat.

Cheikh Haitham al-haddad

L’argument du Cheikh Haitham est que puisque Bitcoin n’a aucune valeur intrinsèque, il ne peut pas être considéré comme une monnaie. En outre, il pense que les monnaies fiduciaires ne sont pas réelles, car l’accord de Bretton Woods de 1971 a conduit à une séparation de l’or. Enfin, il estime que le minage de Bitcoin est également haram car il permet selon lui, de générer de l’argent à partir de rien.

Bitcoin : Halal ou Haram ? Le verdict final

Les chercheurs en islam ont différents points de vue sur la crédibilité de Bitcoin et des autres cryptomonnaies. Alors que la plupart le jugent permis et halal, d’autres pensent que c’est un actif spéculatif et incertain. Malgré cela, les musulmans achètent et utilisent la crypto en tant que monnaie et outil d’investissement.

Ceux qui sont contre l’adoption de cet actif par les musulmans avancent des arguments comme son incertitude, son intraçabilité et les risques qui y sont liés. Cependant, les transactions Bitcoin sont traçables. C’est même l’un des facteurs clés qui attirent les gens vers les cryptomonnaies en général. 

En effet, les transactions sont immuables et transparentes. Néanmoins, étant donné que les données ne révèlent que l’adresse du portefeuille plutôt que l’identité de la personne qui effectue la transaction, nous pouvons dire que les transactions sont anonymes. Alors que beaucoup considèrent cela comme un point positif, d’autres pensent que cela permet des activités frauduleuses. Cependant, il est tout à fait possible de limiter les risques et les fraudes grâce à des réglementations soigneusement élaborées.

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Rahul Nambiampurath is an India-based Digital Marketer who got attracted to Bitcoin and the blockchain in 2014. Ever since, he's been an active member of the community. He has a Masters degree in Finance. Email me!
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