Les distributeurs automatiques de crypto battent de nouveaux records. Mais qu’en est-il de leur concurrence avec les banques traditionnelles ? Une nouvelle course semble prête à s’engager… mais les deux secteurs ont encore quelques éléments à prendre en compte.
Les distributeurs de crypto sont de plus en plus nombreux
La concurrence entre les banques traditionnelles et la crypto sphère bat son plein. Alors que la crise gangrène encore le secteur, les autorités financières se penchent sur la création des CBDC. Ces derniers, parmi lequel nous trouvons l’euro numérique, sont mis au point dans le but de créer un actif numérique rendant tout son sens à la finance traditionnelle. Toutefois, les banques ont oublié un champ de bataille : le monde réel. Une négligence qui pourrait bientôt coûter leur cher.
Alors que le numérique reste le royaume des cryptomonnaies, Bitcoin quitte de plus en plus sa place de chef de file. La petite pièce orange vient frapper aux portes de la finance traditionnelle, portée par une corrélation de plus en plus forte aux marchés boursiers. Toutefois, la première monnaie numérique s’étend de plus en plus dans notre quotidien. En effet, de plus en plus de distributeurs de Bitcoin sont installés à travers le monde, repris par d’autres machines permettant le retrait de divers jetons.
Selon Binance, le nombre de distributeurs crypto mis en place dans le monde s’élèverait à 39 000. Les Etats-Unis sont les plus avancés avec près de 34 299 machines à disposition, soit 89,7% de l’ensemble des distributeurs. Quant à l’Europe, elle n’en disposerait que 3,8%. Une proportion qui pourrait s’étendre au fur et à mesure que l’utilisation des cryptomonnaies se démocratise. En France, seules quelques villes parmi lesquelles Paris, Lyon, Marseille ou encore Avignon ont le privilège de posséder leur propre distributeur de Bitcoin. Le gouvernement ne s’opposant pas à la crypto, d’autres dispositifs pourraient être installés dans les grandes villes françaises. Toutefois, la mise en place dans de petites villégiatures ne semble pas au programme pour l’instant.
Des distributeurs de billets menacés par les actifs numériques ?
Selon Coin ATM Radar, le nombre d’installations de distributeurs de cryptomonnaies sur la planète entière ne fait que grandir de mois en mois. En 2021, leur prédominance était déjà visible, avec une augmentation de 100%. Un véritable record depuis l’installation du premier distributeur en 2013, à Vancouver. Depuis 2017, la présence de ces dispositifs a augmenté de 3 925%. puisque Malgré la réticence de certains pays tels que le Royaume-Uni qui a demandé la fermeture de certaines machines, la popularité des distributeurs est loin d’être négligeable.
C’est là que le bât blesse pour les distributeurs automatiques de billets. Ces derniers sont bien plus répandus, avec environ 3 millions de dispositifs installés à travers le monde. Les machines à cryptomonnaies sont donc loin d’être démocratisées. Toutefois, la popularité des distributeurs de billets ne cesse de décroître. Selon un rapport de la société de recherche RBR, plus de la moitié des distributeurs mondiaux se trouvent dans cinq pays dont la Chine, les États-Unis, le Japon, le Brésil et l’Inde. Pour les quatre premiers, leur offre en termes de machine ne devrait cesser de décroître.
La France n’échappe pas à la règle : près de 5000 distributeurs automatiques de billets ont été fermés depuis trois ans. Plusieurs raisons sont évoquées : soucis de sécurité et piratages, préférence de la population pour des moyens de paiement numérisés. La voie semble donc toute tracée pour la crypto qui surfe sur la vague du paiement décentralisé, rapide et sécurisé.
L’utilité des distributeurs de crypto remise en question
Les distributeurs automatiques de cryptomonnaies se répandent de plus en plus, toutefois leur utilisation n’est pas garantie. En effet, ceux-ci sont soumis au même phénomène que les machines classiques. Bitcoin et ses autres homologues peuvent être utilisés directement en ligne ou avec un smartphone dans un restaurant. Le déplacement jusqu’à un distributeur n’est donc pas obligatoire, l’utilisation d’applications dédiées rendant les transferts plus rapides.
De même, leur localisation les rend parfois difficiles à retrouver. C’est, par exemple, le cas en France où les distributeurs disponibles sont installés dans des endroits particuliers. A Paris, c’est à la Maison du Bitcoin que les passionnés pourront retirer leurs précieuses pièces. Nous sommes donc encore loin de la petite machine jaune installée directement dans la rue.
Enfin, pour démocratiser l’utilisation des distributeurs de cryptomonnaies, l’éducation reste la clé. Celle-ci manque d’ores et déjà à la compréhension de l’industrie ou du fonctionnement de la blockchain. La population non initiée, pour qui la crypto reste un objet de spéculation, n’ira donc pas spontanément retirer ses jetons. Les banques traditionnelles n’ont donc aucun souci à se faire de ce côté-là. Elles pourraient cependant éprouver quelques sueurs froides dans les années à venir si le phénomène de démocratisation de la crypto et le désamour de la population pour les distributeurs bancaires continuait en ce sens.
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