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Le problème croissant du blanchiment d’argent en crypto

3 mins
Par Josh Adams
Traduit Célia Simon
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EN BREF

  • Une nouvelle étude de SmartSearch révèle que l'industrie crypto reçoit un afflux alarmant d'argent sale.
  • 28 % des entreprises de crypto ont signalé une montée en puissance des rapports d'activité suspecte (SAR) au cours des six derniers mois.
  • Les professionnels de la finance utilisent les déclarations de soupçon pour informer les autorités policières de tout risque de blanchiment d'argent ou de financement du terrorisme.
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Selon une nouvelle étude, l’argent sale afflue actuellement dans le secteur crypto à un rythme alarmant. Plus d’un quart (28 %) des entreprises de devises numériques ont signalé une hausse du nombre de rapports d’activité suspecte au cours des six derniers mois.

Les professionnels de la finance, notamment les avocats, les comptables et les agents immobiliers, ont recours aux déclarations de soupçons (SAR) dans le but d’alerter les services répressifs sur des cas potentiels de blanchiment d’argent ou de financement du terrorisme. Ces rapports permettent notamment aux services répressifs du Royaume-Uni de bénéficier d’une meilleure vue d’ensemble de la criminalité économique dans le secteur privé. Toutefois, ces rapports ne correspondent pas à une déclaration de crime ou de fraude. Elles ne constituent pas non plus une plainte pénale officielle.

Les crypto-monnaies, le choix n°1 pour l’argent sale

Ces nouvelles données ont été fournies par SmartSearch, qui a interrogé 500 responsables en matière de conformité dans différents secteurs, notamment des plateformes de crypto-monnaies, de sociétés de jeu, de promoteurs immobiliers et de banques.

Les récentes données à ce sujet mettent en évidence la lutte constante des professionnels de la conformité contre le problème croissant du blanchiment d’argent dans le secteur des crypto-monnaies. La branche anglophone de BeInCrypto a d’ailleurs récemment fait état d’une enquête révélant que deux tiers des entreprises crypto s’inquiètent des infractions en matière de lutte contre le blanchiment d’argent (AML).

Mais ce n’est pas tout. Selon une enquête de First AML, 53 % des personnes interrogées estiment que les pratiques actuelles ne permettent que partiellement de faire face aux risques de blanchiment d’argent par le biais des crypto-monnaies.

De plus, 41 % ont identifié des cas de blanchiment d’argent impliquant des monnaies numériques, et 51 % ont été confrontés à des amendes ou des pénalités pour ne pas avoir respecté les réglementations en matière de lutte contre le blanchiment d’argent.

Ainsi, les criminels semble considérer les crypto-monnaies comme une alternative lucrative au blanchiment d’argent traditionnel, ce pour plusieurs raisons. Tout d’abord, les actifs numériques tels que Bitcoin sont basés sur des détenteurs pseudonymes et plus difficiles à suivre que les transferts bancaires en monnaie fiduciaire.

Les monnaies numériques sont également faciles et rapides à échanger pour des sommes importantes, en plus d’être accessibles un peu partout dans le monde. Par ailleurs, de nombreux fournisseurs de services d’actifs virtuels (VASP) ne disposent pas des structures ou des ressources nécessaires pour surveiller efficacement les activités illégales.

Source: Chainalysis

Dans le dernier rapport “Crypto Crime Report” de Chainalysis, il est indiqué que 2022 a été une année record pour le blanchiment en crypto, 23,8 milliards de dollars US de fonds ayant été blanchis à l’aide de crypto-monnaies.

Il s’agit là d’une hausse de 68 % par rapport à l’année précédente. Toutefois, le même rapport indique également que moins de 1 % de l’ensemble des crypto-monnaies sont reliées à des activités illicites.

Les autorités françaises épinglent Binance pour “blanchiment de fonds aggravé”

Martin Cheek, directeur général de SmartSearch, pense pour sa part que les gangs criminels ciblent les entreprises de crypto dans le but de profiter des faiblesses de leurs processus de conformité, en particulier lorsque des vérifications manuelles défectueuses des clients sont utilisées.

“Ces pratiques courantes, telles que la demande d’une pièce d’identité, ne suffisent plus”, explique-t-il. “Non seulement elles ne répondent pas aux normes de connaissance du client (KYC) et de lutte contre le blanchiment d’argent, mais elles peuvent également laisser la porte ouverte à l’usurpation d’identité.”

M. Cheek a ajouté :

“La qualité des documents falsifiés a évolué vers un niveau de sophistication qui rend l’identification de plus en plus difficile. Le guide du ministère de l’intérieur sur la vérification des faux documents officiels énumère 24 points de défaillance potentiels, dont la plupart nécessitent des connaissances spécialisées pour être repérés”.

Ainsi, l’ombre du blanchiment d’argent pèse lourd sur le secteur des crypto-monnaies, qui s’efforce de présenter un visage public légitime et conforme. Le 16 juin, les autorités françaises ont annoncé qu’elles enquêtaient sur Binance, la plus grande bourse d’échange crypto au monde, pour “blanchiment d’argent aggravé“.

Sur ce même plan, l’Union européenne mène actuellement un processus de consultation sur l’inclusion des prestataires de services d’investissement virtuels dans sa réglementation anti-blanchiment.

Cela dit, n’oubliez pas que les déclarations de soupçon ne constituent pas des déclarations de crime ou de fraude.

Morale de l’histoire : Qui grandit attire le meilleur comme le pire.

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Célia Simon
Célia a poursuivi des études de langues ainsi que de traduction générale et juridique à l'Université de Bordeaux, l'Université de Tours et la Organización Mexicana de Traductores à Guadalajara au Mexique. Après avoir découvert le potentiel des cryptomonnaies en 2020, elle travaille actuellement en tant que rédactrice en chef pour BeInCrypto France. Membre de la Organización Mexicana de Traductores et traductrice assermentée de l'État de Jalisco.
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