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Lex Sokolin : “l’intelligence artificielle est née du péché originel d’Internet”

4 mins
Par Josh Adams
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EN BREF

  • L'intelligence artificielle évolue à la vitesse grand V.
  • La plupart des outils IA utilisent des données gratuites qui appartiennent à des internautes des quatre coins du monde.
  • En janvier, trois artistes ont intenté un recours collectif contre trois générateurs d'images IA : Midjourney, Stable Diffusion et DreamUp.
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BeInCrypto a interviewé Lex Sokolin, le crypto-économiste en chef de ConsenSys, au sujet de l’intelligence artificielle et de la blockchain.

Lex Sokolin a toujours eu une passion pour la finance et l’économie, mais ce n’est qu’après avoir passé quelques années à Wall Street qu’il a mis le pied dans le monde de la crypto et de la blockchain. “En 2017, j’ai commencé à suivre les ICO et à faire des analyses pour comprendre le pourquoi du comment des choses. Et c’est là que je me suis vraiment intéressé à Ethereum”.

À l’époque, M. Sokolin connaissait certains membres de l’équipe ConsenSys. Et après avoir vendu son entreprise en 2019, il a eu l’occasion de travailler avec eux. Sa mission consistait à créer des services financiers sur la blockchain.

L’analyste financier décrit le début de son aventure chez ConsenSys comme un “départ intuitif”, voire “un peu trop simple”. “La devise de l’équipe était : mettons-y la blockchain, et tout ira mieux. En fin de compte, nous avons créé toute une panoplie de services financiers et de produits crypto”.

ConsenSys et Ethereum : pour le meilleur et pour le pire

ConsenSys développe des applications et des outils pour Ethereum. Son fondateur, Joe Lubin, a cofondé la blockchain Ethereum avec quatre autres développeurs. Sans surprise, Lex Sokolin considère Ethereum comme l’infrastructure par défaut du Web3. Mais qu’est-ce qui a attiré son attention sur le projet ? “Le métier de créateur m’a toujours séduit”, explique-t-il.

“L’histoire de Bitcoin est la suivante : le monde brûlera, mais nous sommes la monnaie invincible qui survivra à tout. Cette promesse peut très bien convaincre certaines personnes. Pour moi, il n’y a tout simplement pas assez de choses à faire là-bas [sur le réseau Bitcoin]. Ethereum, en revanche, veut améliorer ce qu’il y a à améliorer. Cette vision me semble plus logique.

“Avec la blockchain, tout ce qui est infini devient rare” – Lex Sokolin, crypto-économiste en chef de ConsenSys | Source: ConsenSys

Qu’en est-il alors des tokens IA, qui déchaînent toutes les passions depuis le début de l’année ? Cet engouement est-il vraiment justifié ? Ou s’agit-il plutôt d’une tendance passagère ?

D’après M. Sokolin, l’intelligence artificielle et la blockchain sont deux technologies différentes qui n’ont rien à voir l’une avec l’autre. “Je pense que ce sont des vecteurs orthogonaux. Ils expriment des choses très différentes”.

La plupart des gens voient la blockchain et le Web3 comme une riposte au monopole des Big Tech et de la Big Finance. Cependant, le boom soudain de l’intelligence artificielle a marqué le début d’un nouveau combat pour la blockchain ; celui de la lutte contre le Big Data.

L’intelligence artificielle, une technologie sans éthique ?

“Pour moi, l’intelligence artificielle est le résultat maximal du Web2”, souligne M. Sokolin. “Elle est basée sur d’énormes quantités de données gratuites. Vous ne pouvez pas créer un générateur IA sans commettre le péché originel d’Internet : le vol de contenu”.

Si vous avez déjà utilisé ChatGPT ou un générateur d’images IA, vous avez certainement été confronté(e) à ce dilemme éthique. En termes simples, l’intelligence artificielle permet la création d’une quantité infinie de contenu gratuit. Cependant, tout ce qu’elle crée est basé sur le travail de quelqu’un d’autre.

L’IA soulève de plus en plus de questions et certains de ses développeurs risquent de se retrouver devant les tribunaux. En janvier, trois artistes ont intenté un recours collectif contre trois générateurs d’images IA : Midjourney, Stable Diffusion et DreamUp. Selon eux, les plateformes auraient utilisé leurs œuvres (protégées par des droits d’auteur), sans autorisation ni rémunération.

Les trois générateurs d’images utilisent tous laion-5B, une base de données de plus de cinq milliards d’images provenant d’Internet. La blockchain, en revanche, représente une restructuration fondamentale des éléments de base sur lesquels nous avons bâti Internet, poursuit M. Sokolin.

“La blockchain est axée sur la propriété et l’économie, n’est-ce pas ? Les biens numériques, y compris les chansons, les images et les objets, deviennent rares sur la blockchain. On parle donc d’un modèle économique complètement différent. Et cela ne veut pas dire que la blockchain est mieux [que le Web2]. Il s’agit plutôt d’une pièce manquante au puzzle de l’économie humaine sur Internet”.

Tout est question d’expérimentation

Nous avons ensuite demandé à Lex Sokolin de nous donner son point de vue sur le boom des tokens IA. Après un long silence,  il a répondu : “Je vais essayer de répondre gentiment à cette question”.

Selon lui, le plus grand avantage du Web3 réside dans sa capacité à mener rapidement des expérimentations. Bien que ces expérimentations ne soient pas toujours scientifiques, leurs données sont facilement disponibles et leurs résultats peuvent être atteints très rapidement.

“Nous avons réussi à reproduire environ 3 000 ans de crises financières en seulement cinq ans. Donc, à chaque fois que les humains commettent une erreur [sur le Web3], ils le font à un rythme très rapide. Et vous pourriez me dire, eh bien, on aurait pas dû le faire, on est déjà passés par là, etc. Mais en fin de compte, il s’agit d’un nouvel espace”.

“Donc, qu’il s’agisse de tokens IA, de jeux ou peu importe, la partie la plus importante est l’expérimentation. Je pense qu’a priori, il est presque impossible de réussir à tous les coups, surtout avec les tokens”.

Morale de l’histoire : sans éthique, l’intelligence artificielle risque de nous faire bien plus de mal que de bien.

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Fatima-Zahra C
Diplômée de Toulouse Business School, Fatima-Zahra a entamé sa carrière en tant que consultante chez Deloitte, avant de se reconvertir dans la presse économique et fintech. En plus de son travail de journaliste, Fatima-Zahra a géré les relations presse de plusieurs cabinets d’avocats à Paris, Londres et Casablanca. Tombée sous le charme des cryptomonnaies en 2021, elle travaille actuellement en tant que traductrice chez BeInCrypto.
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