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L’Afrique fait ses adieux au dollar américain et se tourne vers Bitcoin

4 mins
Par Ali Martinez
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EN BREF

  • Alors que la crise du dollar bat son plein, Bitcoin gagne du terrain en Afrique.
  • Lightning Network permet des transactions plus rapides et moins chères
  • Les projets crypto innovants favorisent l’inclusion financière en Afrique.
  • promo

De nombreux pays africains subissent de plein fouet la crise du dollar américain. Bitcoin (BTC) peut-il raviver les espoirs de l’Afrique ? 

Lors de la toute première conférence Africa Bitcoin, des experts du monde entier ont discuté de la capacité de Bitcoin à révolutionner l’infrastructure financière de l’Afrique. Selon eux, la première cryptomonnaie au monde peut aider les populations africaines non bancarisées et confrontées à l’instabilité monétaire et aux sanctions économiques.

L’Afrique tourne le dos au dollar américain

Alors que la crise du dollar américain s’intensifie, le président kényan, William Ruto, a dévoilé une nouvelle proposition. Selon lui, le Kenya doit acheter du pétrole en utilisant sa monnaie locale, le shilling. Ce, pour atténuer la pénurie de carburant causée par les cartels pétroliers. Le président reproche à ces cartels d’exacerber la crise du dollar américain, entraînant des pénuries de carburant au Kenya.

Récemment, l’administration Ruto a mis en place plusieurs mesures pour remédier à la pénurie de dollars américains. Actuellement, le pays est en pourparlers avec les Émirats arabes unis et l’Arabie Saoudite pour permettre à ses entreprises d’importer du pétrole avec un crédit sur six mois. 

Ces accords gouvernementaux impliquent des entreprises de grand calibre. Notamment Saudi Aramco, Abu Dhabi National Oil Company et Emirates National Oil Company. L’objectif est de réduire la dépendance aux devises étrangères, tout en ralentissant la chute du shilling kenyan par rapport au dollar américain.

À titre d’information, la demande du Kenya pour les combustibles fossiles s’élève à 500 millions de dollars par mois. Cela représente une grande part de la facture totale des importations du pays.

Quelles alternatives pour l’Afrique ?

Mobile Money, un portefeuille numérique qui peut être lié à un numéro de téléphone, a connu un succès fulgurant en Afrique. Son volume de transactions a augmenté de 39 % pour atteindre plus de 700 milliards de dollars en 2021. Cependant, le wallet ne protège pas ses utilisateurs de l’instabilité monétaire. Il ne leur permet pas non plus d’accéder aux prêts.

Bitcoin, en revanche, peut éliminer les intermédiaires et permettre des paiements numériques directs et rapides entre particuliers.

Lightning Network, un réseau L2 basé sur la blockchain principale de Bitcoin, permet de réduire les frais de transaction et d’accélérer le débit. Cela qui rend Bitcoin plus efficace pour une utilisation quotidienne.

De nombreuses startups africaines, comme Yellow Card, le plus grand exchange crypto centralisé en Afrique, utilisent Lightning Network. L’objectif est de réduire davantage les frais de transaction et de permettre des paiements internationaux simples et rapides entre les wallets Bitcoin.

De même, certains services, comme “Send Globally”, permettent d’envoyer de l’argent des États-Unis au Nigeria, au Ghana et au Kenya. Grâce à un partenariat avec Strike, la plateforme donne à ses utilisateurs la possibilité d’envoyer des fonds à l’étranger. Ce, sans interagir directement avec la crypto. 

Le développeur sud-africain Kgothatso Ngako a également lancé un wallet crypto appelé “Machankura”. Ce dernier permet aux utilisateurs d’envoyer et de recevoir des BTC uniquement avec leurs téléphones mobiles. Le service est compatible avec n’importe quel portefeuille Lightning dans le monde, permettant des transferts instantanés même vers les régions les plus éloignées.

En raison de l’accès limité aux banques commerciales, le transfert d’argent en Afrique est coûteux et difficile. Les plateformes digitales sont également rares et les problèmes comme l’hyperinflation, la corruption gouvernementale et le contrôle des capitaux compliquent davantage la situation.

Bitcoin, la clé de la liberté financière en Afrique

Entièrement décentralisé et sans frontières, Bitcoin pourrait être un remède aux maux du système financier africain. Par exemple, la cryptomonnaie de Satoshi Nakamoto a le potentiel d’autonomiser les personnes exclues du système bancaire.

Lors des manifestations #EndSARS au Nigeria, le gouvernement a tenté de bloquer l’accès des manifestants à leur argent. Sans Bitcoin, les citoyens n’auraient peut-être pas pu se rebeller contre le gouvernement.

bitcoin afrique
Source : Coin Dance

Cependant, Bitcoin n’est pas sans inconvénients. Par exemple, lors des pics d’activité, les frais atteignent des niveaux très élevés. Heureusement, il existe des solutions, comme le Lightning Network, qui rendent le réseau Bitcoin plus évolutif et plus accessible.

Malgré les obstacles réglementaires, ces projets innovants pourraient favoriser l’adoption massive de Bitcoin en Afrique, réduisant progressivement la dépendance du continent au dollar américain.

Lors de la conférence Africa Bitcoin, le PDG de Block, Jack Dorsey, a souligné que l’adoption de Bitcoin pourrait empêcher les gouvernements de contrôler l’activité financière des citoyens. D’où l’importance de continuer à innover et à développer la blockchain Bitcoin.

Bien sûr, l’adoption de Bitcoin en Afrique ne se fera pas du jour au lendemain. Néanmoins, la combinaison de technologies innovantes comme le Lightning Network, l’éducation et la collaboration entre les principaux acteurs du secteur, pourraient inaugurer une nouvelle ère d’indépendance financière pour des millions d’africains.

Morale de l’histoire : Le chemin de Bitcoin ne sera pas sans embûches, mais qui veut, peut.

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Fatima-Zahra C
Diplômée de Toulouse Business School, Fatima-Zahra a entamé sa carrière en tant que consultante chez Deloitte, avant de se reconvertir dans la presse économique et fintech. En plus de son travail de journaliste, Fatima-Zahra a géré les relations presse de plusieurs cabinets d’avocats à Paris, Londres et Casablanca. Tombée sous le charme des cryptomonnaies en 2021, elle travaille actuellement en tant que traductrice chez BeInCrypto.
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